On fête le Thaipusam à Penang, en Malaisie !

Vendredi matin, Tommy nous emmène à la frontière avec la Malaisie, voire même quelques kilomètres plus loin à Baling, où l'on peut trouver des bus. Le passage de frontière se fait comme une lettre à la poste. Au poste frontalier de la Malaisie, Tommy tend nos passeports à l'agent et on n'a même pas besoin de sortir de la voiture ! La Thailande pourrait en prendre de la graine !!! Nous voici donc acceptés en territoire malais pour une durée de 3 mois, et en plus le visa est gratuit. Là aussi, la Thailande a de gros progrès à faire ;-)

Lorsque l'on consulte les horaires des bus, on s'aperçoit qu'on vient de louper le bus de 10h. Avec le décalage horaire d'une heure, il est déjà 10h15 ici... On décide de faire du stop car le prochain bus pour Butterworth est à 12h30... Les voitures ne semblent pas trop décidées à nous prendre, et ça manque de pick-up ! Finalement, c'est un couple d'Indiens malais avec leur petit fils, qui s'arrête. Comme par hasard, ils se rendent aussi à Penang, où ils vont voir leur fille. On ne pouvait pas rêver mieux. Enfin si, car la conduite indienne est très particulière. Lorsque le chauffeur se met en route, il fait une prière, en joignant les mains et fermant les yeux, tout ça en roulant !!! Est-ce pour tester l'efficacité de la prière, on ne saura jamais :-) Pendant le trajet, le téléphone du conducteur sonnera environ 150 fois, et pour répondre, il se rabattra brusquement sur le côté. Ça aussi, il le fera au moins 40 fois :-( Sans parler des changements de file incessants, des freinages brusques et des regards portés sur son petit-fils à l'arrière, lol... On arrive sains et saufs à Georgetown, la trépidante ville de Penang.

Vieilles maisons chinoises de Georgetown, Penang

"Street art" célèbre à Penang


On prépare le nouvel an chinois, les lampions sont déjà installés 


On a connu cette île en 2012, mais malheureusement les choses changent rarement en bien. C'est le cas de Penang, qui n'a pas su se préserver du trafic insupportable et continu, sans compter la multiplication de bars et endroits pour touristes intrépides. Bref, Georgetown devient un mini Khao San road et ce n'est pas un compliment. À chaque coin de rue, on manque de se faire écraser par une mobylette folle en sens interdit, ou par une voiture sans doute occupée par un chauffeur indien faisant sa prière les yeux fermés :-))) On regrette notre Penang peu touristique, calme et à l'hôtellerie abordable, car ça aussi ça a bien augmenté :-( Nous retournons au Star Lodge hotel, où après négociation âpre du prix de la chambre, on paiera finalement 52 ringitts soit 10,70€ pour une chambre au RDC puant l'humidité et à la salle de bain playmobil infestée de moustiques ! On demandera à changer de chambre dès le lendemain :-) Les chambres du 1er sont un peu mieux tout de même. Heureusement, le personnel est très sympa, c'est déjà bien ! Mais le taux d'humidité est bien plus important en Malaisie qu'en Thaïlande, les habits sentent le moisi...

Le week-end se passe tranquillement et à part marcher dans la ville, on ne fait pas grand-chose à vrai dire. On attend Garry, qui doit arriver dimanche soir pour faire un visa thaï de 2 mois. On est contents de le retrouver ici. Cela fait plus de 30 ans, qu'il n'est pas venu à Penang !! Forcément, si déjà les choses ont pas mal évolué en 5 ans, je n'ose pas imaginer en 30 ans :-) Il n'arrivera qu'à 22h, donc nous aurons juste le temps de l'emmener à notre restaurant indien végétarien favori. C'est un des avantages de la Malaisie, on peut manger indien tous les jours :-)

