De Phimai à Sikhiu, ça sent la fin du périple et 2500 kms au compteur !

Lorsque nous quittons Phimai, vendredi matin, il fait déjà une chaleur épouvantable. La petite route, que nous empruntons, est bien sympathique, mais lorsque nous rejoignons une grosse 2x2 voies, fini le calme et la tranquillité ! Heureusement, nous ne l'empruntons que sur 4 kms mais ça suffit amplement. C'est une succession de camions, bus, voitures, roulant tous comme des tarés. Nous roulons sur la file réservée aux mobs, mais ce vacarme et cette circulation incessante sont étourdissants :-( Puis, nous passons sur une route moins encombrée, pour ensuite retomber sur de belles petites routes. Mais il est vrai que nous nous dirigeons peu à peu vers Bangkok et il est de plus en plus difficile de trouver des itinéraires attrayants. C'est aussi la raison pour laquelle nous prendrons le train pour rejoindre Bangkok.

Vers 16h, alors que la circulation se fait à nouveau plus intense, nous nous arrêtons à un poste de police. Les policiers sont ravis de voir des farangs. Ils nous rapportent immédiatement de l'eau bien fraîche ! Puis, nous discutons un moment avec eux, surtout le major, car il essaie d'améliorer son anglais comme il dit :-)) Puis, nous faisons un tour au marché, qui semble fermer tôt. Nous trouvons un curry rouge aux courges et porc, du lap et du riz gluant. Un vendeur de jus de canne à sucre tombe à pic pour nous redonner un peu d'énergie ! Puis, nous retournons au poste et installons la tente sur le terrain de foot :-) Mais Yannick prétend qu'il va pleuvoir, donc nous repérons aussi les lieux au cas où. Les flics ne sont pas convaincus qu'il va pleuvoir... 

Non vous ne rêvez pas, je pédale sur une piste cyclable !!!

Avec la voiture balai :-))

On pose avec toute l'équipe !

Le major c'est le petit gars à côté de Yannick, adorable !

Nous dînons comme les poules, avant de faire quelques parties de rummikub. Ici, les chiens ne sont pas accueillants. On a beau passer et repasser 10 fois devant eux, aller aux toilettes... Ils passent leur temps à nous aboyer dessus :-( Depuis le temps, ils devraient être habitués à notre odeur, mais non. Il y en a notamment un, qui prend son rôle de bodyguard très au sérieux. Dès que tu oses t'approcher de quoi que ce soit à l'intérieur du poste de police, machine à eau, toilettes... il hurle et montre méchamment les dents. Même Yannick n'a pas été assez téméraire pour remplir sa bouteille d'eau :-)) Nous rejoignons notre tente vers 20h30, alors que le major balaie. Et il balayera pendant des heures comme ça ! Je retournerai deux fois me passer sous l'eau froide, qui soit dit en passant est tellement chlorée qu'on se croirait à la piscine... À chaque fois, j'ai droit au concerto pour chiens et orchestre. Tout le village doit savoir que je me rends aux toilettes :-((( Avec la chaleur, nous dormons mal.

Nous sommes réveillés à 6h... La première chose que je vois, c'est le major qui balaie. A-t-il seulement arrêté depuis hier soir ?! Vers 8h, nous nous apprêtons à partir mais les policiers nous demandent d'attendre. Nous assistons au lever du drapeau, ils chantent même l'hymne national ! Puis, on a droit à la séance photos, voilà pourquoi ils voulaient qu'on attende... Nous quittons cet endroit avec nostalgie, sûrement aussi parce que c'est un des derniers postes de police où nous dormirons cette année...

Petite vidéo du lever de drapeau avec hymne national au poste de police de Ponkrang...

Yannick a réussi à trouver de belles petites routes jusqu'à Sikhiu, à 45 kms de là. Nous profitons des presque derniers coups de pédale... Arrivés à destination, nous croisons un autre cyclo mais en sens inverse. Cela fait le 4eme rencontré en 2 mois, si l'on compte Jens. Cela ne fait pas beaucoup !! Puis, nous nous mettons en quête d'un hôtel, car il n'est que midi, et on se voit mal débarquer dans un temple ou un poste de police pour mettre la tente, à cette heure là :-) On trouve une chambre avec ventilo, sdb et eau chaude pour 240 bahts ! Ça défie toute concurrence :-)

Vieille 504 pick-up : un inédit !

