En suivant le Mékong : Pak Kading et Thakhaek

Lundi matin, on se lève tôt car un trajet de bus d'au moins 4h nous attend :-( Nous quittons donc notre hôtel de Vientiane, pour rejoindre la ville de Pak Kading. Sur le trajet vers le terminal des bus, on s'arrête manger une bonne soupe. Le bus de ville nous emmène au terminal Sud situé à une dizaine de kms de là pour 3000 kips chacun. Arrivés au terminal Sud, Ingrid tente de trouver un bus local économique, et non un VIP. Tout le monde nous indique le même bus. Le gars qui s'occupe des bagages nous annonce 30000 kips soit 3€, mais bien-sûr, au moment de payer, c'est 40000 :-((( Ça commence bien ! Comme on s'y attendait, le bus est déglingué, lent, chaud et on mettra plus de 4h30 pour parcourir 180 kms ;-) Le gars du bus fait une drôle de tête en nous déposant à Pak Kading, du genre "qu'est ce qu'ils vont foutre ici ?" ! On trouve rapidement la presque seule et unique guesthouse, qui propose des chambres grandes avec sdb et ventilateur pour 7€ :-)

Après s'être installés, on part à la découverte à pied de cette petite bourgade tranquille. On est au bord du Mékong, à un endroit où une rivière connue pour être la plus pure du Laos, rejoint le fleuve. Il semblerait qu'aucun touriste ne se soit déjà arrêté ici car les habitants sont surpris de nous voir et on ne compte plus les "Sabaidee !" soit "Bonjour !" lancés en chœur. Les enfants disent même deux à trois mots d'anglais. En tous cas, cet endroit est bien paisible. On avait prévu de voir une cascade, pas très loin de cette ville, mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit que sans véhicule, cela n'est pas envisageable... Et ici, personne ne loue de vélos ou de mobylettes...

Pak Kading, petite bourgade tranquille à 185 kms au sud de Vientiane

Viande séchée : porc ou boeuf ?

En soirée, on se fait un apéritif, histoire de fêter l'anniversaire de Yannick, mais on ne peut pas dire que le dîner sera de fête. Pas grand chose à manger ici, à part du poisson du Mékong et des soupes. Et en plus, la nourriture semble assez chère :-( Pour le cordon-bleu, on repassera, lol.

Dans la nuit, on est réveillés en sursaut par notre cuillère, qui est tombée avec grand fracas sur le carrelage ! On se dit qu'elle n'est pas tombée par hasard... Yannick allume et aussitôt je vois que la poubelle est renversée. Nous avons sûrement eu la visite de ratatouille :-( Heureusement qu'il n'a pas eu le temps de toucher à nos fruits de la passion ou à nos gâteaux, avant de se faire capter. Merci la cuillère !!! Je l'imagine en discussion avec ses potes "punaise, les gars, j'avais trouvé un super plan bouffe, mais il a fallu que je fasse tomber une cuillère et du coup, j'me suis fait capté, pas de bol !".

Pas toujours glamour les abords du Mékong ;-(

On n'échappe pas à la douceur du coucher du soleil sur le Mékong

Au petit matin, après un petit déjeuner frugal, on tente le stop pour rejoindre la ville suivante, mais devant le peu de voitures, c'est pas gagné :-( On fait signe à un bus, qui s'arrête, mais alors qu'on n'a même pas commencé la négo pour le prix du billet, un gars prend nos sacs pour les mettre dans la soute. On lui dit non, et du coup le bus se barre avant qu'on ait eu le temps de dire ou de faire quoi que ce soit... Super :-( Ça s'annonce mal... On fait signe à un autre bus. Je vois qu'il vient de Kunming en Chine. Le chauffeur et son collègue ne pigent pas un mot d'anglais, ou de laotien... On finit par y monter quand-même. Le bus est équipé de couchettes, et semble transporter des travailleurs chinois. Assis sur des mini-tabourets, on se demande à quelle sauce on va être mangés... Arrivés à Thakhaek, ils nous font le signe de payer (ça, ils savent faire :-) et on finit par lâcher 200000 kips soit 20€ pour 4, ce qui est cher, mais on a mis 2h30 pour parcourir 150 kms contre au moins une heure de plus en temps normal. Puis, un tuk tuk vient nous proposer de nous emmener au centre, pour encore 4€, décidément le budget va exploser dans ce pays !!!

On finit par prendre un tuk tuk à 3€... Puis, on se met en quête d'une chambre, ce qui n'est pas chose facile ici. Ingrid et moi décidons de laisser nos hommes et nos sacs patienter en buvant un coca, pendant que nous nous mettons à la recherche d'un truc potable et abordable. On n'a pas l'embarras du choix et finissons par dégoter une guesthouse avec des chambres sur pilotis disposées en enfilade dans un beau jardin, que l'on négocie à 7€. Fières de notre trouvaille, on recherche Yannick et Philippe, qui sont contents de notre quête. Ça valait le coup de braver les chiens et les kilomètres de marche :-))

Selon Ingrid et Philippe, cet escalier descendant vers le Mékong n'existait pas y'a 2 ans !

Vieilles nasses

On passe l'après-midi à déambuler dans la ville, en flânant le long du Mékong et en admirant les vieilles maisons coloniales, un peu décrépites mais ayant leur charme. On ne croise pas beaucoup de touristes, si ce n'est ceux qui viennent ici pour récupérer une moto et faire la "loop", la fameuse boucle passant par différents villages, des grottes... Pour cela, ils n'hésitent pas à s'enquiller 500 kms de mobylette en 3 jours, mais comme ça ils pourront mettre sur leur Facebook "j'ai fait la loop !" :-(((

Pour le dîner, on trouve un bon canard laqué servi sur du riz. Ça nous change des soupes car on a l'impression de ne manger que ça ici !

Reste de vieille maison coloniale à Thakhaek

Philippe préfère son T2, moins rouillé :-)

Ce matin, on décide d'aller voir le marché. C'est bien joli endroit, calme, couvert, où les légumes sont bien disposés. Par contre, il n'y a pas beaucoup de fruits et ils sont chers. Pour ne pas trop changer nos habitudes, on mange une soupe. Puis, on rencontre un Belge, d'origine laotienne et de parents Chinois. Il nous emmène en voiture à un mariage, du fils d'un de ses amis. Il nous explique venir 4 fois par an au Laos, l'une de ses filles habite en Thaïlande et l'autre en Belgique. Il a quitté son pays en 1975, pendant la guerre... Lorsqu'il raconte son passé et son ressenti actuel, on sent comme une amertume vis à vis de la corruption du gouvernement actuel... On ne voit pas les mariés, partis chez la mère de la mariée, et on nous offre une salade de papaye et un café glacé, que même notre Laotien trouve trop sucré :-))) C'est une belle rencontre.