Temple hindou au beau milieu des immeubles modernes 



Temple chinois








Lundi matin, on se réveille tôt pour partir à 7h30 à l'ambassade de Thaïlande. On décide de prendre Uber (qui existe aussi ici mais sans que les taxis râlent), qui nous coûtera la modique somme de 7 ringitts, contre 20 pour un taxi. 1€ = 4,80 ringitts ou RM. Bon j'avoue que lorsque je vois arriver le véhicule avec un chauffeur indien, je me demande si sa conduite sera comme celle de notre monsieur de vendredi, lol... Finalement, il conduira prudemment, lentement, mais prudemment :-) Lorsque nous arrivons à l'ambassade, nous sommes les troisièmes ! Depuis fin 2017, l'ambassade ne délivre que 200 visas par jour, et les suivants sont à récupérer 2 jours plus tard. Donc, autant arriver en avance, pour être sûr de récupérer son visa dès le lendemain. Nous faisons la queue en attendant l'ouverture de 9h. Mais bien entendu, ils ne se précipitent pas à ouvrir à heure pile. A 9h10, la grille s'ouvre enfin ! On récupère d'abord le formulaire à remplir, avec un papier sur lequel figure notre ordre de passage. Il y a 3 personnes devant moi, et je suis 5ème ;-) On complète donc sagement le formulaire, auquel on joint 2 photos d'identité, la copie de notre vol de retour vers la France et 150 RM soit environ 30€. Puis, on s'aperçoit que la file d'attente est pire qu'au début, et peu importe qu'on soit le N°5 ou 160, il faut se remettre au bout de la file. Là déjà, on sent la désorganisation ! Bien sûr, il y a toujours les petits malins qui remplissent le formulaire pendant qu'ils font la queue, à 4 pattes, ou encore les autres qui font semblant de voir un pote dans la file avec qui ils vont discuter pour éviter de refaire la queue, et il y a les gens honnêtes, comme nous, qui poireautent en se faisant bouffer par les moustiques... Quand arrive enfin mon tour après au moins 3/4 d'h d'attente, le monsieur de l'immigration trouve que mes photos ne sont pas à son goût, et me demande d'aller en refaire !!! Comme par hasard, une voiture stationnée à l'extérieur, fait des photos, des photocopies et même des impressions, mais au prix fort. Je paie 20 RM pour 8 photos alors qu'il m'en faut 2... Et je retourne voir ce cher agent ;-(( Il avait pris tout mon dossier, y compris les 150 RM, mais il a le culot de me redemander 150 RM, mais heureusement il les retrouve plus tard... Pour Yannick, qui a le même type de photos que moi, mais pas le même agent, tout se passe bien, il n'a pas besoin de refaire de photos, bref c'est vraiment un délit de sale gueule ! La prochaine fois, je m'habillerai en décolleté plongeant, mini-jupe et je ne sourirai pas ;-((( RDV le lendemain à 14h, pour la collecte des visas...

On passe l'après-midi à flâner dans les rues de Georgetown, pour montrer à Garry le "street art", l'art de rue qui rend la ville tant célèbre. Depuis 5 ans, plus moyen de visiter les beaux temples chinois gratuitement, tout est devenu payant ! Du coup, on admire de loin... Penang, c'est comme une étoile, il faut l'admirer de loin :-) Les jetées, qui étaient également intéressantes à visiter, ne sont maintenant qu'une succession de boutiques à touristes, mais les gens ne vivent plus ici :-(


