On dépasse les 2000 kms de pédalage, en longeant le Mékong...



Alors pour ceux qui ne le savaient pas, vous pouvez agrandir la carte en cliquant sur le rectangle en haut à droite de la carte, et surtout, en cliquant sur chaque point bleu, vous découvrirez des photos avec le nom des sites où nous sommes passés...

Vendredi, alors que nous nous apprêtions à aller boire une bière au bord du Mékong, une bande de farangs nous interpelle et nous propose de nous attabler avec eux. Ils sont tous potes car ils habitent à Mukdahan ou aux alentours, et sont en couple avec des Thaïs. On a un Français, Maxime, originaire de Perpignan, un Anglais, un Australien, un Néerlandais, un Suisse Allemand... Ils partagent tous un autre truc en commun : la picole. Ils se rejoignent presque tous les soirs, et refont le monde à leur manière. Finalement, on passera la soirée avec eux. Ils nous feront découvrir un genre de food court avec un choix de nourriture incroyable. On y rencontre un cuisinier libanais, qui fait des pizzas et des spécialités mexicaines. Celui-ci a vécu à Chambéry et à Strasbourg !!! Du coup, on goûte sa pizza et c'est un vrai régal :-)))

Samedi, on reste encore une journée à Mukdahan. Quelques achats au Tesco, une ballade dans la ville mais à vélo car les températures ont nettement augmenté, un restaurant vietnamien pour le déjeuner, un bol de fraîcheur dans notre chambre climatisée... Comme vous pouvez le constater, on n'est pas très actifs :-( Ah si, après la soirée picole de la veille, aujourd'hui c'est journée bricole ;-) On achète 3 porte-bidons que Yannick parvient à fixer à différents endroits de nos vélos, façon Mc Giver, lol. Comme on annonce encore une augmentation des températures, mieux vaut prévenir que guérir ! Nous voilà armés pour affronter la chaleur saharienne, euh non thaïlandaise :-)
Plus tard, nous croisons nos potes de la veille, qui veulent encore nous inviter à boire mais nous déclinons poliment leur offre. C'est qu'il nous faut pédaler le lendemain... Un petit tour sur le marché de nuit, où l'on trouve notre bonheur. Puis un bon film et dodo. On préfère prendre de l'avance niveau sommeil car dans les temples, c'est pas gagné, lol !

Dimanche matin, on a perdu nos bonnes habitudes car on ne décolle que vers 9h. Par ma faute, on longe le Mékong sur plusieurs kilomètres, avant de s'apercevoir que la route est un cul de sac. Nous devons repartir dans l'autre sens sur plusieurs bornes avant de bifurquer sur une plus grosse route, avec piste cyclable ! Non non, vous ne rêvez pas :-) L'inconvénient, c'est que le trafic est assez dense, et qu'on ne voit absolument pas le Mékong, vu qu'il est à plus de 3 kms ! Bref, cette route en montagnes russes nous casse vite les bonbons... Heureusement, nous pouvons ensuite retourner plus près du Mékong, et c'est bien plus agréable. Les chiens sont malheureusement toujours aussi en forme pour nous courser et nous aboyer dessus. Vers 11h30, l'estomac gronde et on aimerait bien trouver un truc à manger au bord du fleuve, tant qu'à faire. Bon, eh ben on repassera :-( Il n'y a absolument rien. Du coup, on est obligés de retourner sur la grande route. Au lieu de profiter du calme et de la beauté du paysage au bord de l'eau, on se retrouve au bord d'une route poussiéreuse, où un camion passe toutes les minutes. Pas très relaxant tout ça ;-( On fera mieux la prochaine fois !
Une Leo en admirant le Laos...


Non vous ne rêvez pas, c'est bien une piste cyclable !!!

