Kong Chiam, belle bourgade thaï, et passage de frontière vers le Laos

Mercredi matin, alors que pour une fois nous sommes prêts avant 9h, on nous prévient qu'on ne peut pas partir. Toutes les routes sont bloquées, on entend comme un genre de fanfare dans des hauts-parleurs, et on ne compte plus les voitures de flics et d'officiels passant en trombe. On est bien entourés également avec un policier tous les 10m 😬 Ça sent le déplacement d'homme politique tout ça. Heureusement, au bout de 15mn, la vie reprend son cours. Par contre, pour sortir d'Ubon Ratchathani, c'est un joyeux bordel. On met plus d'1/2h pour quitter la ville.

Paksé n'est plus qu'à 45 kms
Aujourd'hui, la route 4005, pour rejoindre la ville de Tan Sum, n'est pas des plus intéressantes. Il y a pas mal de trafic (en tous cas pour une route 4000) et pas grand chose à observer. Du coup, on trace, d'autant que les températures augmentent de plus en plus. A midi, on a déjà parcouru 50 kms. On passe de l'autre côté de la rivière Mun pour manger dans une ville pas très attrayante. Puis, on retraverse la Mun et on prend la route 2222. Celle-ci est un peu comme la 4005, avec les montagnes russes en prime. Plus on se rapproche de Kong Chiam, plus les grimpettes s'intensifient, plus on crève de chaud. Un monsieur en voiture nous double puis s'arrête et nous offre deux bouteilles d'eau. Plus loin, un monsieur en mobylette, bien imbibé, nous tend aussi des bouteilles d'eau. On repense au mois de juillet, alors que nous traversions la Forêt Noire en Allemagne en pleine canicule, personne ne s'est arrêté pour nous donner à boire. Quelle gentillesse ces Thaïs 😂

En jaune, peau de buffle qui sèche au soleil

Lorsque nous arrivons à Kong Chiam vers 15h, on se rend directement au Kong Chiam hotel place. La dame de la réception ne parle pas du tout anglais. Elle appelle une autre dame, parlant anglais, et nous la passe au téléphone. D'abord, elle nous dit que jeudi soir, tout est complet. Puis elle rappelle car elle s'est trompé de jour. On négocie 2 nuits à 300 bahts la nuit sans clim. Les chambres sont soignées, avec un grand lit, TV, frigo, meubles, et salle de bain avec douche chaude. C'est parfait 😆

Plus tard, on file se promener au bord du Mékong, contents de retrouver ce fleuve mythique. Kong Chiam est une petite bourgade très tranquille aux confins du Mékong et de la rivière Mun. On y était passés lors de notre précédent périple à vélo et c'était un de nos coups de cœur. Bien entendu, c'est LA ville à éviter absolument le weekend car tous les hôtels sont complets devant l'affluence de touristes thaï, chinois... On retourne aussi à notre café où nous avions l'habitude de prendre un frappé. Le vieux monsieur est toujours fidèle au poste. On lui montre des photos de notre venue en mars 2018. 

La belle Kong Chiam, aux confluents du Mékong et de la Mun

Le soir venu, on se rend au marché de nuit où l'on trouve du lap au canard pour changer un peu. Lorsqu'on revient à la chambre, un immense car est garé devant la guesthouse, ainsi que deux gros pickup juste devant notre porte pour ainsi dire 😟 On a un mauvais souvenir de la guesthouse, où nous avions séjourné la fois précédente. A partir de 5-6h du matin, minibus et cars de touristes allumaient le moteur de leurs engins, et le laissaient tourner 1/2h. Tous les gaz d'échappement passaient sous notre porte pour nous asphyxier 😵 On espère qu'on va y échapper cette fois.


