On passe la frontière malaise à l'aise !


Lundi, nous n'avons pas fait grand chose à Songkhla. En effet, plein de bonne volonté et de bonne humeur le matin, Yannick nous concocte une balade de 40 kms à vélo autour de Songkhla. Seulement voilà, au moment de partir, mon pneu arrière est à nouveau à plat :-( Lorsque Yannick vérifie encore une fois le pneu, pendant que je remonte dans la chambre pour plonger la chambre à air dans l'eau et voir où est le nouveau trou, Yannick s'aperçoit que l'armature en ferraille du pneu commence à se casser. Autrement dit, c'est sûrement ça qui crève la chambre à air. Nous voici donc dans l'obligation d'acheter un nouveau pneu. Mais, par chance, le patron de l'hôtel nous trouve un pneu Schwalbe un peu usé mais encore en très bon état, provenant de son vélo pliant. Je lui demande combien il le vend, mais il refuse catégoriquement de nous le vendre, il tient à nous l'offrir !!! Vous en connaissez beaucoup des patrons d'hôtels qui vous fournissent un pneu gratuitement ? C'est incroyable comme ce monsieur est gentil et serviable. Précisons que le pneu doit bien coûter 1/4 du prix de mon vélo car Schwalbe, c'est cher ! Yannick est jaloux, lol... Le temps de réparer et de tout checker à nouveau, il est déjà 11h et il pleut des cordes... On renonce donc à notre projet de balade :-( Mais, en échange, j'ai gagné un pneu Schwalbe !

Du coup, on ira contempler la vue de la colline, une fois que la pluie a cessé. Pour y accéder, c'est simple, un ascenseur/téléphérique à 30 bahts l'aller/retour. Pas la peine de se fatiguer à suer à ce prix là ;-) Le stupa perché sur cette montagne n'est pas le plus beau de Thaïlande, c'est surtout la vue à 360° qui vaut le détour. Plus tard, on achète quelques bricoles utiles pour la fin du voyage, en passant entre les gouttes bien évidemment...
Vue de la colline de Songkhla : à gauche, la mer, à droite, la mer intérieure allant de Phattalung à Songkhla
Stupa perché


Dimanche, nous étions en face avant de prendre le ferry

Pavillon perché sur la colline



Mardi matin, on comptait partir à 8h mais lorsque le réveil sonne à 6h30, des trombes d'eau s'abattent à nouveau sur la ville :-( On dort une heure de plus, pas la peine de partir sous la pluie. Vers 10h, la pluie s'est enfin arrêtée, on part quasi certains que ça ne va pas durer... Comme prévu, une heure après, c'est reparti pour la grosse averse qui te trempe en 3 secondes. À ce moment là, on roule sur une grosse route et par miracle, un abri bus nous tend les bras. On reste plantés là une bonne heure :-( Puis, profitant d'une accalmie, on se remet en route. On parvient tant bien que mal à atteindre Hat Yai.
Vu la météo de m... et l'heure déjà bien avancée, on cherche un hôtel à Hat Yai. Seulement voilà, tout est très cher, les gens pas aimables et la ville est moche. On abandonne donc notre idée de dormir là, préférant encore pédaler un peu si le temps nous le permet. On avale deux croque-monsieurs du Seven Eleven (il aura fallu que je découvre cela que 2 jours avant de quitter la Thaïlande, c'est malin !) puis on repart.
Le super patron de notre hôtel à Songkhla : il m'a offert un pneu Schwalbe !!!
Sous un abri bus au bord d'une 2X2 voies, on prend notre mal en patience :-(

Trompe l’œil :-)
Finalement, on n'aura presque plus de pluie le restant de la journée, ce qui nous permettra de pédaler jusqu'à la frontière : Padang Besar. 85 kms, c'est pas mal avec cette météo pourrie :-) On trouve un resort trop cher dans cette ville morte, où il n'y a rien. Puis, on visite le poste de police mais l'endroit où poser la tente ne nous inspire pas, enfin c'est surtout l'odeur et l'état des chiottes qui ne nous inspirent pas :-( On finit par trouver le deuxième hôtel de la ville et on négocie une chambre moche à 300 bahts. On fera avec !


