Retour au pays des rizières, on dépasse les 1000 kms !

Mardi 31 décembre, on passe dire au revoir à Mme May et Xuan, nos fournisseurs préférés 😉 Puis, on pédale pendant 45 kms sur une longue et interminable ligne droite jusqu'à la frontière lao/thaïe : Chong Mek. On se boit un dernier jus de canne en chemin car c'est une denrée rare en Thaïlande.



Arrivés à la frontière, côté Laos, on donne nos passeports au guichet, un tampon et on repart pour le poste de frontière thaï. On remplit la carte d'arrivée habituelle, puis on rejoint le guichet avec l'employé de l'immigration. Il pose quelques questions, comme où on va en Thaïlande, quand est-ce qu'on repart de Thaïlande (on hésite à lui dire que notre vol retour est le 23 février, vu qu'on a droit à une extension de visa de 30 jours, mais mieux vaut dire la vérité). Il nous demande aussi où sont nos vélos, par simple curiosité, car il semble trouver ça bien qu'on voyage à vélo 😉 Notre carte est tamponnée, on laisse nos empruntes numériques, puis dernier coup de tampon sur notre passeport et Thaïlande, nous revoilà !

On déjeune d'un habituel émincé de porc au basilic, sauf qu'on nous sert du poulet, puis on se remet en selle sous un soleil de plomb. On peut souligner que le passage de frontière s'est fait sans problème à l'aller comme au retour, aucun racket, des employés très aimables et souriants, chapeau bas !

La route qu'on a choisi est assez étroite et pourtant passante. Mais petit à petit, la circulation se calme. Le ciel est couvert et ça fait un bien fou. On décide de contourner un lac par le bas, mais on ne verra jamais le dit lac 🙄 Les sonos sont déjà prêtes pour le réveillon, on entend des karaokés... Mais on doit avancer car la ville de Boon Tarik est à 50 kms de la frontière...

Notre chambre pour le 31 !

On arrive à destination vers 17h, crevés, surtout par la chaleur. On trouve rapidement un bungalow dans une Guesthouse vide de clients. On repart en quête d'un restaurant mais on tourne un moment sans rien trouver d'ouvert. On a vu le moment où on devrait se rabattre sur les saucisses en plastique du Seven Eleven 😜 Finalement, on trouve un genre de restau/café, à moitié fermé, mais le monsieur accepte de nous servir. On se prend une bonne bière et un plat classique à base de porc. A 20h, on est déjà sortis du restaurant. On file s'acheter du rhum et du coca pour se faire cela avec des mangues en dessert. Finalement, on se regarde une série devant laquelle on s'endort à 22h 🥺 On est juste réveillés par quelques bruits de feux d'artifice vers minuit mais sans plus. Ici, pas de voiture qui flambe. Ils feraient d'ailleurs mieux de flamber des bananes au rhum 😏

Du rhum, des mangues et au lit !

Mercredi matin, au réveil, on peut envoyer nos bons vœux à ceux qui ne sont pas encore couchés en France ! En même temps, cette tradition ne signifie plus grand chose car il ne se passe jamais ce que l'on souhaite aux amis et à la famille... Cette année, on peut juste souhaiter plus de sourires sur les visages des Français. Ce serait déjà pas mal...

De notre côté, on a retrouvé le pays du sourire et ça fait du bien. On se remet en selle vers 9h et c'est loin d'être calme sur les routes. Alors qu'en France, on pourrait rouler au milieu du périphérique parisien le 1er de l'an au petit matin, ici, ça grouille de partout. Tous les Thaïs sont sur la route. On bifurque sur de minuscules routes, voire même de la piste, après 15 kms, mais il y a aussi des voitures. Alors que d'habitude on ne croise pas un chat sur les pistes, là, on bouffe la poussière... On s'arrête vers midi pour manger et pas très motivés à l'idée de repartir. Mieux vaut éviter de pédaler un premier de l'an 🙄





On décide de rejoindre, par dépit, une ville importante dans le but d'y faire du stop pour rejoindre Ubon Ratchathani, encore à 40 kms de cette ville. On trouve une station service, on se met en place pour faire du stop. Beaucoup de pick-up sont pleins, soit de gens, soit de bagages ou autres. Yannick en repère un vide et assez grand. La famille se rend sur Ubon Ratchathani et accepte de nous y emmener, cool 😜 On arrive à caser les deux vélos sur un côté du coffre. Et c'est parti pour les cheveux dans le vent et drapeau flottant !

