On pédale à nouveau en solo

Après avoir cherché en vain un hôtel acceptant les chiens, Joachim et Gospodin sont partis dès vendredi soir de Chumpon avec le ferry de nuit, pour rejoindre l'île de Koh Tao. Ben, quant à lui, est resté samedi avec nous, le temps de trouver quelques bricoles et de réparer un peu son vélo. Samedi en fin d'après-midi, on lui propose de l'accompagner à vélo à l'endroit où se prend le ferry. Yannick croyait avoir trouvé un itinéraire sympa jusque là. Mais lorsque la route s'arrête et donne sur une rivière sans pont avec le ferry de l'autre côté, il se dit qu'il a peut-être merdé. 
Les romanos étendent leur lessive dans la chambre d'hôtel

Bye bye Gospodin !!!
C'est l'heure du départ pour Joachim et son chien, snif :-(
Deux choix s'offrent à Ben :
- refaire 10 kms dans l'autre sens pour arriver du bon côté de la rivière ;
- enlever tout le chargement de son vélo pour pouvoir le porter et le mettre dans une minuscule barque ;-)

Ben opte pour la deuxième option ! Lui qui avait passé un temps certain à tout charger correctement, le voilà obligé de tout défaire ! Merci Yannick :-) Tout se passe sans encombres et la barque ne coule même pas. Nous rentrons à Chumpon avant la nuit et terminons au marché pour un dernier dîner.
On arrive au ferry mais... du mauvais côté de la rivière !


Ben doit décharger tout son barda pour porter son vélo dans une barque

Bye bye Ben, ouf il n'a pas coulé :-)
Dernier dîner au marché de nuit de Chumpon

Dimanche matin, le réveil sonne à 6h mais nous le retardons d'une heure, lol. On se met en route vers 8h et il fait déjà chaud, ça vous étonne ?! Cette fois-ci, on re-pédale en solo, et les chiens nous emmerdent de nouveau. Avec Gospodin, c'était pratique car les chiens s'occupaient de lui et nous foutaient la paix :-) Yannick utilise à nouveau son bâton-menace ! On roule d'abord à l'intérieur des terres sur environ 50 kilomètres, les paysages variant entre cocotiers, palmiers à huile, hévéas... L'avantage de tous ces arbres, c'est l'ombre !

On longe plus ou moins la voie ferrée, avec parfois des routes qui se transforment en sentiers de terre.
Après un déjeuner copieux, on attaque la partie vallonnée pour retrouver le bord de mer. Dur dur après le repas et sous 40 degrés au moins :-( La route du bord de mer est quasi déserte, avec ça et là quelques petits villages de pêcheurs. Le sable est jonché de détritus rapportés par l'océan, merci l'espèce humaine :-( On trouve tout de même un coin moins sale et désert pour se baigner. L'eau est un bouillon, Yannick râle car ça ne le rafraîchit pas, lol. On sèche tranquillement tout en scrutant le sable à la recherche d'éventuelles mouches de sable. Depuis nos 5 jours à camper en bord de mer, on a tous choppé des piqûres provenant sûrement de ces satanées mouches de sable et ça gratte ces saloperies ;-(((
On retrouve le bord de mer
Certains pensent encore que la mer est une poubelle :-(((


Pause baignade dans une eau trop chaude !

Pause glace à la coco :-)
Après cette petite pause bien méritée, on pédale encore 25 kms jusqu'au village de Paknam, que l'on rebaptisera Pacman ! Un village en bord de mer, assez animé avec son long marché de nuit. On tente d'abord le poste de police mais le seul endroit où nous sommes autorisés à mettre la tente est proche de la route et surtout d'un karaoké très sonore. De plus, les toilettes sont bouchées par la merde :-( On se rabat sur le temple car je préfère être réveillée à 5h par les prières des moines, plutôt que de ne pas dormir avant 3h à cause du karaoké.

Le gentil doyen des moines nous accueille super bien, nous montrant sa propre douche, et un jardin intérieur pour planter la tente. On trouve un endroit plat caché sous la végétation. Les moustiques nous dévorent pendant qu'on installe le campement. Ce n'est pas parce qu'on est chez les bouddhistes, qu'on ne va pas les exterminer :-) Après une bonne douche, on file acheter à boire dans le village. Mais, en sortant du magasin, un vieux hippie blanc nous montre le ciel menaçant... On n'a même pas le temps de rentrer que déjà une pluie torrentielle s'abat sur nous. On est plus inquiétés par notre tente :-(

Lorsque la pluie s'arrête enfin, Yannick fait un check-up complet de la tente et bien-sûr, tout est trempé : matelas, sacs à viande, habits, sacs à dos, et j'en passe ;-( Bon, en même temps, avec une tente à 8€, faut pas trop s'étonner. Le vieux moine se marre :-) Il nous fait signe de tout mettre à l'abri, dans le réfectoire. Il allume même le ventilateur. Puis, voyant que notre tente s'est transformée en baignoire, il nous cherche même sa tente, qui fait 4 fois la taille de la nôtre !!! On transvase donc tout dans notre nouvel appartement, en faisant attention que les chatons ne percent pas nos matelas avec leurs griffes aiguisées ;-(