Les chiens s'en balancent de leur poids !

Une fois installés, Yannick a vu un énorme bassin bleu sur Google maps, on suppose que c'est une piscine. Bingo : un bassin d'au moins 40m de long, presque rien que pour nous, à 20 bahts l'entrée ! Du coup, on passe l'après-midi ici, nageant un maximum, entre autres pour s'étirer le dos et les bras. Ça fait un bien fou. Nous profitons ensuite d'une piste cyclable, une vraie, qui fait le tour d'un lac. C'est sympa et on se dit que Sikhiu est une petite ville pas si désagréable. D'un premier abord, avec son artère principale bruyante, elle ne donne pas envie. Mais, quand on creuse un peu, on y trouve quelques coins assez chouettes. Nous trouvons aussi un grand marché de nuit, où nous mangeons un jok (rice porridge aux boulettes de porc). Le dîner se fait à 17h30, non non, vous n'avez pas mal lu, il n'y a pas de faute de frappe :-))) Vu que notre dernier repas remonte à plus de 7h, le ventre grogne sévère !

Plus tard, nous rentrons à notre hôtel, en essayant de préparer notre itinéraire du lendemain, ce qui n'est pas une mince affaire. Nous prendrons le train de Sikhiu à Bangkok, puis de la gare de la capitale infernale, il nous faudra d'abord aller dans un magasin de vélo, le seul et l'unique à avoir le sac à roulettes pour transporter nos vélos. Puis, du magasin, nous devrons rejoindre, toujours à vélo, l'école de Supaporn, du réseau warmshower. Je crois que je vais mal dormir, au vu de ce qui nous attend :-(((

On se détend avant d'affronter Bangkok !

Une piste cyclable fait le tour du lac de Sikhiu

Ce matin, réveil à 7h, mais nous sommes de toute façon réveillés avant qu'il sonne. Nous pédalons jusqu'à la gare de Sikhiu, où nous payons tout de même 44 bahts, soit 1,10€ le trajet de 6h de Sikhiu à Bangkok !! Puis, nous plions les vélos, autorisés gratuitement dans le train à condition qu'ils soient pliés justement. Nous ôtons les porte-bidons, porte-bâtons anti-chiens chiants, sacoche, bref tout ce qui gêne pour le pliage... Fin prêts à embarquer, nous attendons le train, avec les moines car le seul endroit où l'on peut caser nos bicyclettes, c'est à l'extrémité du train, dans le wagon dédié aux moines et aux personnes ayant un handicap.

Quand le train arrive enfin (ça faisait environ 15mn qu'on voyait les lumières de ses phares au loin), il se met sur l'autre voie ce couillon ! Dis moi que je rêve :-((( On arrive tant bien que mal à escalader les cailloux et les rails pour monter tout notre barda dans le train. On pousse deux sacs de riz encombrants et on parvient à caser nos montures près des lavabos. Puis, on s'installe car on en a pour au moins 6h pour parcourir un peu plus de 200 kms... Mots fléchés, rummikub sur le téléphone, lecture, bouffe, tout y passe. On fait ce qu'on peut pour passer le temps...

Ca sent la fin du périple :-(

Nous arrivons presque à l'heure, vers 14h, à Bangkok, sachant qu'entre l'aéroport de Don Muang et la gare centrale, le train s'arrêtera environ 20 fois. Le paysage est vraiment très laid, entre des genres de bidonvilles, des constructions à tout va, des rivières noires de crasse, des dépotoirs, des vieilles carcasses de trains de marchandises... Mais Yannick fait des photos :-(