Pour le jour de l'an, on est à 1000 bornes !

La famille nous dépose à 15 kms d'Ubon. On trouve ça un peu bizarre mais soit, on sort tout notre barda et on pédale à nouveau. Après coup, je me dis que le chauffeur voulait peut-être juste pisser mais pas nous déposer 😄 Va savoir ! On trouve de superbes petites routes, bien ombragées et cette fraîcheur nous fait du bien. On se dirige vers la gare d'Ubon Ratchathani, qui est assez loin du centre. On se renseigne pour prendre un train vendredi pour Ayutthaya. C'est de là que nous souhaitons pédaler en direction du sud. Seulement voilà, c'est jour de l'an, ce sont les vacances pour certains, bref tous les trains de nuit ou rapides sont complets jusqu'au 6 janvier 🥺 Il ne reste que le train de 9h30, arrivant à 19h30, soit 10h de train pour parcourir 450 kms environ. Cherchez l'erreur... De toute façon, on n'a pas vraiment le choix. Troisième classe, 50° dans le train, serrés comme des sardines, seuls nos vélos seront bien dans leur wagon cargo 😄

Puis, on pédale encore jusqu'au centre, où comme par hasard et histoire de nous achever, la route est barrée à cause d'une foire genre foire européenne mais dans les rues. On fait un détour, et on arrive ENFIN à l'hôtel habituel. Finalement on aura pédalé 80 kms ! Une douche, un marché de nuit et au lit 😜

Jeudi, c'est journée mise à jour : lessives, couture (mon short est recousu en 5 minutes pour 10 bahts soit 30 centimes 😏), itinéraire, blog, suite du voyage... On va voir combien on a perçu d'intérêts sur le livret A, chouette on a eu 30€ 🥺 Et surtout, on va voir les téléphones au grand centre commercial Central Plaza. Il y a une offre de nouvel an : le Samsung A50 S à 220€ au lieu de presque 300€ l'an dernier. Vu que mon téléphone fait des siennes et qu'il n'y a pas de solution aux problèmes, on se décide, sachant qu'on a gagné 30€ d'intérêts 🙄. Et merci maman pour le coup de pouce de Noël 😜 Pendant que le vendeur installe le téléphone, une vendeuse débarque avec un énorme sac rempli de cadeaux (offre promotionnelle happy new year) ! On ne sait même plus où tout mettre car pour une fois, on est partis sans sacoches 😄

On retrouve les marchés de nuit bien agréables

En rentrant à l'hôtel, on ouvre nos cadeaux comme deux gosses. Mais Yannick me remet vite les pieds sur terre en disant que c'est de la camelote : un kit complet pour faire des selfies, des supports à téléphone en plastique que Yannick casse dès la première manipulation, mais tout de même, il y a aussi une enceinte bluetooth (bon d'accord elle fait presque 60cm de long) et une batterie externe !!! C'est vraiment sympa de nous offrir tout ça. J'apprécie, tandis que Yannick nous fait son Jean-Pierre Coffe "c'est de la merde" 😁 Paix à son âme...

On est vite débordés à devoir tout réinstaller sur le nouveau téléphone ! Puis, on retourne au marché de nuit pour dîner.

Vendredi matin, on part à vélo vers la gare située à 5 kms. Re routes barrées, re bordel, re voitures et mobylettes de partout, mais on arrive à bon port, euh gare 😜 Vu qu'on a déjà les billets, on se rend directement au bureau pour faire enregistrer les vélos. Le gars m'annonce 130 bahts !!! A Bangkok, on a payé 90 bahts. Le forfait vélo ne dépend pas de la distance mais du poids. Nos vélos n'ont pourtant pas pris 1 gramme, malgré les fêtes 😁 Je cherche à comprendre. Trois employées essaient de parler un mot d'anglais pour nous expliquer. On a droit à "lift". Non on n'a pas pris l'option lifting pourtant... Finalement, on comprend que ce prix inclut le portage du vélo dans le wagon marchandises. Ah ok, c'est donc ça. A Bangkok et à Sikhiu, on a effectivement aidé les employés de la SNCF thaïe à charger et décharger les vélos mais ça nous semblait normal ! Donc on propose de refaire la même chose et miracle, le prix repasse à 90 bahts 😄 Cette fois-ci, pas besoin de passer les vélos par les fenêtres, la porte est large !

