On quitte le Mékong pour retourner vers Bangkok


Dimanche, après une bonne nuit réparatrice, sans touristes Thaïs squattant devant nos fenêtres à tchacher à 5h du matin, nous nous réveillons vers 8h et partons vers 9h. La route pour sortir d'Ubon Ratchathani est assez déplaisante. On n'ose pas imaginer ce que ça doit être à Bangkok. Ubon est classée au cinquième rang des grandes villes de Thaïlande après la capitale, Chiang Mai, Hat Yai et Khon Kaen. Après 10 kms, on bifurque enfin sur une petite route comme on les aime, traversant campagne et petits villages d'Isan... Il ne devrait y avoir que des chemins comme cela à vélo :-)) Vers 11h, et oui déjà, Yannick a faim donc on stoppe pour le déjeuner sous un restaurant paillote bien sympathique.

Puis, on continue à traverser de nombreux villages, jusqu'à notre pause "shake citron" bien rafraîchissante. À chaque fois, Yannick dit qu'il n'en veut pas, puis il boit dans mon verre, puis il finit par en prendre un aussi :-)) Après le shake, on a de nouveau l'impression de pédaler dans un four à chaleur tournante :-( Depuis les deux jours un peu gris de lundi et mardi derniers, les températures n'ont cessé d'augmenter ! Nous poursuivons notre route jusqu'à un village qui nous inspire, où nous sollicitons les moines pour dormir au temple. Il y a même un ventilateur, que l'on pourra coller à la tente, histoire de ne pas avoir l'impression de dormir au sauna :-))

Le soir, les enfants font rentrer les vaches à la maison

Ce soir, on dort au temple, près de Bouddha


Puis, nous partons visiter le village... Ce dernier n'est pas grand mais nous trouvons tout de même 2 restaurants et 2 épiceries. On va d'abord vérifier les horaires de fermeture du restaurant mais comme d'habitude, ils ne comprennent pas la question :-) On tente de leur expliquer qu'on reviendra manger plus tard. Yannick énumère le porc basilic, le lap, le riz gluant, pour savoir ce qu'ils cuisinent. Puis, on se rend à l'épicerie pour boire une Leo à deux. Tout à coup, une mobylette débarque et environ 8 enfants à vélo. Le monsieur de la mobylette n'est autre que le mari de la gérante du restaurant. Il vient nous rapporter du porc au basilic (2 portions), et du lap. En fait, tout ce que Yannick avait énuméré, ils l'ont cuisiné !!! Heureusement qu'il n'a pas énuméré tous les noms des plats qu'il connaît en thaï :-))) Nous voici donc livrés à domicile, ou presque. Mais, comme l'épicerie fait aussi restaurant (pour des soupes), on est un peu gênés de rester manger là. Nous tentons de retourner au restaurant, qui nous a livré. Miracle, à 18h, il est encore ouvert ;-) Nous nous régalons donc avec ces bons petits plats.

Lorsque nous retournons au temple, c'est le calme plat. Du coup, on ne fait pas long feu. Et Yannick avait bien flairé, que l'endroit où les moines nous ont dit de mettre la tente, n'est autre que le lieu où ils prient le matin, juste à côté de la cuisine ;-( Du coup, on est réveillés à 6h par les sons de casseroles et le balai :-) On remballe vite fait, bien fait, histoire de ne pas laisser trôner notre tente en plein milieu. Nous n'osons pas nous faire de café et partons au restaurant de la veille. On déguste un très bon et copieux curry de porc aux feuilles de citronnelle. À 8h, on a déjà le ventre plein pour reprendre la route...
Nos cuisiniers préférés du village !



Nous pédalons sur des petites routes sans circulation ou presque. Chaque village est différent et les gens sont toujours aussi étonnés de voir des farangs passer par là ;-) Vers 11h, on trouve par miracle une gentille dame faisant du vrai café expresso. On s'attarde un peu... Yannick a repéré un bourg avec poste de police pour le campement du soir, donc on ne peut pas y arriver à 14h ! Le temps est plutôt gris, donc il fait moins chaud. Même les buffles ne font pas trempette dans la boue. Lorsque nous arrivons à Sanom, nous décidons de manger vu qu'il est déjà 15h. Et surtout, cela fait perdre un peu de temps car le poste de police est justement ici. Par chance, le lundi, c'est jour de marché. Donc nous nous dirigeons vers le commissariat, où (comme bien souvent), les policiers sont assis dehors à discuter, boire de la bière et manger des criquets et grenouilles grillés :-) Ils semblent d'abord gênés que l'on veuille dormir là car il n'y a pas vraiment d'endroit approprié. Mais peu à peu, le responsable, qui s'appelle Sanom, comme la ville, nous apprend qu'il vient d'être muté ici. Il nous fait visiter ce qui sera son futur bureau, puis nous propose finalement d'y dormir. Il s'excuse car la clim n'a pas encore été installée ! C'est incroyable, encore une fois, cet accueil ! Il a aussi honte de l'état de la salle de bain, alors que pour nous, c'est très propre comparé à ce que l'on trouve dans les temples. Nous discuterons encore un petit moment, jusqu'à ce qu'il nous dise qu'il va aller se faire faire un massage. Nous le reverrons vers 18h, avant qu'il ne rentre chez lui. Il nous demande de dédicacer son mur dans son bureau. Mais comme il est bien imbibé, on se demande s'il ne va pas nous mettre au trou le lendemain, s'il découvre ça alors qu'il est sobre :-)))
Bottes de paille de riz