Une fois sur le quai de la gare centrale de Hua Lamphun à Bangkok, on remonte nos vélos et tout le toutim, sous l'oeil amusé des passants. Et nous voilà partis pour affronter les rues encombrées de Bangkok. On serre les fesses, on prie et on y va !!! Le trajet jusqu'au magasin de vélos Faster than Walk est presque toujours tout droit, c'est déjà ça. Arrivés à notre première destination, le magasin est tellement minuscule qu'on ne peut même pas y rentrer nos 2 vélos, lol ! C'est un vendeur spécialisé en vélos Brompton, les fameux vélos pliants pour Bobos qui coûtent un bras :-( Mais l'avantage, c'est que ce magasin a le sac qu'on cherche. C'est reparti, on redémonte mais cette fois tout y passe : porte-bidons, porte-bagages, pédales, selle... Heureusement, on a de l'aide car le personnel du magasin est super sympa. D'ailleurs, ils avaient même proposé d'ouvrir leur magasin lundi spécialement pour nous car c'est leur jour de congé. Mais nous voulions leur épargner cela... Finalement, le vélo rentre dans le sac, comme par miracle :-))) On le fait rouler, c'est hyper pratique, essai concluant, c'est adopté ! Puis, on remonte le vélo, on commence à prendre la main. La question est maintenant de savoir comment nous allons transporter ces sacs qui mesurent tout de même 80cmx80x40 !!! Mais vu qu'il se met à tomber des cordes, on a le temps d'y réfléchir :-)) Finalement, le vendeur nous propose de mettre notre sac à dos dans le sac de transport et de fixer le tout sur le porte-bagages avec nos tendeurs. Pas bête hein ?! On essaie, et l'idée fonctionne. Puis, on discute un moment avec les vendeurs, très sympas, et on en oublie presque de payer alors qu'il nous font encore une réduction de 200 bahts par sac ;-)) Satisfaits de notre achat, nous repartons quand la pluie a enfin cessé. Le macadam est maintenant jonché de flaques d'eau, donc pour éviter les trous, on repassera...

Bangkok, toujours en construction !

Ca donne envie hein ?!!

Pédaler dans Bangkok, c'est la misère. Entre les sens interdit partout, les voitures, les tuk tuk débiles, les mobylettes taxi hyper pressées se faufilant partout, les bus, les songthaews, les piétons, bref c'est le bordel ! On finit par rouler sur le trottoir, pour atteindre le bateau. Ben oui, pour faire simple, notre hôte est de l'autre côté du fleuve Chao Praya et les vendeurs du magasin de vélo nous ont vivement conseillé de ne pas prendre le pont infernal ;-( Donc, il nous faut prendre un genre de bateau navette, traversant le fleuve. On paie 10 bahts chacun, 5 pour le passager et 5 pour le vélo, ça ne vaut pas le coup de risquer le pont. Seulement voilà, c'est vachement étudié pour des vélos, qui plus est, chargés :-( Je n'arrive pas à porter mon vélo avec le gros sac dessus pour passer les marches. Puis il faut encore le porter pour accéder à la passerelle, et encore pour le mettre dans le bateau. C'est d'un chiant !

On prend la bateau pour traverser le Chao Praya !

Notre nouvel achat : un sac de transport à roulettes pour vélo pliant :-)

Une fois le fleuve traversé, en face, même branle-bas de combat. J'ai vraiment hâte d'être arrivée. Et c'est reparti pour des coups de pédales dans le Bangkok fou. Notre hôte habite une rue en sens unique et bien-sûr on arrive dans le mauvais sens. Mais on en a tellement marre qu'on roule à contresens dans la petite rue, à la locale car toutes les mobylettes font ça ici :-( Nous parvenons enfin à l'école, où un gardien nous tend un téléphone. Supaporn nous apprend qu'elle est malade, mais qu'elle nous verra demain. C'est dommage :-( Le gardien nous emmène à pied vers la maison, à 50m de l'école. On dispose d'une grande chambre avec salle de bain, tout est en bois. Les vélos sont en sécurité dans un garage fermé. Bref, c'est le luxe ! On regrette juste de ne pas passer la soirée avec notre hôte mais la pauvre, elle avait l'air bien malade au téléphone... Ici, beaucoup de cyclos sont déjà passés, ont laissé un petit mot, et il y a même une bourse aux objets, où l'on peut se servir. On va surtout voir ce qu'on peut y laisser pour les suivants !

Affamés, on ressort manger, faire quelques courses au Seven Eleven, avant de regagner notre chambre, épuisés. Ce soir, c'est mise à jour du blog... Notre périple à vélo est pratiquement achevé, puisque nous irons demain, en train, rejoindre notre point de départ : Prachuap Khiri Khan. Nous terminerons par un peu de plage et du vélo tranquille. Nous avons parcouru plus de 2500 kms en Thaïlande, pendant presque 2 mois :-) Nous ferons un bilan de ce périple dans un prochain post...

Et voici notre sac de transport de vélo pliant à roulettes !