On dépasse les 1000 kms puis on met les vélos dans le train d'Ubon à Ayutthaya

Yannick part ensuite chercher de la nourriture à emporter car 10h sans manger, c'est chose impossible pour nous. Le train part à l'heure. Il se remplit petit à petit. Comment se fait-il qu'à nous, on nous annonce des trains complets et que les Thaïs continuent de rentrer et de bonder les trains, en restant debout ou assis sur des accoudoirs ?! Le trajet est très long... Il fait très chaud, bref vous connaissez le refrain. On arrive à Ayutthaya de nuit vers 20h, avec seulement 1/2h de retard, un miracle sur un si long trajet. 

On récupère nos vélos en aidant les employés à les descendre du train (je remarquerai plus tard qu'ils ont cassé le bâton de bambou tenant mon drapeau, puis refixé en douce avec un élastique 🙄), on fixe nos sacoches et on repart gaiement, enfin presque, jusqu'à la Guesthouse. Les routes empruntées ne sont pas de tout repos pour un cycliste, surtout la nuit. Les Thaïs foncent comme des malades 😟 On n'est pas mécontents d'arriver sains et saufs. La gérante de la Guesthouse nous attend. Elle est très gentille, serviable et souriante. La chambre est basique, avec ventilo, eau froide dans la salle de bain, mais à Ayutthaya, tout est hors de prix par rapport aux standards thaïs et c'est ce qu'on a trouvé de moins cher, à 400 bahts tout de même !

On ne tarde pas à aller manger un pad thaï pas très fameux avant de se décrasser dans la douche. Encore une journée bien fatiguante, c'est à se demander si le train n'est pas plus crevant que le vélo 😜 

Samedi matin, on profite d'être à Ayutthaya pour faire un peu de tourisme. On admire tous ces vieux temples, disséminés un peu partout dans la ville. Ancienne capitale oblige ! On était déjà venus ici en 2013, ça date. Puis, on quitte la ville en direction du Sud. Très vite, on se retrouve encerclés de rizières, il y en a partout. Il y a aussi énormément de canaux et de rivières, ceci explique cela. On ne se lasse pas de ce vert flamboyant. L'Isan est une région beaucoup plus sèche. On parvient à un petit restaurant au milieu de nulle part, puis on continue notre route, toujours au milieu des rizières.

Vieux temples d'Ayutthaya

On longe un canal jusqu'à une grande ville bien pourrie. On file au poste de police car il n'y a aucun hôtel. Malheureusement, on ne voit pas de coin qui pourrait faire l'affaire pour monter la tente. On demande à un policier, qui en appelle un autre au téléphone, ce dernier parle anglais. Mais on essuie notre premier refus 🙄 D'après lui, ce n'est pas "safe" donc sûr comme endroit. Dormir dans l'enceinte d'un poste de police n'est pas sûr, ça c'est la meilleure de la journée 😁 On remercie poliment et on repart. La nuit va bientôt tomber, pas d'hôtel à l'horizon, on demande à une école, même refrain. On roule encore 10 kms pour s'éloigner un maximum de la ville. C'est chien time, ils n'arrêtent pas de nous aboyer dessus en nous coursant, grrr 🥺

Ayutthaya, ancienne capitale

Vers 17h30, on trouve un genre de clinique ou hôpital. On attend que l'infirmière termine avec un patient puis on demande si l'on peut mettre la tente dehors. S'en suit une longue discussion entre l'infirmière et sa collègue... J'ai l'idée d'appeler Lamom, notre amie thaïe et infirmière. Elle leur expliquera mieux que nous notre souhait. Finalement, il s'avère que la grande discussion concernait les toilettes, qui seraient vieilles d'après elles. Elles semblent gênées. Je leur offre un "manpenlai" qui signifie "pas de problème" et le tour est joué 😁 On installe la tente, on file se laver à l'aide d'un grand seau d'eau et d'un récipient en plastique, et on mange (heureusement que Yannick a voulu prendre du nem kuk à emporter sur un marché de nuit), tout en se faisant dévorés par les milliers de moustiques. Le problème, c'est qu'il fait 50° dans la tente 😓 On finit par s'y réfugier. Après tout, on n'avait pas encore fait de sauna 😜 Les chiens aboient, la caravane ne passe pas, on essaie d'arrêter de transpirer, en vain. Je pense que nous allons très mal dormir...