Ici, on recycle les pneus pour faire des transats :-)
Puis, on retourne longer notre fleuve préféré jusqu'à un petit village, où l'on fait la pause boisson fraîche. Et encore quelques kilomètres plus loin, on rejoint un bourg de taille moyenne, mais où il y a quand-même un Seven Eleven ;-) On repère le poste de police, loin de la grande route et assez proche du Mékong. On demande à un policier si l'on peut planter la tente, et aussitôt il nous emmène à l'arrière du bâtiment, où un grand porche avec électricité, lumière, tables et chaises nous attend. Il nous rapporte même un ventilateur !!! Les toilettes sont propres et y'a même une douche :-))) On est trop contents d'avoir trouvé cet endroit. Les policiers sont très accueillants et comme le bourg est relativement grand, on devrait même trouver de quoi dîner... Nous commençons d'abord par acheter une bière bien fraîche, des glaçons, et nous voilà assis sur un banc, au bord du Mékong, une Leo en contemplant le Laos ;-) On fête nos 2000 kms ce soir. Eh oui, déjà !!! 



On fête les 2000 kms !!!

Heureusement pas de contrôle d'alcoolémie au poste de police :-)

Par contre, en ce qui concerne le dîner, c'est beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît. On marche dans la rue principale, où nous avions repéré quelques restaurants à vélo, sauf que là, tout est fermé. Normal, il est déjà 18h30 :-))) À force de marcher, on arrive sur la grande route où il n'y a pas plus à manger. Finalement, on rebrousse chemin, on se fait agresser par tous les chiens du coin, à tel point que Yannick ramasse un bâton long de 2m pour avoir la paix ! On retourne près du poste de police, où un restaurant ne semble faire que des fondues. Mais lorsque je demande s'ils ont du riz gluant, ils m'en préparent dans un sac. Puis je vois le serveur avec du lap. On demande s'ils ont du lap, et miracle, ils en font. C'est ça les Thaïs. Tu demandes quelque chose, ils répondent qu'ils n'en ont pas. Tu expliques que tu cherches à manger depuis 1h et que tout est fermé. Tu énumères les noms des plats que tu connais, ils n'ont pas. Si par malheur, tu oublies de demander un truc, même s'ils le font, ils ne vont pas te le proposer pour autant. Chez nous, tu vas dans un restaurant, tu demandes s'ils ont du steak frites, s'ils n'en n'ont pas, ils vont te proposer autre chose. En Thaïlande, c'est mort :-(( Bref on se mange un lap au porc à deux et du riz gluant. Voilà notre dîner du jour !

Après une bonne nuit de sommeil, grâce au ventilo prêté par la police, on repart vers 9h. On nous a offert le café, on ne pouvait pas refuser ;-) On commence sur une route pas marrante, la plus proche du Mékong mais encore à 5 kms au moins. Mais ce n'est pas le seul problème. Les montagnes russes nous coupent rapidement les pattes :-(( Puis, on s'enfonce un peu plus dans les terres et le dénivelé est déjà un peu mieux. On traverse différents villages, où la végétation est bien sèche. Ici, on récolte le manioc. Une fois récolté, on conserve les tiges, rassemblées en petits tas et posées à la verticale sur le sol. Grâce à cette technique, des feuilles commencent à repousser sur les tiges puis elles sont replantées. Finalement, c'est relativement économique ! Il fait de nouveau très chaud, et on est obligés de se forcer à manger car la chaleur nous coupe l'appétit.
Ce matin, au poste, une vache vient déposer plainte...



Manioc en train de repousser...


Plus tard, Yannick propose de faire un petit détour pour voir un petit canyon. On retombe donc sur la route chiante en montagnes russes, mais pas très longtemps. Après 3 kms de piste, on atteint le site. Des rochers aux formes particulières sortent du Mékong, avec effectivement certains passages ressemblant à un canyon. Nous sommes assez impressionnés par ce que Dame nature a réussi à créer. Les rochers sont érodés par l'eau et cela offre un spectacle incroyable ! Voyant des jeunes sauter d'un des rochers dans l'eau, on finit par faire trempette à notre tour :-)) Après l'effort, le réconfort ! Ce qui nous consterne, ce sont les Thaïs, toujours aussi fainéants, qui viennent sur les rochers en mobylette, ou pire en pick-up :-(((
Petit canyon sur le Mékong







Admirez le travail de l'eau !

