Jeudi matin à 5h, le pick-up peine à démarrer et s'y reprend à plusieurs fois. Puis il laisse tourner le moteur mais seulement 10mn 😲 Puis, c'est au tour du car de touristes, mais on l'entend moins car il n'est pas garé à 1m de notre porte comme ce satané pick-up. Voici le seul inconvénient de Kong Chiam. Pourquoi les guesthouses et hôtels acceptent de laisser les cars et minibus juste devant les fenêtres des clients ? Il y a plein de place pour se garer plus loin ! Seulement voilà, cela obligerait les chauffeurs à marcher genre 50m 🙄 C'est sûr que les Thaïs se lèvent à 5h, donc ils ne sont pas dérangés par le bruit !



On émerge à 10h puisqu'on s'est rendormie entre temps. Nous commençons par aller manger local. Puis, on retourne se promener au bord du Mékong. Les couleurs sont bien différentes de la veille. Puis, on fait un tour dans la ville, avant de se poser un peu à la chambre. Plus tard, on décide de gravir les nombreuses marches menant à un temple. L'effort est récompensé car la vue sur le Mékong et ses rochers est vraiment splendide de là haut. Il y a même des jumelles mises gracieusement à disposition. J'essaie de voir des "clandestins" au Laos, car n'oublions pas que nous sommes qu'à quelques mètres du Laos. Mais, pas de farang en vue 😂 On reste un moment à ce temple, avant de redescendre en ville. Les cars de touristes sont arrivés mais oh miracle, ils ne se sont pas garés devant l'hôtel.



Plus tard, on cherche à manger au marché de nuit, des bières, et nous voilà partis pique-niquer sur les rochers du Mékong. Les couleurs de la nuit tombante sont magnifiques. De ce côté, il n'y a pas de coucher de soleil, par contre, la lune se levant et se reflétant dans le fleuve est plus que photogénique 😁 On quitte ce bel endroit avant la nuit noire car les moustiques ont capté qu'il y avait de la chair de farang à bouffer 😬 On se balade encore un peu en ville, histoire de digérer, lol...


On se dit que c'est notre dernier bon repas avant quelques semaines car on sait d'ores et déjà que la nourriture au Laos n'est pas la meilleure qu'on connaisse. On y mange toujours plus ou moins la même chose : riz gluant et lap... Allez on ne va pas se plaindre, c'est toujours mieux que de galérer dans les transports en commun par temps de grève 🙄 Une pensée pour ceux qui sont en plein dedans...

Temple blanc sur les hauteurs de Kong Chiam

Vendredi matin, nous ne pouvons même pas réveiller les abrutis de Thaïs qui ont foutu le bordel au dessus de nos têtes la veille au soir et le matin dès 6h, car ils sont déjà partis 😏 C'est fou ce qu'ils sont buryants, ils déplacent sans arrêt les meubles dans leur chambre, sans compter qu'ils parlent fort, claquent les portes sans arrêt, se douchent pendant des heures... Une vraie plaie ! On part tôt, vers 8h... On emprunte d'abord une route vide de circulation mais à nouveau aux montagnes russes 😓 Puis, on passe sur une plus grosse route, mais toujours assez tranquille au niveau trafic. Ça grimpe pas mal, en tous cas plus que comparé aux routes plates de l'Isan. On arrive dèjà vers 10h à Chong Mek, le poste frontière avec le Laos. Pour profiter encore de la bonne nourriture thaï, on se fait un dernier sauté de porc au basilic avant de rejoindre la frontière.

Côté thaï, on hésite un peu entre passer au kiosque dehors où passent les mobylettes, voitures, bus et camions, ou aller à l'intérieur. Finalement, on nous fait signe d'aller à l'intérieur. Aucune attente, on passe tout de suite. Le monsieur de l'immigration épluche mon passeport, cherchant un visa pour le Laos. Je lui dis 4 fois qu'on le fait à la frontière : "visa on arrival" mais il ne capte rien. Il a le sourire, c'est déjà ça. Puis il me dit "you do the visa on arrival", euh ben oui c'est ce que je t'explique depuis 10mn 😝 Il me laisse passer en me disant "Thailand, no problem", oui enfin je ne vois pas le rapport mais bon... Yannick passe comme une fleur !



