On pédale en duo dans le latex, sans complexe !


Jeudi matin, on dit adieu à notre jolie chambre, et on se prépare à dormir à nouveau à la dur :-) Yannick a eu le temps, la veille, de bien étudier le parcours. Résultat : on emprunte que de jolies petites routes, parfois un peu de piste, mais on ne croise pas beaucoup de voitures et encore moins de camions. On n'arrête pas de stopper nos vélos pour prendre des photos. D'abord les rizières d'un vert éclatant à perte de vue, puis des lacs, parfois des marécages où les buffles aiment se prélasser... On passe même entre deux lacs sur une minuscule petite route. Pour une fois, il ne fait pas trop chaud car le ciel est couvert et le vent est assez fort. Une vendeuse de pastèque nous offre de la pastèque déjà découpée, c'est un régal !  Plus tard, on s'arrête à un petit stand pour boire un jus. La dame parle un peu anglais. Elle nous offre du thé, de la mangue et encore de la pastèque ! Elle nous propose de repasser par là, car elle souhaite nous cuisiner un plat thaï :-)) Décidément, nous ne tombons que sur des personnes adorables...
Après la canne à sucre, place au latex !






Selfie en roulant :-)



On nous offre de la pastèque, un délice !


Puis on nous offre de la mangue, du thé et encore de la pastèque :-)
Nous continuons notre route en accélérant un peu le mouvement, car le ciel est de plus en plus menaçant, et le vent de plus en plus fort. On a même du mal à avancer par moment :-))
Vers 16h, le tonnerre gronde, donc on décide de s'arrêter dans un temple. Bon l'accueil n'est pas le même que d'habitude, mais on nous laisse mettre notre tente sous un abri, en nous disant plus tard qu'il n'est pas étanche... On prend une douche rapide, vu que la propreté des sanitaires ne donne pas vraiment envie d'y faire des mots croisés :-( Puis, nous partons explorer le village. On peut dire qu'on nous regarde bizarrement. "Que foutent ces farangs ici ?" : ils doivent tous se poser la même question, lol ! On boit un coup dans une petite supérette, puis on se rend dans le seul magasin faisant deux ou trois trucs à manger. On ne va pas faire les difficiles en plus :-) Nous rentrons au temple vers 18h30 !!! Eh oui, ici, il faut manger tôt si tu veux avoir quelque chose à te mettre sous la dent. Nous allons certainement aussi nous coucher tôt, car ce soir, les moines n'ont pas prévu de fête pour notre venue ;-)))
Le temps se gâte, vite il nous faut trouver de quoi dormir !





Cabane de pêcheur

Bouchons !!


On dort dans un temple mais on ne verra jamais un moine !


Vendredi matin, on a l'impression de partir un peu comme des voleurs, mais on ne croise pas un moine... Faut dire que dans ce temple, on n'a pas ressenti de réelle envie de communiquer avec le farang :-( Nous partons en direction du Wat Kamchanod. 25 kms avant d'arriver, on peut déjà apercevoir des stands vendant des fleurs pour les offrandes ! On se dit que l'endroit doit vraiment être touristique. Lorsqu'on arrive à destination, c'est effectivement très prisé des Thaïs. Un peu comme Lourdes chez nous, il doit y avoir ici un caractère sacré. On accède au temple par un grand chemin dans la forêt. Une fois sur place, on constate qu'il y a aussi un genre de bassin avec de l'eau sacrée. Les Thaïs s'en aspergent les cheveux ou le visage. Il y a aussi des arbres aux racines gigantesques. Le temple en lui-même n'a rien de spécial. Nous repartons un peu déçus car nous nous attendions à autre chose. Mais, le temple était pour ainsi dire sur notre chemin, donc il fallait tout de même s'y arrêter.

Wat Kamchanod


Arbre sacré







Forêt luxuriante, où se niche le temple

Bassin sacré


































Nous poursuivons notre chemin, cherchant désespérément quelque chose à se mettre sous la dent. Nous roulons un bon moment, y compris sur piste, pour enfin trouver un bouï bouï. On se rabat sur des soupes, car de toute façon, il n'y a que ça !!! Il fait un vent à décorner les buffalos aujourd'hui, et comme d'habitude, on l'a dans la figure :-)) Puis, nous repartons pour rejoindre une petite ville, où nous pourrons boire notre café glacé au Seven Eleven. Ce sera la dernière pause de la journée, avant installation du campement ;-) Les routes empruntées aujourd'hui sont assez monotones. Les paysages sont très secs, le riz a été récolté, donc le vert éclatant a disparu. Après la canne à sucre, puis le tabac, nous voyons maintenant de plus en plus d'hévéas ou de palmiers à huile :-((( Bref on n'est pas vraiment emballés... On fera mieux demain ! Vers 17h, on atteint un petit village, où une école trône fièrement au milieu. On décide d'aller voir s'il y a de l'eau et de demander si on peut s'y installer. Par chance, l'eau coule à flot ! Les quelques profs présents et le concierge nous laissent planter la tente. Après installation, on file à la recherche d'un restaurant, en vain. Les deux seuls restos du coin sont fermés. Heureusement, la propriétaire de l'un d'eux nous offre du riz gluant. Et devant notre mine déconfite, elle nous donne même de l'eau chaude pour manger notre rice porridge. À défaut de mieux, c'est déjà pas mal ! On arrive toujours à trouver une solution finalement :-)
Ce soir on dort à l'école !