Mercredi matin, miracle, il ne pleut pas. La frontière est à deux pas. On passe l'immigration thaïlandaise en deux coups de tampons, puis on pédale jusqu'à l'immigration malaise, où l'on passe à l'aise :-) L'agent me demande juste où je compte aller avec mon petit vélo et il semble surpris par ma réponse :-) Rien à déclarer à la douane, ce qui nous évite de détacher et déballer tout nos sacs des vélos, OUF ! Ça y est, nous voilà en Malaisie !!!
Welcome to Malaysia !
On trouve rapidement des routes très peu passantes, pour rejoindre le port de Kuala Perlis, au nord-ouest de la Malaisie et à quelques 50 kms de la frontière. On est surpris de pédaler sous un ciel nuageux, étant habitués à la pluie ces derniers temps. Il paraît que ce sont les restes d'un typhon aux Philippines. Ils sont très partageurs les Philippins :-( Les paysages changent par rapport à la Thaïlande, moins de cultures, des étendues un peu désertiques parfois, mais plus on se dirige vers Kuala Perlis, plus la forêt s'intensifie et les falaises karstiques apparaissent. Cela nous rappelle les paysages de Phattalung (la baie d'Along terrestre). Pour l'instant, on ne voit pas d'énormes cultures de palmiers à huile, qui font la mauvaise réputation de la Malaisie. On retrouve les hévéas, comme en Thaïlande. Une courte pause à Kangar nous permet de retirer de l'argent (1€ = 4,7 ringitts) et de manger du poulet avec du riz (nasi ayam) tout en savourant notre premier thé glacé (ça nous a manqué en Thaïlande) ;-)...
Première route en Malaisie, presque pas de voiture !


Falaises karstiques, des airs de Phattalung...

Après encore 8 kms, on atteint le port de Kuala Perlis. Il est environ 15h. Notre idée est de rejoindre l'île de Langkawi, située à 1h de fast boat d'ici. Seulement voilà, on se demande si c'était une bonne idée. Le bateau coûte 18 ringitts par personne et encore 18 ringitts pour le vélo. On a beau leur expliquer que ce sont des vélos pliants, pas plus gros qu'une valise, leur montrer une photo du vélo replié, baratiner... Ils ne veulent rien savoir : "a bicycle is a bicycle !", leur phrase fétiche répétée en boucle. Mais non, un vélo pliant n'a rien à voir avec un vélo normal. On nous suggère le ferry qui prend aussi les voitures. Super idée, sauf qu'il n'y en a qu'un par jour à 11h du matin, et ils prennent aussi 7 ringitts pour le vélo (c'est toujours mieux que 18 mais vu qu'il n'y en a pas, ça ne change rien...). On retourne discuter avec les con...ds du fast boat, avec leur refrain habituel. Je suis prête à renoncer à l'île de Langkawi car c'est vraiment du vol de faire payer autant un adulte qu'un vélo pliant. Yannick veut tout de même y aller car il estime que Kuala Perlis est une ville pourrie et qu'il est déjà trop tard pour aller plus loin à vélo. Bon, ben, payons les 18 ringitts par vélo, grrrrrr :-((((( Je regrette déjà la Thaïlande !

Vers 17h, nous arrivons sur l'île de Langkawi. On se dit qu'il vaut mieux chercher une chambre vers le port, plutôt que de pédaler encore 20 kms vers le coin des plages. Kuah, le port, n'est pas plaisant du tout entre les constructions anarchiques, les grandes artères pleine de circulation, les quartiers entiers de magasins détaxés pour acheter alcool, cigarettes et chocolats... On rentre dans à peu près tous les motels et guesthouses de la ville, mais tout est cher et pourri. On désespère, qu'est ce qu'on fout ici ? :-( Finalement, je déniche un hôtel en travaux et réussis à négocier le prix de la chambre à 50 ringitts contre 70 à 100 partout ailleurs. On me certifie que les ouvriers ne travaillent qu'à partir de 11h le matin, difficile à croire, mais bon, soit... Notre chambre est donc refaite à neuf, dans la limite des standards malaisiens bien-sûr ;-) On trouve un restaurant indien un peu cher mais tant pis, ras le bol de cette journée.
Kuah, à Langkawi
Premier restaurant indien depuis longtemps !
Hier, après un petit déjeuner de roti canai (une sorte de nan mais malais), on se met en route pour une boucle de 40 kms, histoire d'explorer un peu l'île. Au tout début, les petites routes sont bien agréables, j'aperçois même un calao pendant que Yannick pisse. D'ailleurs la végétation est impressionnante sur cette île, et les oiseaux ne manquent pas. Puis, on se retrouve sur un axe principal, car il n'y a pas d'autre route malheureusement. Et là, c'est juste désagréable. Des voitures et scooters, parfois des camions, nous doublent sans arrêt. On ne prend aucun plaisir à pédaler sur cette route. Il se met à pleuvoir, ce qui achève de nous convaincre de faire demi-tour. On rentre à l'hôtel, un peu dégoûtés. Ici, pas de place pour les vélos. Langkawi, c'est pas le paradis !
Vue du port de Kuah