On reprend les vélos pour rouler jusqu'à l’immigration laotienne. On nous dit d'aller au guichet n°5 "visa on arrival". On nous donne deux formulaires à remplir, un genre de carte dont une partie restera dans le passeport et sera utile pour la sortie du pays, et un autre papier. Les questions habituelles : nom, prénom, adresse en France, date de naissance, n° passeport, date d'expiration, durée de visite au Laos, nom, adresse et téléphone de notre guesthouse au Laos... Puis, on tend le tout avec notre passeport et 30$ par personne au guichet n°5. On donne 70$ pour les deux, et elle me rend immédiatement 10$, donc pas d'arnaque au niveau du change. On attend au guichet n°6 puis je m'aperçois qu'on a oublié de donner une photo. Je retourne au n°5 et donne 1 photo par personne à la dame, en m'excusant. Elle me sourit donc ne semble pas énervée 😊 On attend encore un peu (au total 10mn pas plus) puis on nous tend nos passeports avec la carte à l'intérieur, un visa collé et un tampon nous permettant de rester jusqu'au 12 janvier.

On récupère à nouveau nos vélos, et on repart. Welcome to Laos, où l'on roule à droite et non plus à gauche. Zut, mon rétro est du mauvais côté 😂 La route jusqu'à Paksé (à péage pour les voitures) est une deux fois deux voies mais avec une grande bande sur le côté et presque personne, donc aucun risque pour y pédaler. Par contre, c'est d'un chiant, une longue ligne droite en plein soleil, sans vraiment rien à admirer, si ce n'est les troupeaux de vaches ou chèvres qui traversent fréquemment la 2X2 voies 😁 Ici, ça ne choque personne. "Popeniang" (pas de problème en laotien).

Une bière Lao pour notre arrivée à Paksé !

Après 45 kms, on arrive à Paksé, après avoir traversé un loooong pont au-dessus du Mékong. On retrouve la guesthouse Nang Noi, à 8€ la chambre avec salle de bain et eau chaude, balcon, ventilateur... Mr Noy, notre chauffeur pour la mission CLAOS était gérant de la DD guesthouse, mais le propriétaire ne lui a pas renouvelé le bail et il gère à présent la Sakhone guesthouse. Le problème, c'est que c'est le même prix qu'à DD guesthouse et il n'y a pas de salle de bain dans la chambre... Pour l'instant, on reste à Nang Noi et on verra dans les prochains jours. Après une bonne douche, on part rendre visite à Mr Noy. Il a l'air très fatigué des suites de son opération de la vésicule biliaire en septembre dernier. Il y a eu des inondations à Paksé en été, et bien-sûr il a été complètement inondé, et pour couronner le tout, il a loué son pick-up à des clients Laotiens, et ces derniers ont revendu le véhicule, et Mr Noy n'a rien pu faire contre eux. C'est triste 😩 Bref, ce n'est pas une bonne année pour Mr Noy. Il est content de nous revoir. On lui explique que la famille arrive demain pour faire la mission CLAOS, et qu'on sera là en support.

Puis, on part déjeuner. La grande question ici à Paksé : où va-t-on ? On choisit l'option pas loin pour un lap au porc et du riz gluant, puis on se balade un peu avant de retourner se mettre sous le ventilo à la chambre. Nang Noi guesthouse s'est agrandi avec un énorme bâtiment tout neuf et des chambres plus chères bien évidement. On préfère rester dans le vieux bâtiment, de style un peu colonial où les chambres sont fraîches. On ne tardera pas à s'endormir vers 21h, crevés par cette journée mais contents d'être au Laos pour cette mission.