On a failli écraser ce scorpion :-(

Ce soir, on dort au poste à Sanom, où Sanom (en noir) nous laisse son bureau :-)
On dort dans le bureau du chef de la police, et y'a même une sdb !
Après une bonne douche, on part faire un tour au marché, où l'on trouve tout ce qui faut pour le dîner. On se dit que quand-même, la vie est faite d'inégalités. Alors que certains policiers en France se sacrifient pour sauver des vies et se font abattre par des terroristes, d'autres policiers en Thaïlande boivent des bières et vont se faire masser. Y'aurait pas un truc qui cloche sur cette planète ???  Nous nous couchons tôt, mais réveillés en plein milieu de la nuit, Yannick en profite pour aller aux toilettes. Soudain, j'entends un grand boum suivi d'un cri. C'était tout simplement un chat, squattant l'étage, et qui a détalé dans l'escalier en bois. Mais le cri était bien celui de Yannick, qui a eu aussi peur, voire plus, que le chat :-))

Mardi matin, je suis réveillée à 6h30, sans réveil : c'est de pire en pire, lol. Du coup, on remercie toute l'équipe avant de partir vers 8h30. Nous continuons notre progression, au rythme des paysans s'activant dans leurs champs. Ici, on revoit de la canne à sucre, mais aussi d'énormes bottes de paille, provenant de la récolte du riz. Vers 11h30, alors que le ventre grogne, on met 1h30 avant de trouver enfin à manger ! C'est terrible ça en Isan. Heureusement, la plâtrée est énorme et on nous offre même des mangues. Nous en avons aussi acheté le matin même sur la route, car on est en plein dans la bonne saison. On mange facilement 1kg de mangues par jour :-) Nous repartons bien plus lourds, entre l'estomac bien rempli et les fruits !

Vers 15h30, nous avons avalé nos 80 kms pour arriver à Ban Dan, où Yannick avait repéré un autre poste de police. Les flics parlent moins anglais mais sont très gentils quand-même. Bon, c'est que maintenant, nous avons nos exigences. Lorsque le policier veut nous mettre sous un abri, à 10m de la 2X2 voies, sous prétexte que dans le gazon, il peut y avoir des serpents, on lui répond qu'on dormira mieux au son du serpent à sonnette, qu'au son des moteurs de camions, voitures et mobylettes au pot trafiqué. C'est vrai, on ne lui a pas dit tout ça, mais on s'est fait comprendre :-) Du coup, on campe à l'arrière du poste, dans l'herbe...




Moto en pneu recyclé

On dort à l'arrière du poste de police de Ban Dan



Par chance, encore une fois, un petit marché se tient juste à côté. À part ça, il n'y a rien d'intéressant dans ce village, qui est juste sur la grosse 2X2 voies très passante et bruyante. On se boit une bière à deux, puis on s'achète du poulet avec du riz à 20 bahts la portion, trop cheap :-)) Nous profitons ensuite du wifi de la police pour gérer un peu les mails... Mercredi, plus de 90 kms nous attendent jusqu'à Phimai... Nous nous couchons donc très tôt :-)

Mercredi matin, nous remercions encore une fois toute l'équipe, sachant qu'un policier nous a même offert des mangues, puis nous partons vers 8h. Le trajet jusqu'à Phimai ne laisse pas la place à l'erreur, car il nous faut constamment changer de route, on tourne à droite, puis à gauche, puis à droite, et ainsi de suite. Yannick s'est mis des repères sur sa carte, c'est un peu plus pratique :-)) Vers 10h, on a déjà faim et cette fois-ci, on ne met que 15mn pour trouver un resto. On mange toujours la même chose, car de toute façon, lorsqu'on demande autre chose, ils n'en ont jamais :-(

Vers 11h, il fait déjà très chaud et les pauses se multiplient de plus en plus. Les petites routes sont toujours aussi tranquilles. On remarque qu'il y a beaucoup d'eucalyptus plantés au bord des routes. Du coup, on les rase pour profiter du peu d'ombre qu'ils offrent, lol. Vers 14h, il reste une vingtaine de kilomètres. On se fait un stop glaces, une pensée pour Martine :-) La route grimpe légèrement, mais ça dure un moment, et mon genou refait des siennes comme tous les 3 ou 4 mois environ :-(( Je ne veux pas forcer car j'ai déjà bien mal. Au moment où Yannick prend un champ en photo, son vélo se casse la figure. Ceci nous arrive fréquemment avec des béquilles de merde mauvaise qualité, c'est normal. Du coup, lorsqu'il ramasse son vélo, un pick-up passe à ce moment là. Peut-être ont-ils cru que nous avions un problème mécanique, en tous cas ils font marche arrière et proposent de nous emmener à 5 kms de Phimai ! Je leur montre que j'ai mal au genou mais que le vélo va bien. Ils insistent, du coup on cède :-)) Cela aura le mérite de soulager ma douleur... Finalement, ils nous emmèneront jusqu'à Phimai, carrément !!! Ils sont trop gentils. Je n'ai plus qu'à remonter 1mn sur le vélo avant d'arriver à la guesthouse Bonsiri.
Lever du drapeau tous les matins à 8h au poste de police

Ici, on fabrique du biogaz avec le caca des cochons :-)

Four à charbon de bois local


Yannick trouve que ça ressemble à nos champs en France :-) Nostalgique ?















Nous nous installons dans une chambre avec ventilo où il fait très chaud... On se croirait sur le vélo :-) Après la douche, qui elle-même est aussi chaude alors que le bouton est positionné sur froid, on part faire un tour au marché de nuit... Nous nous arrêterons 2 jours à Phimai, même si nous connaissons déjà, car on apprécie cette petite ville tranquille :-) Nous ne sommes plus qu'à environ 300 kms de Bangkok...

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