Boutique du quartier indien




Les jetées, trop touristiques à notre goût






Mardi matin, on sait que la fête hindoue et tamoul appelée "Thaipusam" ("thai" est le nom du mois, et "pusam" est une étoile, donc Thaipusam est le moment où elle brille le plus fort) a déjà commencé et s'étend sur 3 jours. Cette fête commémore la naissance de Murugan, le plus jeune fils du Dieu Shiva, et de sa femme, Parvati, ainsi que le moment où Parvati donna à Murugan une lance pour qu'il puisse vaincre un démon. La veille au soir, on demande à plusieurs Indiens à quelle heure démarre le cortège du centre-ville, et on nous répond à 5h, à 5h30, à 6h, à 7h, à 4h... Bref, vu qu'on ne saura jamais à quelle heure il faut partir, on décidera de rejoindre le cortège à son arrivée. En effet, les Indiens entament une longue marche, souvent pieds nus, de 5 kms, jusqu'à un temple hindou situé sur les hauteurs d'une petite colline, à côté du jardin botanique. Le premier jour du pèlerinage, la statue représentant Murugan, est transportée sur un chariot d'argent depuis un temple du centre de la ville jusqu'à celui près du jardin botanique, dont le nom est imprononçable. Des noix de coco sont éclatées sur la route avant le passage du cortège, pour faire mine de nettoyer la route. Certains Indiens portent des chars plus petits, tandis que d'autres symbolisent la lance en se faisant percer les lèvres, ou les joues, en y faisant passer une lance miniature, et plus dégueu, certains se font fixer des genres de crochets en métal dans le dos, eux-mêmes tirés par un autre Indien ;-(( Pour ma part, ça me retourne le cœur... Même si tout est dans la symbolique, c'est un acte de pénitence, mais nettement plus douloureux que d'aller se confesser à l'église ! Certains se font raser les cheveux, même des femmes et des enfants, mais on n'a pas compris pourquoi... Une gentille dame est partie dans une explication de 15 mn à laquelle je n'ai absolument rien compris, en me demandant si elle me parlait anglais :-( Pendant 3 jours, la fête bat son plein et les fervents ne cessent d'arriver et d'entamer l'ascension jusqu'au temple en hauteur. Les stands de nourriture, boissons, habits affluent. Beaucoup de stands offrent à boire ou à manger aux fervents, mais aussi aux touristes :-) On peut boire une boisson rose, à base de jus de citron et de sirop de rose. Les femmes et les enfants portent des robes très colorées, et des bijoux dorés. Elles sont vraiment très belles, car le contraste entre leur peau foncée et les tenues si colorées, est vraiment très beau. Certains stands ont mis la sono à fond et les Indiens dansent. Certains fervents jeûnent plusieurs jours avant la fête et rentrent dans un genre de transe en dansant. Bref, cette fête est vraiment impressionnante, tant par la beauté de ces fervents, que par la symbolique de la lance. On est vraiment contents d'avoir pu y assister.
Nourriture gratuite distribuée pour le festival Thaipusam




Garry ne manque pas un repas gratuit :-)

Les femmes transportent du lait pour les offrandes

Boisson à la rose gratuite



Les noix de coco sont jetées sur la route avant le passage du cortège


Mardi après-midi, on récupère notre visa de 2 mois pour la Thaïlande, yessss !!!!! Puis, on attend un bus pendant près d'une heure, avant de finalement décider de changer d'arrêt de bus, pour rentrer exténués à l'hôtel.

Mercredi, on se réveille plus tôt, pour rejoindre le lieu de la fête. On décide d'entamer l'ascension au temple, et de gravir les 500 marches. Mais cela devient vite compliqué car il y a tellement de monde qu'on se retrouve coincés à attendre sous un soleil de plomb :-( On décide alors de redescendre... Mais nous avons tout de même pu partager un moment avec les fervents et c'est une réelle occasion de vivre cette fête ! Garry et Yannick ne se sont pas portés volontaires pour se faire percer les joues ou le dos :-)) Ils préfèrent l'option chrétienne !




Belles peintures sur la route, en face des statues de divinités


Acte de pénitence :-(





Et dire qu'ils marchent 5 kms avec cet attirail !










Montée au temple : plus de 500 marches en plein soleil !





Certains se font raser la tête, femmes, hommes et enfants...














Nous organisons aussi la suite de notre séjour. Notre plan initial était de rester 3 semaines environ en Malaisie, avant de retourner en Thaïlande pour finir les 2 mois de visa. Mais, après réflexion, nous avons changé de plan pour plusieurs raisons. Après Penang, nous voulions retourner à Taiping mais notre guesthouse était complète jusqu'au 9 février au moins et nous n'avons rien trouvé d'autre. Nous voulions revoir un ami, censé aller à Cherating sur la côte Est, mais il a décidé d'y aller après le 10 février. Les chambres sont chères et de très mauvaise qualité en Malaisie. Il n'y a rien en dessous de 11€ la nuit et encore :-( Donc, nous dépensons beaucoup plus en Malaisie... Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de retourner en Thaïlande plus tôt que prévu et de refaire un saut au Laos quand notre visa sera expiré. Autant rester dans un pays que l'on apprécie ;-))