Langkawi regorge d'oiseaux

On terminera la journée à flâner dans les magasins détaxés, à comparer les prix des snickers, du Nutella, du rhum et du cognac. On se laisse même tenter par une bouteille de rhum pour notre ti-punch ;-) On mange indien midi et soir car on a déniché des restaurants abordables. On va aussi se renseigner sur les horaires des bateaux mais le ferry pour les voitures ne semble pas partir du même port, et on a un mal fou à comprendre où il se trouve... Bref, on laisse tomber.

Ce matin, bien décidés à aller voir la plage située la plus au nord de l'île, on prépare toutes les affaires, et après un petit déjeuner roti canai, on se met en route. On a à peine le temps de faire le plein d'eau (ici il y a aussi des distributeurs d'eau, comme en Thaïlande, mais lieu de 1 baht le litre, c'est 20 centimes de ringitts les 50 cl !), que des trombes d'eau s'abattent sur nous. On patiente, abrités, toujours bien décidés à pédaler... Mais au bout d'une demi-heure, on retourne à l'hôtel, préférant patienter avec un café :-) Malheureusement, la pluie ne cessera qu'à 15h... Autant dire que c'est foutu pour la plage, située à plus de 20 kms de Kuah. Put... de mer... de temps de chiotte !!!!!! On en a RAS LE BOL. Ça fait tout de même bientôt deux semaines que ça dure, et on commence franchement à saturer ;-(((((

Vers 15h donc, quand madame Météo a enfin décidé d'arrêter de nous faire suer, on se balade à vélo dans les environs. Autant dire que le tour est vite fait. Un village de pêcheurs très petit sans vraiment d'accès possible, et de l'autre côté du port, un resort s'est accaparé le bord de mer. Aucun panneau n'annonce une propriété privée, pas de barrière bloquant l'accès, on entre. Après quelques photos prises de la jetée, un gardien ne tarde pas à venir poliment nous dire de dégager :-((( On n'a pas la gueule de l'emploi car on ne porte pas de Gucci, goût d'chiotte, ni de Channel. Pas grave, de toute façon la plage est moche !


Fast boat reliant Kuala Perlis à Langkawi : l'arnaque pour les cyclistes !!!
Vue de la jetée d'un resort



On frime un peu avant de se faire jeter par le gardien :-)

De retour au centre, on passe chez notre indien chercher des rotis canai à emporter pour notre apéro. Le seul avantage de Langkawi est l'alcool détaxé donc autant en profiter, lol. Demain, nous essaierons (j'ai bien dit "essaierons") de rallier ce nord de l'île, histoire de voir à quoi ressemble la soit disant plus belle plage de l'île. Mais, on ne se fait pas d'illusion, bien entendu. Bref, vous l'aurez compris, on est assez déçus de Langkawi, et ce n'est pas pour rien, que nous n'y étions jamais venus. On a appelé quelques guesthouses en bord de mer, mais entre les tarifs des chambres prohibitifs, le côté hyper touristique du coin et les 4X4 qui roulent sur la plage pour y apporter scooters des mers et autres conneries, on n'a pas franchement envie de voir. Quand un certain Hervé Vilard chantait "Capri, c'est fini", ici, c'est plutôt "Langkawi, c'est pourri" :-(

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