On en profite pour faire un plouf !!
Après cette baignade bien rafraîchissante, on se remet en selle, pas très motivés à l'idée de repartir sur des montagnes russes ! Mais le chemin n'est pas bien long jusqu'au temple. À l'entrée du village, que Yannick a repéré sur sa carte, on trouve un mini marché. On y achète juste du porc aux aubergines sauce curry et du riz gluant. C'est parfait :-) Puis, on pédale vers le temple, que nous avions aperçu lorsque nous étions sur les rochers au loin. Le moine qui nous accueille porte un tatouage dans son dos "sex and love" et fume sa cigarette tout en nous parlant... Puis, il part demander, sûrement au senior, si l'on peut camper là. Le senior nous accueille la clope au bec également ! On commence à se demander si ce sont de vrais moines :-) Bon on nous laisse nous installer sur le gazon. Après la douche, nous partons faire une rapide balade au bord du Mékong, puis au village qui se résume à deux maisons, lol... Puis, pendant que les moines méditent, puis prient pour des villageois, on joue au rummikub. Avant de se coucher, on repère où l'on peut se mettre à l'abri en cas de pluie. On prépare un sac avec toutes nos affaires. Et bien-sûr, vers 3h du matin, orage puis rinçage :-((( On sort de la tente en catastrophe, je courre mettre le sac à l'abri, puis on porte la tente jusqu'au porche servant de cuisine. Bon, malgré toutes ces précautions, on est quand-même trempés et nos affaires aussi :-( On essaie de se rendormir tant bien que mal, mais entre l'humidité ambiante, les coqs qui ne cessent de gueuler, puis vient le son du gong, la musique, le gars qui parle dans le micro... Bref, il nous manque comme qui dirait 4 bonnes heures de sommeil :-((




On dort au temple, situé au bord du Mékong
Au petit matin, nous profitons des fils suspendus un peu partout, pour mettre toutes nos affaires à sécher. Un moine nous rapporte du riz gluant, des œufs, du poisson, et des bananes. Merci, mais vous n'auriez pas un sèche-cheveux :-))) Nous partons vers 9h, avec quelques habits accrochés aux vélos ! Et c'est reparti sur la route chiante en montagnes russes, qui longe toujours le Mékong à 5 kms... Après 10 kms, on sue à grosses gouttes et on en a déjà marre. Nous atteignons Sam pan bock, autrement dit les 3000 rochers (sûre qu'ils les ont comptés :-), bien crevés alors qu'on a pédalé que 20 kms !

Le site ressemble à celui de la veille, en plus grand. Des rochers de toutes formes et tailles, des trous d'eau par ci par là, des genres de canyons par endroits... Alors qu'on s'apprête à aller explorer des rochers un peu plus loin, la pluie arrive, et bien-sûr, pas la petite pluie fine, non, le déluge tout de suite :-((( On trouve une paillasse pour s'abriter, mais qui ne nous protège pas vraiment en fait ! Tout traverse et on est vite trempés... On finit par rejoindre nos vélos au pas de course, sachant que marcher sur des rochers mouillés, ça devient vite périlleux !
Sam Pan Bock : les 3000 rochers








On déjeune d'un porc sauté au basilic avant de repartir affronter cette route, qu'on déteste. Le revêtement est de pire en pire, un genre d'enchevêtrement de cailloux, avec un peu de goudron mais pas trop. Entre ça et les montées et descentes incessantes, on n'en peut plus :-((( On finira par lever le pouce pour faire du stop. Mais encore faut-il qu'un pick-up passe ! Certains s'arrêtent parfois, mais ils vont toujours au village à 2 kms plus loin... Finalement, on abandonne et on re-pédale, en se disant que peut-être, sur un malentendu :-)) Après les montagnes russes, place à la montagne, la vraie. Et là, ils ont même mis le panneau annonçant la montée. Ah parce que ce n'étaient pas des montées jusque là ?!?! On passe sur le petit plateau, on grince, on souffle, on souffre, on sue, on peste, et on finit par descendre du vélo et pousser :-((( Toujours pas de pick-up... Quand la pente n'est plus qu'à 8%, on remonte. Au bout d'un moment, on s'arrête dans un village car le ciel est bien noir et on aimerait éviter d'être encore saucés... Puis, on repart, le revêtement est à nouveau merdique, les montagnes russes recommencent... Y'a des jours où je préférerais être affalée dans un canapé, manger une pizza et regarder une connerie à la télé :-))) Non je plaisante bien-sûr !
On peut toujours courir pour le stop !