Jeudi matin, nous partons de Georgetown à 8h, avec Garry. Après un stop au stand de roti canai (genre de crêpes fines), on se dirige vers le ferry. Par chance, on en a un tout de suite. Arrivés à Butterworth, on ne peut plus traverser à pied jusqu'à la gare. Il nous faut prendre un genre de navette gratuite, qui fait un tour pas possible pour atteindre le terminal de bus, alors qu'à pied, ce n'est qu'à une centaine de mètres ! Bonjour la pollution :-((( À la gare, on achète nos billets pour Padang Besar, au Prix de 11 RM. Le train de 9h25 est annulé, ça commence bien... On attend celui de 10h25. Ce dernier sera retardé pour ne partir qu'à 11h. Vers 12h30, on atteint Padang Besar, la frontière. On nous fait signe de descendre vers l'immigration. Seulement voilà, tout est fermé ! Les bureaux n'ouvrent qu'en fonction des trains allant vers la Thaïlande. On cherche un moment comment faire mais en regardant la carte, Yannick trouve où est le vrai poste frontière. Bonjour les indications ! On peut toujours courir pour trouver un panneau indiquant l'immigration :-(
Petit déj malais : roti canai et thé au lait :-)

Le top du repas indien : le thali














Puis, on fait la queue pour avoir notre tampon de sortie du territoire malais. Nous entamons ensuite une longue marche d'au moins 500m jusqu'à l'immigration thaïlandaise. Un agent nous remet la carte classique à remplir. Nous refaisons la queue avant qu'on nous dise de doubler tout le monde pour rejoindre un bureau pour les visas à l'arrivée. On a beau montrer qu'on a déjà notre visa, c'est pareil. Bizarrement, il n'y a que des "blancs" à ce bureau. On lit que les agents demandent de présenter la somme de 20000 bahts en cash lorsqu'on a un visa de 2 mois (contre 10000 bahts pour un visa d'1 mois), ce qui est énorme !!!! Plus de 500€ à présenter en liquide, mais c'est du délire. En plus comment avoir des bahts alors même qu'on n'est pas encore rentrés dans le pays !? Heureusement, l'agent ne nous demandera rien du tout, ouf :-)) Mais il faut savoir que ça existe. Il y a un autre poste frontière pas loin, où tous les minibus, utilisés par les touristes voulant refaire un visa, passent. Et là, dorénavant, ils demandent de payer 5 RM pour une assurance qui ne sert à rien, et 200 bahts à donner au chauffeur pour qu'il arrange le coup des 20000 bahts à présenter en cash. Si ça n'est pas de la corruption, on se demande ce que c'est ? :-(((

Bref nous sommes plus chanceux et avons notre tampon, nous permettant de rester jusqu'au 1er avril en Thaïlande, on espère que ce n'est pas un poisson :-)) Puis, on marche encore jusqu'à la gare, où l'on achète nos billets pour L'Express train de 14h40, à 70 bahts pièce. Là encore, sur le site officiel de la SNCF thaï, il est noté que c'est un train ordinaire donc pas cher. Mais c'est en fait un train Express plus cher car climatisé :-( Bien entendu, il arrivera avec près d'une heure de retard car qui dit Express ne veut pas dire ponctuel !

Arrivés à Hat Yai, une heure plus tard, on cherche en vain un restaurant... On finit au sous-sol d'un centre commercial :-) À 18h15, notre train pour Prachuap rentre en gare. Miracle, il n'a que 5 mn de retard. Nous nous installons dans nos couchettes, réservées à l'avance sur le site pas à jour de la SNCF thaï. Un long trajet de 12h nous attend. J'ai hérité de la couchette au dessus de dame qui pète et ça fouette... :-((( Yannick est au-dessus de Ronflosore... 

Commentaires

  1. Eh bien, enfin les premières nouvelles depuis une semaine, je vois que vous n'avez pas chômés, mais je commençais à m'inquiéter... à voir la photo des paillotes sur pilotis sur le fleuve (?) ou la côte avec cette eau grise sale, je pense qu'il n'y a pas le wi-fi partout !!!
    Bisous d'Amandine et papa !

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