De retour à la tente, on profite de l'éclairage public pour faire une partie de rummikub. Les jeunes qu'on avait croisé plus tôt, et qui jouaient au foot, sont déjà rentrés au bercail. On a aussi croisé un lady boy, parlant parfaitement bien anglais, qui nous a dit qu'il enseignait dans l'école où nous campons. Il nous a aussi indiqué un restau, qui lui aussi était fermé :-(

La nuit de vendredi à samedi est une des plus fraîches, que nous ayons eu jusque là. Du coup, on a eu beau superposer les couches, rien n'y a fait, on s'est gelés et on a très peu dormi :-( Du coup, samedi matin, mon premier objectif de la journée est de trouver des couvertures !!! Par chance, après 15 kms, nous rejoignons une petite ville. Nous trouvons rapidement notre bonheur et en profitons pour prendre notre petit déjeuner. Puis, nous repartons en direction de Wat Phu Tok, que nous atteindrons après une vingtaine de kilomètres...

Lorsque nous arrivons au Wat, le parc entourant ce gros rocher impressionnant, est très bien entretenu. On s'y verrait bien camper :-) Wat Phu tok signifie "temple de la montagne isolée''. Ce temple était autrefois le domaine de méditation du célèbre Maître Luang Pu Juan, qui trouva la mort dans un accident d'avion alors qu'il se rendait à Bangkok pour l'anniversaire de la reine Sirikit. J'ai voulu visiter ce temple en raison de la vue imprenable sur les campagnes environnantes et ça vaut franchement le détour. Ce temple s'ouvre au visiteur à travers des sentiers périlleux, des grottes et des corniches en bois aménagées à flanc de falaise entre les sanctuaires parsemés dans la montagne. Au total, on compte 7 niveaux, en lien avec le bouddhisme. On grimpe sur des genres d'escaliers en bois, parfois perchés dans le vide. Mais on peut aussi faire le tour du rocher en utilisant les passerelles, elles aussi suspendues dans le vide (pour ceux qui ont le vertige, mieux vaut s'abstenir !). Si on est suffisamment courageux, on atteint le dernier sommet recouvert de forêt, considéré par les bouddhistes comme le 7ème palier. Des moines et des maa chi (des nonnes) viennent de toute la Thailande pour y méditer. Le dernier niveau est déconseillé en saison humide, car il est infesté de serpents :-( En faisant de nombreuses pauses, nous irons jusqu'au sommet. Plus on monte, plus la vue est impressionnante ! On ne regrette pas cette visite, bien au contraire... Cet enchevêtrement d'escaliers et de passerelles en bois donne un côté Indiana Jones au site :-))
On aperçoit au loin le rocher du Wat Phu Tok

Concours de pêche au filet








Escaliers en bois bien raides


Vue imprenable du niveau 6






Passerelle permettant de tourner autour du rocher : vertige assuré !

Cabanon de méditation











De retour en bas, on décide de manger un bout avant de continuer notre route. On pédale à la fraîche car avec le vent, les températures ont un peu baissé. Nous traversons de plus en plus de forêts d'hévéas, et le latex, ça pue vraiment le camembert moisi :-(( Nous atteindrons un petit village avec un poste de police pour nous accueillir. Le gazon est digne d'un green de terrain de golf ! Après une bonne douche, on file au marché, qui n'a lieu que le samedi, coup de bol :-) Étant à peu près sûrs de ne pas trouver de restaurant, on achète à emporter. Puis, nous nous posons dans la seule supérette du village, pour boire une bière. Les gérants sont très sympas. Ils nous offrent du riz gluant, et du coup, nous finirons par manger nos plats emportés chez eux ! Tout à coup, un farang apparaît. Non ce n'est pas un mirage, lol. Il est Finlandais et vit 6 mois dans ce village avec sa femme thaï et son fils de 2 ans. On discute un petit moment avec lui, avant de se faire déranger par un Thaï complètement bourré. Il dit qu'il est de la police, c'est rassurant :-((( Yannick semble avoir vu qu'il portait un genre d'uniforme. Bref, on ne s'attarde pas et on file se cacher dans notre tente, espérant ne pas le recroiser aux toilettes du commissariat...
Ce soir, on plante la tente au commissariat !

Et on s'abstient de goûter à ces bêtes vendues sur le marché !


Forêt d'hévéas

On pédale dans le latex !