Vers 16h30, on atteint enfin un bled plus gros avec poste de police. On nous propose de nous installer sous un abri. Puis, un policier nous rapporte 2 bouteilles d'1,5 litres d'eau et une bonbonne d'eau de 20 litres. Euh, je sais pas si ça va suffire ;-) Lorsqu'on se promène dans le village à la recherche d'une bière, on tombe dans une petite épicerie, où l'on discute avec la nièce de la gérante. Finalement, elle nous offre une soupe avec pattes de poulet et du sang coagulé, miam ! J'opte pour les pâtes dans la soupe, et Yannick goûte aux pattes de poulet, en disant que c'est comme le pied de porc, gélatineux. Bon ben vu que ça non plus je n'en mange pas, heureusement qu'il y a les yaourts et le lait chocolaté :-) Lorsqu'on rentre au poste, une dame nous tend une ribambelle de bananes ! Véridique !!! Ils sont vraiment adorables tous ces villageois. Ils n'ont pas de restau mais t'offrent toujours quelque chose à manger.
Nous espérons mieux dormir que la nuit passée...
Le policier nous offre 20l de flotte :-))

Circulez y'a rien à voir !


Effectivement, on a bien dormi, jusqu'à 7h quand un flic nous a réveillé ce matin, en nous faisant comprendre qu'on doit virer notre tente et notre barda... Parce que comme par hasard, il doit nettoyer l'abri et enlever tout ce qui traîne, y compris nous :-( Quand on est arrivés hier soir, on voyait bien que l'abri n'avait pas servi depuis des lustres, entre les vieux chiottes, les restes de tables et chaises, les plots orange pour la circulation qui traînent, et l'amas de feuilles au sol... Et aujourd'hui, comme par hasard, l'endroit doit être nettoyé !!! Yannick pense qu'un chef a vu qu'on campait là, et qu'il a du avoir honte de l'état de l'abri, et que du coup, il a demandé à ses sous-fifres de nettoyer l'endroit au plus vite. Comme il doit y avoir 1 cyclo qui passe ici tous les 10 ans, y'avait urgence :-))) Les Thaïs ne veulent jamais perdre la face et pour eux, c'est important de bien accueillir son prochain. On se disait que la police en France a bien d'autres chats à fouetter que de se soucier de l'accueil des cyclistes !

Donc on déguerpit au plus vite de notre abri pour squatter devant le poste de police, pour boire notre thé et café. Puis, on remercie toute l'équipe et on repart. À peine en selle, qu'il se met à pleuvoir :-( Du coup, on s'arrête à nouveau quelques 500m plus loin, pour manger en attendant que la pluie cesse. Lorsqu'on repart, il y a malheureusement encore de la grimpette qui nous attend. Et bizarrement, riz frit et montée sont des mots qui vont pas bien ensemble, pas bien ensemble :-( Mais au bout d'un moment, on parvient au bout pour redescendre de plus belle. Nous roulons comme ça sur plus de 40 kms, avant d'atteindre Khong Chiam.


Khong Chiam, cette petite ville du bout du monde, est située à la confluence du Mékong et de la rivière Moon. Une couleur spécifique, due à l'important brassage de sédiments, émane des eaux qui s'y rencontrent. Nous trouvons très vite une sympathique guesthouse, où nous négocions la chambre avec ventilo, et sdb avec eau chaude, pour 300 bahts ;-) Après que Yannick soit resté 45 minutes sous la douche chaude, nous partons à la découverte de la ville...

Nous nous y sentons tout de suite bien. On pense rester 2 jours, voire plus. De quoi se reposer un peu avant de repartir pour rejoindre Bangkok (encore à quelques 680 kms d'ici). N'ayez crainte, ce sera juste un passage éclair pour vérifier que nos vélos rentrent bien dans un sac de transport à roulettes, qui malheureusement ne se trouve qu'à Bangkok :-(


Arrivée à Khong Chiam : on déguste un café glacé !

Khong Chiam, à l'affluence du Mékong et de la rivière Moon

Là c'est le Mékong, en face le Laos...

Là, la rivière et le fleuve se rejoignent, d'où les deux couleurs






Celui-là au moins, il ne nous course pas à vélo !!!







Rivière Moon

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