On pédale au milieu des rizières et des canaux

Comme je l'avais prédit, on n'a presque pas dormi. A la place, on a fait copain copain avec les chiens errants du coin 😏 Ils ont vite compris qu'ils devaient arrêter d'aboyer contre notre tente (ils n'en ont certainement jamais vu) et que c'était plus intéressant de monter la garde devant notre tente. Je les entendais se gratter toute la nuit. Le soir, on a eu droit au karaoké du coin, à tue-tête comme d'habitude, et dès 4h du matin, c'est le temple voisin qui a décidé de mettre de la musique plein tube et de plus en plus fort 🙄 Vers 6h, on se dit qu'on pourrait se lever, mais on traîne encore jusqu'à 6h30. 

On "plante" la tente derrière un hôpital, où l'on ne fermera pas l’œil

La femme de ménage de l'hôpital nous fait signe qu'on peut utiliser les toilettes de l'intérieur. Décidément, ça les préoccupe drôlement 😜 On n'a ni bananes, ni lait pour manger nos céréales. Yannick n'a pas envie de chauffer d'eau pour le thé/café. Du coup, on remballe et vers 7h30, on est déjà en selle ! On dit au revoir à nos gardes du corps...

Les premières routes empruntées, toujours au beau milieu des rizières, sont sympathiques. On se fait doubler à plusieurs reprises par des convois de cyclistes thaïs. Ils nous saluent, nous félicitent avec des 👍, nous disent "geng" pour dire "super", bref rien à voir avec nos cyclistes français qui n'ouvrent même pas la bouche pour dire bonjour, de peur de perdre de la vitesse 😄 Et en Thaïlande, les clubs cyclistes ont même des policiers qui font la circulation pour les laisser passer ! Bon, on a bien compris, on est dimanche 😁

Toujours au milieu des rizières, avec parfois de drôles de personnages !

Plus tard, on s'arrête manger du poulet bouilli sur du riz, mais les morceaux de poulet laissent à désirer. Puis, on repart, un peu plus énergiques... On s'arrête encore après 35 kms pour boire un café glacé, avec lait et sucre, car finalement on n'avance pas ce matin 🥺. La circulation commence à s'intensifier. Yannick me fait remarquer qu'on n'est qu'à 30 kms à l'ouest de Bangkok. Je comprends mieux. Les coins, que l'on traverse, semblent assez riches, les maisons assez bourgeoises. On doit être dans la banlieue huppée de Bangkok.



Vers 12h30, on s'arrête encore pour déjeuner mais cette fois, on a déjà parcouru 70 kms. Il n'en reste plus que 25... Plus tard, une voiture nous double et s'arrête plus loin car la dame veut nous donner une bouteille d'eau d'1,5 litres, ça c'est top ! Merci ! On arrivera vers 15h dans la ville de Samut Songkhram, connue pour son train qui passe au beau milieu d'un marché. Nous y étions venus avec le frère de Yannick. On se rend directement à l'hôtel. La chambre est assez moche mais c'est le moins cher qu'on ait trouvé dans le coin. Le personnel est très sympa donc ça compense.

Retour à Samut Songkhram, connue pour son marché sur les rails

Plus tard, on retourne voir ce fameux marché mais à cette heure, il n'y a plus de train qui passe. D'ailleurs, il n'y a pas un seul touriste chinois, russe ou coréen 😏 On cherche désespérément des bananes à un prix raisonnable mais dans cette ville, c'est compliqué. On préfère acheter des mangues, qui sont presque au même prix ! Le marché de nuit a lieu un peu partout dans les rues, mais impossible d'en profiter car les Thaïs font le marché en voiture ou mobylette 🙄 On ne peut pas marcher tranquille, c'est fatiguant, surtout après 95 kms de vélo ! On finit par prendre à emporter et on retourne à l'hôtel manger.

Passage de ponts périlleux 😓

Pont branlant, Yannick a eu peur qu'il cède sous notre poids !

Pont pas terminé

Euh, on passe ou on n'passe pas ?




Finalement, le monde n'appartient pas tant que ça à ceux qui se lèvent tôt, car en partant 2h plus tôt que d'habitude, on a fait le même nombre de kilomètres 😄 D'ailleurs en parlant de kilomètres, on a atteint les 1000 le 1er janvier. On fête tous les soirs, ou presque, devant une bière 😁


Au fait, où en est-on ???

1203 kms parcourus...
Train d'Ubon Ratchathani à Ayutthaya
(actuellement, on est à Samut Songkhram, en partance pour le sud de la Thaïlande...)

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