De Phattalung à Songkhla avec un stop au poste de police...

Vendredi matin, on arrive pour une fois à se lever tôt pour se mettre en route à la fraîche. Seulement voilà, à peine arrivés sur le marché pour manger du chicken-rice en guise de petit déjeuner, des trombes d'eau s'abattent sur la ville. On attend un petit quart d'heure que ça se calme puis on repart sous la pluie. Ce sera l'occasion de tester nos sacs poubelle... Seront-ils étanches ?

On pédale au moins deux heures sous la flotte, et je ne vous parle pas d'une petite brise rafraîchissante :-( Vers 10h, notre premier arrêt se fait aux sources chaudes de Khao Chaison, situées au pied d'une falaise abrupte. Le bassin est juste prévu pour y tremper les pieds mais comme l'eau est à 41°, c'est nettement suffisant. Le coin est apaisant et on en profite pour faire un massage des pieds et mollets. La dame nous annonce le tarif : 120 bahts soit 3€. Mais il faut savoir que c'est pour 45mn et non 1h comme habituellement. Ça, personne ne vous le dit :-( Bref, après ce moment détente, il nous faut repartir. La pluie a enfin cessé et il fait déjà une chaleur à crever !
Aux sources chaudes de Chaison



L'eau est à 41° !!!

On rejoint peu à peu la mer intérieure pour la longer sur un paquet de kilomètres. Yannick scrute souvent le ciel, en alerte, au cas où subitement il déciderait de nous tomber sur la tête :-) Vers 17h, on arrive dans une petite ville, Pakphayun, que l'on rebaptisera Papayou, en hommage à Carlos. Nous voici en bord de mer intérieure, mais cela fait davantage penser à un énorme lac. On est en territoire musulman car le Seven Eleven ne vend pas d'alcool, ni de sandwich au jambon, lol. Effectivement, on croise pas mal de femmes voilées et la mosquée trône fièrement au milieu de Papayou.
Mer intérieure qui s'étend de Phattalung à Songkhla



Lorsqu'on aperçoit le grand poste de police, on demande s'il est possible de planter la tente. Le chef nous scrute, puis nous prend en photo, demande à ses collègues de le prendre en photo avec nous... Cela dure un moment puis il nous demande de le suivre. Il nous emmène au premier étage, et nous présente à la chef de la section machin-chose cette fois-ci. Puis, il nous montre un espace près du photocopieur, où l'on peut mettre notre tente. Sur le carrelage, ça va être difficile de mettre les sardines :-) Le chef nous montre ensuite les toilettes homme, et femme, et nous donne le mot de passe du wifi. Enfin, il rapporte un récipient pour pouvoir se doucher. On termine avec une séance photos ! À côté de cette pièce, il y a un genre de cuisine avec un réfrigérateur. Et plus tard, on nous prêtera même un ventilateur :-) Ce soir, c'est dodo au poste de police 5* !!! Toute l'équipe est adorable et curieuse de nous voir à vélo.
Hôtel 5*, euh pardon, poste de police de Papayou :-)
Nos hôtes !

Papayou
On installe la tente au 1er étage du poste de police :-)
Apéro au fanta fraise chimique à défaut d'alcool :-(














Papayou est bien agréable, et on profite de cet endroit en admirant les changements de couleurs du ciel sur le lac. On ne trouve pas de restaurant mais une gentille dame, possédant le seul stand ouvert du marché de nuit, nous cuisine un très bon riz frit aux calamars. On mange au bord du lac, admirant les trombes d'eau qui s'abattent au loin et en se disant que pour une fois, on est au sec.  On se couchera relativement tôt et fort heureusement, les policiers n'ont pas décidé de se torcher au whisky ce soir :-)









Tempête au loin :-)
Samedi matin, on se lève vers 6h30, et le temps de tout remballer et d'avaler un café (j'oubliais : il y a même du café chez les policiers !) et nos céréales, on se met en route vers 8h. On assiste au lever du drapeau par toute l'équipe du poste de police au grand complet. Cela nous permet de les remercier chaleureusement pour leur adorable accueil. On n'est pas prêts de les oublier les flics de Papayou :-)
Miracle : il ne pleut pas ! D'ailleurs, la veille en déballant les affaires, celles de mon sac à dos étaient tout de même humides :-( La technique du sac poubelle n'est donc pas très efficace... On roule sur des petites routes sympas, au milieu des rizières, palmiers à huile, hévéas, palmiers à dattes, et j'en passe. Les villageois sont curieux de nous voir passer là. Le ciel est un peu menaçant mais à part 3 gouttes, on pédalera au sec pendant tout le trajet jusqu'à la ville de Songkhla. On termine par un ferry traversant une rivière, pour rejoindre le centre. Il y avait le choix entre rallonger de 10kms pour passer le pont ou prendre le ferry gratuit :-)
Lever du drapeau à 8h, merci pour votre accueil les policiers !




