Bilan de notre périple à vélo


Nous voici arrivés à Prachuap Khiri Khan depuis lundi soir, après avoir parcouru un long trajet en train depuis Bangkok. Retour à la case départ, donc, puisque notre périple à vélo a débuté d'ici le 8 février dernier, soit il y a 52 jours...

Il est temps de faire un petit bilan de cette aventure de presque 2 mois.


  • Bivouac 
Tout au long du périple, nous aurons dormi 23 nuits sous la tente, 4 nuits chez des hôtes du réseau warmshower dont une sous la tente également, 22 nuits à l'hôtel et 4 nuits chez des amis.

* Bivouac au temple : 7 nuits
* Bivouac au poste de police : 7 nuits
* Bivouac à l'école : 3 nuits
* Bivouac chez les pompiers : 1 nuit
* Bivouac sur la pelouse d'un hôtel : 2 nuits
* Bivouac à la mairie : 1 nuit
* Bivouac chez un Warmshower : 1 nuit
* Bivouac aux sources thermales : 1 nuit

Au total, nous nous sommes arrêtés 12 jours et avons pédalé 40 jours et très exactement 2626 kms, soit une moyenne de 65 kms par jour. La moyenne est plus élevée avec nos vélos en France (http://bretzelenselle.blogspot.fr), mais nous avons des roues en 28", contre 20" ici, cela fait la différence !

  • Budget
* Hébergement : 198€
* Bouffe : 385€ (nous sommes des gloutons !)
* Équipement vélo avec sacs de transport : 263€
* Vélos : 480€

        Total : 1326€

Bien évidemment, l'hébergement en Thaïlande est très économique puisque nous n'avons jamais payé plus de 10€ pour une chambre. Les restaurants dans les villages proposent des plats simples mais rarement plus chers qu'1€. Et concernant l'équipement vélo, il s'agit du rack arrière, des pédales VTT, de la sacoche à outils, de quelques outils, d'un cadenas, de tendeurs, de porte-bidons, des paniers avant et des deux sacs de transport à roulettes achetés dernièrement à Bangkok. Il n'y a malheureusement pas de campings en Thaïlande, excepté quelques rares emplacements pour tentes dans les parcs nationaux. Mais les postes de police et les temples font très bien l'affaire et permettent de rencontrer des autochtones.


  • Impressions

... Réseau routier...


Nous avons beaucoup apprécié de rouler dans cette partie nord-est de la Thailande, encore appelée l'Isan. Elle offre un réseau de routes assez développé, c'est-à-dire qu'on y trouve beaucoup de petites routes sans circulation ou presque (routes n°2000 à 6000) et en assez bon état, c'est-à-dire goudronnées. On peut dire que nous avons emprunté quasiment 90% de petites voies. Parfois, notamment dans le nord de l'Isan, nous avons dû rouler sur des pistes de terre rouge, mais rarement plus de 3-4 kms d'affilée. Certaines routes sont jonchées de trous, et le slalom est alors de mise :-) Longer le Mékong est somme toute assez compliqué car la route est finalement assez éloignée du fleuve, ce qui empêche de l'observer. Enfin, la partie de Prachuap Khiri Khan jusqu'à Phitsanulok nous a moins marqué, notamment de Prachuap à Kanchanaburi, car la Thaïlande est assez étroite à cet endroit et offre moins de possibilités d'itinéraires. 100 kms après Kanchanaburi, Yannick a choisi de longer une montagne, assez proche du Myanmar, et nous retiendrons de magnifiques paysages avec forcément plus de dénivelé. Plus tard, lorsque nous atteindrons Kamphaeng Phet, et jusqu'à Phitsanulok, là encore, de longues lignes droites inintéressantes, des routes assez larges, ce n'est pas notre meilleur souvenir...












... Paysages et cultures...

