Penang, fin du périple et vente des biclous

Mardi, la route pour arriver à Butterworth, la ville à atteindre pour prendre le ferry jusqu'à l'île de Penang, n'est pas des plus sympas. Et encore, grâce à Yannick, nous évitons une grande partie de la grosse route reliant Sungai Petani à Butterworth. Mais plus on approche de Butterworth, pire c'est. La circulation est intense, la file pour les vélos et mobylettes est squattée en permanence par des voitures stationnées, et surtout il fait de plus en plus chaud. Lorsqu'on arrive enfin au ferry, on a beaucoup de mal à trouver l'entrée car en plus du bordel sans nom de ce coin (des routes qui arrivent de partout et qui se croisent dans tous les sens), il y a des travaux !!! On est vraiment soulagés lorsqu'on trouve ENFIN l'entrée. On ne paie que 1,40 ringitts chacun, vélo compris, ça nous change des 36 ringitts pour Langkawi :-))

On n'est plus très loin de Butterworth...

Penang, c'est l'île juste en face !

On est venus plusieurs fois à Penang, donc on commence à bien connaître. On prend rapidement nos repères dans la ville principale de Georgetown. On rejoint donc la fameuse Chulia street, en plein centre, pour trouver Jesse, notre hôte, du réseau warmshower. Jesse possède une boulangerie/café depuis 16 ans maintenant. Il a appris la boulangerie et la pâtisserie en France, puis en Angleterre, où il travaillait comme bénévole. Je ne tarde pas à goûter ses croissants, qui sont tout simplement excellents ;-) Ça faisait longtemps ! Jesse nous montre nos quartiers. L'immeuble qu'il possède est assez grand, notre chambre est au premier. On a même droit à la clim !!! On pose nos matelas parterre et le tour est joué. On papote un moment avec Jesse, il est vraiment très gentil. Samedi, il s'envole pour le Japon, où il a prévu de pédaler 1 mois ! C'est son premier long voyage à vélo. La soirée passera assez vite, entre papotage et shopping. On prend aussi quelques renseignements sur les endroits, où l'on pourrait vendre nos vélos.

Georgetown au loin

Chacun patiente comme il peut :-)

Cette nuit, nous avons d'abord droit aux odeurs de curry indien, aux bruits de casserole, et à de la musique indienne. En fait, une partie des employés de la boulangerie ont une chambre dans le même bâtiment, et du coup ils se font à manger (très tard), et notre chambre est juste à côté. À partir de 3h du matin, le personnel commence à arriver pour préparer les différentes viennoiseries et les différents pains. Du coup, on entend les robots tourner pour pétrir la pâte. Plus tard, on a droit aux bonnes odeurs de croissants chauds ;-) Bon, on avoue, on n'a pas beaucoup dormi, lol !

Ce matin, un peu de maintenance sur les vélos, puis un petit coup de nettoyage, et nous voilà fin prêts pour les vendre ! On commence par les magasins de vélos, qui vendent de l'occasion. Mais les gars nous la jouent "il faut tout changer dessus donc je te l'achète une bouchée de pain ". À ce prix là, on préfère les donner à des enfants ;-) Ensuite, on va voir les loueurs de vélo. Cela aurait pu être une bonne idée, mais comme la ville a décidé de mettre des vélos genre "vélib" à disposition pour 2 ringitts seulement, le marché des loueurs de vélo a nettement baissé :-( Un loueur de vélo nous donne un bref espoir quand tout à coup un autre gars se la radine en nous disant qu'il sait qu'on est passés chez son pote vendeur de vélos et... je vous laisse imaginer la suite ! Ces Chinois, c'est une vraie mafia :-((( Ils se connaissent tous, ils sont très durs en affaires et en plus ils te cassent ton coup ! Merde alors, si tu veux pas m'acheter mon vélo, c'est une chose, mais ne vient pas me casser la baraque en plus !!! En discutant à droite et à gauche, on apprend qu'il existe des genres de brocantes, l'une a lieu le matin, et l'autre l'après-midi, à deux endroits différents. On tente donc celle de l'après-midi.

Pause yaourt maison bien méritée au café/boulangerie de Jesse

Immeuble d'époque de Jesse

Seulement voilà, on fait un peu tâche avec nos deux vélos à vendre, face aux babioles vendues 1 ringitt :-) Ici, les gens ne viennent pas pour acheter des objets de cette valeur, ils veulent du merdique à pas cher, genre vaisselle, réveil, habits... Alors par contre, on fait l'animation du marché. Ils viennent les uns après les autres, quand ils ne sont pas 15 autour de nous en même temps, et ils posent des questions : combien, où les avez-vous acheté, d'où venez-vous, ils sont costauds... Puis, vient la séquence "essayage". Et vas-y que je teste les freins, que je le porte, que je bouge le guidon, puis la selle, que je scrute les paniers, et que je passe les vitesses à l'arrêt ! Ensuite, on passe à la séquence discussion du prix : "désolé, je n'ai que 300 ringitts sur moi"... "je n'en veux qu'un", "je te donne 100 par vélo". Et alors c'est marrant car ils te sortent un prix et ils se cassent :-( En gros, personne n'a vraiment l'intention de te les acheter et ça fait juste les malins devant les copains. Une famille avec deux enfants chiants et touche à tout nous demandent de leur garder car ils doivent chercher de l'argent, ils insistent lourdement pour qu'on ne les vende pas... Puis, ils reviennent plus tard, pour nous dire que finalement ils ne les prennent pas :-( Bon, ils ont au moins eu la décence de revenir nous prévenir ! On rencontre un Pakistanais, adorable, il nous paie à manger et à boire, il essaie de vendre les vélos pour nous en donnant tous les arguments nécessaires, en vain. Il aura essayé ! C'est vraiment très gentil à lui. En tous cas, ce marché nous aura finalement donné un autre aspect de la Malaisie, car c'est le premier endroit où l'on voit enfin les Indiens se mélanger avec les Chinois et les Malais :-)

Snif, nos vélos sont à vendre :-(

Genre de brocante où l'on vend tout et rien, mais pas de vélos, lol

Donc, vous l'aurez compris, on rentre bredouilles à la boulangerie de Jesse, en étant tout de même soulagés d'être encore sur pieds, car rouler à vélo dans Georgetown, c'est juste de la folie. Les mobylettes roulent comme des dingues et te coupent la route à tout bout de champ, et le flot de circulation est intense et en continu :-( HORRIBLE !!

On passe revoir un loueur de vélos vu le matin, qui nous avait proposé un prix un peu bas. On tente de renégocier un peu à la hausse, en proposant de laisser les lampes, paniers déchirés, cadenas qui coince, rustines qui ne collent pas, et BINGO, il accepte !!! Voilà, l'affaire est dans le sac. On les aura payés 400 ringitts chacun pour les revendre 380 ringitts les deux :-) Sachant que celui de Yannick avait beaucoup de jeu dans le guidon et les roulements n'allaient plus tarder à lâcher sur les 2 vélos, on se dit qu'on ne fait pas une si mauvaise affaire :-)

Nous sommes maintenant libres de décider quand nous quitterons Penang... De toute façon, nous n'avions aucune envie de pédaler ici. Ils sont fous ces Malais, lol...

Ce soir, on se balade dans le quartier très animé de Little India, respirant l'odeur des bonnes épices :-)