On prend le ferry pour arriver à Songkhla



Une fois à Songkhla, on met un temps fou à trouver une chambre, allant des guesthouses miteuses aux hôtels chers mais sans trouver le juste milieu. On porte finalement notre choix sur un hôtel, qui est le seul à proposer des chambres avec ventilo à prix raisonnable. En plus, le patron fait aussi du vélo et est très sympa. On discute un peu avec lui avant de monter se doucher. On passera l'après-midi déjà bien entamée à flâner au marché et aux alentours. Vers 17h, c'est le déluge. La pluie s'abat sur Songkhla et malheureusement ne s'arrêtera plus jusqu'au lendemain matin :-((( Du coup, on ne profite pas du marché de nuit et on cherche un moment un genre de restaurant pour manger au sec... Ça a l'air compliqué de manger par ici !

Ce matin, il pleuviote encore lorsque je pars acheter du lait au Seven Eleven :-( D'ailleurs, j'ai passé la soirée hier à regarder les endroits où la météo semble clémente, histoire de ne pas terminer notre périple sous la pluie :-) Mais cela semble bien pourri un peu partout en Asie du sud-est. Anticyclone, où es-tu ?
Bord de mer de Songkhla


La petite sirène
On passe la matinée à pédaler le long de la mer, découvrant un sable éclatant de blancheur. Quelques locaux téméraires se baignent tout habillés. Ici, pas de bikini, on sent qu'on approche de la Malaisie ;-) Aux environs du ferry, on assiste au va-et-vient des bateaux et à la pêche aux sachets ;-) Ben oui, de loin, on voit la canne à pêche d'un Thaï se tordre et Yannick se dit qu'il a sûrement du gros. Finalement, le pêcheur sort un énorme sachet rempli d'eau, qui s'était pris dans son fil de pêche ! Pour avoir du gros, il est servi, du gros déchet oui :-( Lorsqu'on commence à se mettre sur le chemin du retour, je crève :-( Du coup, il me faudra pousser le vélo complètement à plat sur au moins 3 kms... On arrive trempés, non pas par les averses cette fois, mais par la sueur, à l'hôtel, lol. Séquence réparation de chambre à air, nettoyage de la chaîne et lavage des vélos. Le propriétaire de l'hôtel nous a gentiment prêté un tuyau d'arrosage, du produit et une éponge :-) On termine aussi noirs que la couleur de mon vélo ! Quelle merde la graisse des chaînes :-(

Attention au dragon !


Pêcheurs sachant pêcher du sachet...
Songkhla profite d'une position stratégique entre mer et rivière, tout en étant proche de la Malaisie, pour avoir été un grand port commerçant, où les Chinois ont prospéré pendant des décennies. L'héritage de cette histoire se voit encore dans le vieux quartier, situé au bord de la rivière. De vieilles maisons chinoises, des temples taoïstes d'époque, des échoppes à soupes ou à thé... Et depuis peu, Songkhla a imité la ville de Penang et son street art. On peut admirer tout un tas de fresques géantes sur les murs de ce quartier. Et miracle : on n'aura pas eu une goutte de pluie cet après-midi ! Si si j'vous assure :-)
Street art de Songkhla






Vieille cheminée du grenier à riz d'époque




Une petite sieste ?















Ce soir, un peu lassés de la bouffe thaï (au bout de 3 mois, ça semble normal), on se rabat sur un cheeseburger et frites froides ;-) À défaut de cordon-bleu ou de lasagnes !!! Demain, nous restons encore une journée ici à Songkhla avant le départ pour la Malaisie...

Ancienne maison chinoise












 


Le Musulman, le Thaï et le Chinois






Temple chinois
Toyopet :-)



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