Voilà ce qui pue : le latex collecté dans ce ramequin















Dimanche matin, pas de trace de policier en train de cuver... On se met en route vers 8h30, après s'être enfilé 3 mangues :-) Nous roulons sur de jolies petites routes, se transformant parfois en piste bien praticable. L'hévéa est toujours bien présent dans ce coin. On a même l'impression que certains axes ont été conçus juste pour permettre l'accès aux arbres afin de faciliter la récolte du latex. On pédale souvent sur des routes en pleine forêt d'hévéas. L'avantage, c'est l'ombre. L'inconvénient, c'est l'odeur :-( Les chiens ne sont pas nos amis aujourd'hui, ils n'arrêtent pas de nous faire suer, pour parler poliment. Franchement, en fin de journée, j'ai envie de créer le comité d'extermination des chiens thaï :-(((

En fin d'aprem, on prend la direction de Sakon Nakhon, une grande ville que nous atteindrons le lendemain. Du coup, la route est plus grande, plus passante, et les endroits pour camper se font rares. Dans un village, j'aperçois au loin un temple. Lorsqu'on y arrive, Yannick demande au "sénior" des moines s'il y a possibilité de poser la tente. Il nous accueille très gentiment, en nous montrant notre coin couvert. Chouette, on aura peut-être moins froid cette nuit :-) Une fois douchés et installés (quand je parle de se doucher, il s'agit en fait d'un grand bac d'eau et d'un récipient en plastique pour s'asperger d'eau :-), on tente de trouver un resto...en vain :-( Le moine nous avait proposé des soupes mama, on comprend mieux pourquoi, lol ! Une gentille dame nous offre cependant du riz gluant. Notre dîner se compose donc de riz, bananes, et même une mangue. Bonjour la constipation !!! Comme on a de la lumière et des ventilateurs, on fait une partie de rummikub :-) Je gagne 4 fois de suite donc Yannick préfère abandonner... Vers 20h, on n'entend plus un bruit, même pas un pet de mouche... On regagne notre tente pour lire puis dormir.



Ce soir, on dort au temple, encore une fois !
Notre hôtel, pour la nuit :-)))
Ce matin, 6h, debout là dedans !!! Je traîne jusqu'à 6h30 mais y'a sans arrêt des gens qui s'arrêtent devant notre tente et Yannick qui baragouine les 4 mots de thaï qu'il connaît : "jakayan Prachuap, Phitsanulok, Khon Kaen, Nong Khai. Ha roy kilo". Autrement dit "vélo de Prachuap, Phitsanulok, Khon Kaen, Nong Khai. 1500 kilomètres"... Donc après l'avoir entendu à peu près 12 fois, je me lève... Le moine nous invite à venir vers 8h pour le petit déjeuner. Lorsqu'on arrive, les moines mangent pendant que les villageois les regardent. Puis vient notre tour, heureusement qu'ils en ont laissé :-)) Une habitante du village n'arrête pas de nous en mettre dans des sacs en plastique : bananes, beignets, gâteaux, riz gluant, maïs, lait de soja... Pour les plus courageux, il y a même des œufs de fourmis :-((( Ce que je ne comprends pas, c'est que les œufs sont bien plus gros que la fourmi moyenne !? Bref, on ne tente pas l'expérience :-X On remercie tout le monde, et comme d'habitude, on est gentiment invités à revenir. Ok mais à condition que vous mettiez un restaurant :-)


Ce matin, on est invités à petit-déjeuner avec les moines

Offrandes du matin


Yannick trouve comme toujours de superbes petites routes, à travers les rizières. Par chance, le riz n'a pas encore été récolté par ici, donc on profite d'un paysage bien vert. Nous ne sommes qu'à une soixantaine de kms de Sakon Nakhon. Nous avons prévu de s'y arrêter une nuit, surtout pour faire des lessives. Quand on arrive en ville, on arrive de nulle part, on est sans domicile, et on fait peur à voir :-))) C'est un peu la chanson de Balavoine... C'est bizarre car on n'a vraiment pas l'impression d'être en ville justement, il n'y a pas de circulation :-)

Ca se passe de commentaire tellement c'est beau !



















Nous trouvons rapidement un hôtel. Par contre, l'installation sera loin d'être rapide. Après avoir changé 3 fois de chambre, on retourne dans la première, dont l'eau chaude ne fonctionne pas mais c'est la plus correcte des 3. Encore un bouge où l'on n'a pas envie de trop s'attarder... Puis, on se ballade en ville, mais on a l'impression d'être dans un gros bourg. Sakon Nakhon a son charme avec ses maisons en bois, son beau parc, son lac, ses rues désertes ou presque... Ici, il n'y a pas un farang :-) On met du temps avant de trouver un endroit pour boire une bière ! Pour dîner, c'est un peu pareil, il n'y a pas grand-chose et on a un peu la flemme de reprendre les vélos. Du coup, on mange une saucisse de riz puis un croque-monsieur au Seven Eleven :-) Demain est un autre jour, nous pensons faire un tour au bureau d'immigration, pour savoir quels documents sont nécessaires pour faire prolonger le visa, ce qui nous éviterait de sortir du pays encore une fois :-)
Une spéciale pour Philippe L :-)

Maison en bois typique de Sakon Nakhon



Beau parc au bord du lac à Sakon...





C'est l'heure du sport !





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