La campagne de l'Isan est assez variée tout de même, puisque nous avons pu assister à la récolte de la canne à sucre, du manioc, du riz, des oignons, des piments, des mangues, des ananas, des bananes, des pastèques et du tabac. En revanche, nous n'avons pas eu ou peu de montagnes, le relief reste assez plat dans cette région. Cela doit être encore plus beau en début de saison lorsque le riz vient d'être planté. Globalement, les paysages sont plus secs en cette période. Nous avons également traversé de nombreuses plantations d'hévéas, surtout au nord de l'Isan, pour récolter le fameux latex. Heureusement, les palmiers à huile n'ont pas encore envahi cette région ! Enfin, nous avons été particulièrement marqués par ces genres de canyons sur le Mékong, des paysages naturels magiques. Khong Chiam, cette petite bourgade du bout du monde, à la jonction du Mékong et de la rivière Moon, a vraiment été notre coup de coeur du périple :-)




Partout les buffles et vaches se prélassent dans la boue, ou ruminent l'herbe des champs, et nous avons croisé quelques troupeaux de chèvres aussi. Les chiens restent un vrai fléau en Thaïlande et rien n'est fait pour endiguer le problème :-( Aucun chien ne nous a mordu bien heureusement, mais beaucoup d'entre eux ont piqué de sacrés sprints pour nous courser en nous aboyant dessus, ce qui est une source de stress à longueur de journée. Les villages sont assez animés car beaucoup de Thaïs travaillent au champ très tôt le matin et se reposent dans leur hamac fixé aux pilotis de leurs maisons en bois aux heures les plus chaudes de la journée, heures de la "siesta" en Espagne ! D'ailleurs, en parlant de chaleur, nous en avons souffert à la fois sur la route, mais aussi sous la tente. Les meilleures heures sont de 6h à 10h le matin. À 11h, il fait déjà bien chaud :-( Vers 16h, on commence à revivre mais c'est aussi l'heure à laquelle on se met en quête d'un bivouac... Les Thaïs mangent tôt, généralement vers 17h, donc, il nous faut nous installer avant.
Canyon sur le Mékong
Khong Chiam

... Gastronomie :-)...

La spécialité de l'Isan : oeufs de fourmis !

La nourriture est assez pauvre comparé à d'autres régions plus riches de Thaïlande. C'est dans l'Isan que nous avons trouvé des œufs de fourmis, de la peau de buffle séchée, du porc ou du bœuf séchés puis disposés sur des genres de colliers en osier, des écureuils ou rats grillés, des genres d'escargots des champs, des grenouilles et toutes sortes d'insectes frits, des gros vers dans un fruit à coque, des poissons du Mékong... Par contre, c'est aussi là qu'on trouve le meilleur riz gluant, cuit dans le panier en osier qui va bien, et le lap au porc ou au canard bien parfumé avec sa coriandre et autres épices. Mais il nous est souvent arrivé de ne trouver aucun restaurant ouvert dans les villages après 17h :-( La saison des mangues a réellement commencé mi-mars. Il existe plus d'une centaine de variétés ! Nous nous sommes donc gavés de mangues et nous continuons encore à le faire aujourd'hui !


Mangues

Criquets frits

Escargots du Mékong :-)

Ecureuils :-(
Lap au porc
Festin au temple 
... Autochtones et accueil...

Globalement, l'accueil était plus chaleureux dans les postes de police, les toilettes étant d'ailleurs assez propres. Dans les temples, nous avons toujours été très bien accueillis mais l'atmosphère est différente, nous avions parfois l'impression de gêner. Les moines sont forcément moins loquaces que les policiers mais c'est tout à fait normal. Par contre, voir des moines fumer à longueur de journée et installés à côté d'un panneau indiquant l'interdiction de fumer dans le temple sous peine d'une amende de 2000 bahts (50€), est quelque peu déroutant. Il est clair que les moines auraient nettement besoin d'une femme de ménage car leurs toilettes sont très très souvent dans un état lamentable. Ils auraient peut-être aussi besoin d'une formation spéciale "j'utilise la brosse après popo" :-)) Les villageois sont quant à eux adorables, souriants, étonnés de voir des farangs pédaler par ici, serviables, curieux et attachants. Sur la route, il n'est pas rare de voir un camion s'arrêter et nous tendre une bouteille d'eau, des mobylettes et voitures faire demi-tour et revenir avec un sac plein de flotte et de coca-cola, des gens nous tendre le pouce en nous encourageant d'un "good good !!!"... Dans l'Isan, on parle thaï mais aussi laotien, et il n'est pas rare d'entendre des Thaïs nous dire "seplai" au lieu de "alloï" pour dire "c'est bon" en parlant de nourriture. Notre séjour au Laos nous aura donc quelque peu servi ;-)