Petit village de pêcheurs
Plus tard, on repart dans le village pour trouver de quoi dîner. Tous les stands du marché de nuit ont disparu avec le mauvais temps ! Un restaurant semble fermer mais nous prépare quand-même une assiette de porc au basilic. On se couche presque comme les moines vers 20h30, lol. Qui dit grande tente, dit chasse aux moustiques plus difficile... Les coqs passeront la nuit entière à gueuler, je les foutrais bien sur la broche :-)

Vers 6h30, Yannick me réveille en me disant : "j'ai deux mauvaises nouvelles". Ça met tout de suite de bonne humeur !!!
- Première mauvaise nouvelle : en déplaçant notre tente la veille, une des armatures a cédé.
- Deuxième mauvaise nouvelle : il pleut...
Je resterais bien couchée moi !

Yannick revêt son costume de Mac Gyver et essaie de récupérer des morceaux de bambou pour réparer l'armature. Puis, il a l'idée de mettre ce bout cassé à l'extrémité, là où la pression est la moins forte. Pendant ce temps, je range et prépare le petit déjeuner. Le vieux moine est sûrement déjà debout depuis 4h et fait le ménage... Au bout d'un moment, Mac Gyver déclare qu'il lui faut du fil de pêche, mais il n'y a pas ça en stock... Il arrête donc de bricoler.

On se met en route vers 9h, le temps de boire un café en bord de mer. La pluie a cessé mais pas pour longtemps :-( Au bout d'une quinzaine de kilomètres, Yannick joue les clochards et part sur la plage jonchée de détritus et matériel de pêche pour trouver son fil de pêche. Ce dernier doit servir à repasser l'élastique dans les armatures de la tente. Finalement, il revient bredouille mais a tout de même trouvé une cordelette et du fil assez fin. Nous voilà donc à re-déballer la tente pour terminer la réparation. Son idée fonctionne et au bout de 10mn, l'armature est réparée. Un test de montage de tente pour vérifier la réparation et le tour est joué ;-) Conclusion : quand on achète de la merde, on devient demmerde :-))
Yannick joue les clochards à chercher du fil de pêche dans les détritus pour réparer la tente
On repart, fiers de nous, et bientôt trempés car de fortes averses nous rincent en moins de deux. Notre journée sera une alternance de pauses pour s'abriter quand la pluie devient vraiment trop forte, avec des pointes à plus de 20 kms/h pour avancer lors des brèves accalmies. Un monsieur très gentil nous invite à rentrer dans sa maison pour être au sec. Il est adorable, nous montre des photos, nous explique qu'il est un ancien policier à la retraite... Enfin c'est ce qu'on comprend avec le langage des signes :-)
Ce monsieur nous invite à se mettre au sec chez lui :-)

Noix de cajou













Après 15h, ça se calme enfin. On en profite pour avaler les 40 kms restant pour rejoindre Chaiya. On speed bien sur la route, qui ne nous passionne pas car assez monotone. On arrive enfin vers 17h à Chaiya. Par miracle, un hôtel ! Pour 6€, on se dit que monter la tente et risquer l'inondation, ça ne vaut pas le coup ! La chambre n'est pas super propre mais on fait avec... On prépare notre tas de linge pas sec et puant de la veille pour le mettre en machine. Ici, pour 20 bahts, soit 50 centimes, la machine à laver fait le boulot à notre place. Il ne reste plus qu'à tendre des fils dans la chambre et devant le ventilo pour le séchage. Bon j'avoue, ça ressemble plus à une chambre de romanichel :-)))

Chaiya ne nous emballe pas car c'est une très petite ville mais il y a trop de circulation. On file se renseigner sur les horaires de train à la gare car la route jusqu'à Phattalung est d'abord très monotone et loin de la mer, et ensuite devient très vallonnée, donc on préfère gagner du temps ! On nous annonce un train à 9h le lendemain. Parfait :-) Après un dîner de calamars sauce basilic, on ne tarde pas à sombrer... Depuis qu'on pédale en solo, fini la rigolade, ce n'est plus 50 kms par jour mais 85 ! Mon fessier me fait à nouveau souffrir :-(

Ce matin, on prend le train comme prévu à 9h et on est ravis de notre décision car il pleut :-) Dans le train, une famille nous offre des bananes, pendant que le monsieur assis en face de nous passe son temps à se racler la gorge et à cracher par la fenêtre à chaque arrêt, bonjour l'angoisse :-( On arrive vers 14h30 à Phattalung, se mettant en quête d'une chambre, sous des trombes d'eau... On trouve rapidement un hôtel pas cher et central. Puis, on file se faufiler entre les gouttes pour manger notre repas de 15h, lol. On terminera la journée tranquillement, sans oublier l'apéro :-)

Temps maussade du mardi
Drôle de façade !

Phattalung est entourée de falaises, aujourd'hui dans la brume


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