Joyeux bordel du marché à Paksé

Samedi matin, on part se promener sur le grand marché, aussi pour y trouver des fruits : mangues, fruits de la passion... On en profite aussi pour revoir Mme Lactasoy (elle ne s'appelle pas du tout comme ça mais devant son magasin, une grosse pub Lactasoy, le lait au soja, fait toute la devanture. Philippe avait donc l'habitude de l'appeler Mme Lactasoy et c'est resté. Elle est contente de nous revoir et nous emmène à l'arrière de l'entrepôt pour nous montrer les vélos de son mari, elle est toute fière 😃 Xuan, son associée, est également là, fidèle au poste. L'avantage est qu'elle parle anglais, donc pour communiquer, c'est plus facile. On leur explique qu'on reviendra le lendemain avec la famille pour commander les fournitures pour les écoles. Elle nous offre de l'eau, du pamplemousse, et n'arrête pas de me prendre dans ses bras. On est vraiment contents de les revoir toutes les deux, elles sont toujours aussi adorables. Puis, on part manger sur le marché, de délicieux nems et des rouleaux de printemps. Bon d'accord, ça fait pas très laotien, mais qu'importe ! 😜

Dans l'après-midi, on attend la famille française devant la guesthouse de Mr Noy. Ils arrivent vers 13h30, cassés par ce long voyage depuis Toulouse ! Nos amis Ingrid et Philippe ne pourront pas venir cette année, mais on est contents de pouvoir aider Dorothée et Winick (Dorothée est en fait la soeur d'Ingrid), et leurs deux filles Capucine et Cerise. Ils sont installés dans le Gers et on les avait rencontrés qu'une seule fois quand on était à vélo dans le coin de Toulouse. C'est leur premier voyage en Asie ! Et en plus, ils donnent de leur temps pour CLAOS, bravo à eux !😄



Vu qu'ils sont un peu affamés, on les emmène tout de suite manger au restaurant. Puis, on passe voir Mr Noy afin de faire les présentations et d'organiser un peu la mission. Il nous rassure sur le fait que le tarif pour ses services n'a pas changé : 40$ la journée pour la voiture avec chauffeur, essence comprise. C'est correct de sa part car depuis deux ans, il n'a pas changé les prix. Il nous explique que ce ne sera pas souvent lui mais son collègue, un certain Mr Poon, qui nous conduira. Puis, nous nous posons à la guesthouse pour discuter ensemble de la mission. L'idée est de regrouper les écoles par secteur géographique, de pouvoir aller jusqu'à l'île de Mr Noy où il y a deux écoles très pauvres à approvisionner, et d'ajuster les chiffres par rapport à l'année dernière. C'est ça le plus compliqué : obtenir le nombre exact d'enfants dans chaque école. Les instituteurs ont tendance à gonfler un peu les chiffres (mais à leur place, on ferait sûrement un peu pareil) pour avoir un peu plus de fournitures scolaires. D'année en année, CLAOS essaie d'être au plus près de la réalité.

Winick, Dorothée et leurs filles Cerise et Capucine, pour cette 10ème mission CLAOS

L'association CLAOS a été créée par Philippe, son président, en avril 2010. Cette année, c'est la 10ème mission de CLAOS et nous sommes heureux et fiers de pouvoir à nouveau y participer. Ce que nous aimons dans cette association, c'est que l'ensemble des dons profitent directement aux enfants et aux écoles. Le coût du transport (avion pour venir au Laos), l'hébergement et la nourriture des acteurs de la mission sont pris en charge par eux-mêmes à titre personnel. Pour faire simple, cette association a le mérite de ne pas utiliser 40% de son budget pour les frais des bénévoles. Vous pouvez retrouver nos articles sur ce blog concernant la mission que nous avions faite en décembre 2017 : c'est ici.

La mission démarre demain, avec au programme, chercher l'argent de la mission via Western Union, et commander toutes les fournitures scolaires et jeux chez Mme Lactasoy. Et c'est parti !😃



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