Chose assez surprenante, nous n'avons croisé aucun cyclo dans l'Isan, excepté le dernier jour à Sikhiu, ce qui est déjà plus proche de Bangkok. Au total, sur 2626 kms, nous avons croisé la route de 4 cyclos, ce qui est bien maigre : deux Allemands dont Jens, un Lithuanien, et un passé trop vite mais sûrement d'Amérique du Sud. Mais où sont les sacochards ?!!!

... Vélo...













Côté vélo, nous n'avons pas eu beaucoup de déboires. Le bruit sur la roue arrière de Yannick a disparu alors qu'on n'a rien fait pour y remédier. Nous avons changé les pédales au bout d'un mois, chose inévitable car les pédales pliantes en plastique sont toujours de piètre qualité. J'ai changé ma selle pour une selle d'occasion offerte par Paul du réseau warmshower, avec une housse en gel supplémentaire et malgré cela, je languis ma selle en France :-) Après 1000 kms, nous avons remplacé les pneus slick par des pneus bon marché mais à crampons. On sait maintenant pourquoi ils étaient bon marché car ils sont déjà presque lisses après 1600 kms ! Mais cela nous aura évité quelques crevaisons alors qu'avec les pneus slick, on se retrouvait à plat assez souvent :-( Les jantes assez hautes ne sont pas idéales pour la randonnée à vélo, plus fragiles et nous obligeant à trouver des chambres à air avec une valve plus longue. Les 24 vitesses ont été appréciables mais lorsque nous attaquons de la montée assez prolongée, ce n'est pas forcément l'idéal. Yannick pense qu'il faudrait des pignons plus grands à l'arrière. Nous n'avons eu aucun souci de dérailleur ou de chaîne à déplorer. Les freins à disque et à câble couïnaient au tout début jusqu'à ce que Yannick sache comment les régler, puis tout a fonctionné parfaitement.
Porte-bâton contre les chiens















Notre porte-bagages acheté en sus du vélo et fixé sur la tige de selle est très costaud, et ce n'est pourtant pas un Tubus :-) La position assez droite sur le vélo est vraiment appréciable, sauf en cas de fort vent, lol. Le vélo se plie facilement mais reste assez lourd à porter une fois replié, même si le cadre est en aluminium. Enfin, le guidon ne vibre pas et n'a pas de jeu, contrairement aux vélos pliants que nous avions l'an dernier, mais il grince depuis quelques semaines... Les poignées ergonomiques sont un petit plus, que nous ne regrettons pas. Pour conclure, ce vélo pliant Trinx flybird 2.0 est un bon compromis entre les vélos pliants bon marché mais très peu costauds à 100€, et les vélos pliants de type Brompton, Tern ou Dahon hauts de gamme mais aussi très très chers (800€ à 1500€).

Au moins, notre Trinx passe inaperçu et nous n'avons pas l'angoisse de nous le faire voler. En France, ce sera une autre histoire puisque même un vélo à 50€ risque d'être dérobé :-(( Côté sécurité, on peut dire que nous revivons ici ! Il n'est pas rare de laisser vélos et sacs à dos devant un temple ou un magasin, sans le cadenasser, sans que rien ne nous soit pris. En France, nous n'osons même pas aller pisser sans tout cadenasser au préalable et encore la peur au ventre :-(
















Pour conclure, c'est un bien chouette périple en Thaïlande ! Nous avons hâte de continuer, sans doute l'année prochaine, car maintenant que nous avons les vélos, et les sacs pour les transporter, plus rien ne peut nous arrêter :-) Visiter un pays à vélo offre une liberté incomparable... Pour ceux qui seraient tentés de vivre l'expérience avec nous, Yannick n'est pas cher comme guide, il suffit de le nourrir correctement et de lui offrir une bière de temps en temps :-)

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