Back to Thailand, yes !!!!

Hier matin, nous reprenons la route car je suis enfin presque rétablie :-) Yannick trouve des chemins pour éviter la grande route. On pédale vers le nord, en direction de Anlong Veng, à 120 kms de Siem Reap. Bien évidemment, nous nous laissons 2 jours pour y arriver...

On traverse pas mal de villages, avec les habitants qui coupent le manioc en famille pour le faire sécher au bord de la route. Les enfants ne disent pas "hello", trop habitués à voir des touristes, car c'est aussi la route qui mène au temple Banteay Srei, appartenant au site d'Angkor. Certains enfants, plutôt que d'être à l'école, sont forcés par les parents à ramasser certains détritus et à les mettre dans des gros sacs en toile de jute, cela me choque :-(


Au bout de 35 kms, on rejoint la grande route menant à Anlong Veng. Imaginez une route toute droite, un paysage très désertique avec des traces de feux à certains endroits, aucun village, aucun habitant, pas de circulation, et aucun arbre pour s'abriter du soleil, bref un genre de no man's land :-( Très vite, on se lasse de ce trajet et je suis à bout de force, n'ayant pas encore totalement récupéré ! On arrive tant bien que mal à un village, où Yannick avait repéré une guesthouse. On a déjà parcouru 60 kms et ça suffit amplement. Les chambres de la guesthouse sont bien pourries, sales,  certaines n'ayant même pas de douche, et la patronne n'hésite pas à demander 7 dollars, alors que ça en vaut 3 ;-( On se dit que peut-être on pourrait attendre de voir si un bus passe... 

Soudain, je suis à plat, première crevaison depuis que j'ai acheté ce vélo, ça va ! Donc je suis crevée et j'ai crevé, ce qui nous décide à trouver un moyen de rejoindre Anlong Veng : bus ou stop payant... Un monsieur en mobylette très sympa nous demande ce que l'on cherche, on lui explique, et il reviendra quelques minutes plus tard nous prévenir qu'un bus devrait passer dans une demi-heure :-) Il nous informe même du prix, soit 2,5 dollars !

Yannick a tout juste le temps de plier nos vélos et moi de cadenasser les sacs, car effectivement le bus arrive. On lui fait de grands signes, il s'arrête. Commence alors la négociation, mais le type qui range notre bordel dans la soute acquiesse quand je lui montre un billet de 10000 riels soit 2,5 dollars, parfait ! Le bus est loin d'être plein. Finalement, je paie 10000 riels, mais pour deux ! Cela montre bien que tous ces vendeurs de tickets de bus sont des arnaqueurs, car en passant directement par le chauffeur, c'est nettement moins cher :-) En plus, on arrive même pas une heure plus tard à destination, trop fort !
Réservoir d'Anlong Veng


On se met ensuite en quête d'une guesthouse. Le premier hôtel n'est pas top et un peu cher. Le deuxième figure dans le Lonely Panet et le personnel est antipathique au possible, l'écriteau figurant au comptoir annonce d'ailleurs la couleur : "pay first !!!". Le troisième est le moins horrible des trois :-( On m'annonce une chambre à 7 dollars soit 28000 riels. Mais quand je donne 30000 riels, la nana ne veut pas me rendre la monnaie sous prétexte que le taux de change est 4000 riels = 1,5 dollars. Je lui demande si l'on est bien au Cambodge, car depuis presque un mois, le taux de change pratiqué partout est de 1 dollar pour 4000 riels. Mais elle veut me l'a faire à l'envers, comme d'habitude :-((( Je lui donne donc 10 dollars en exigeant qu'elle me rende 3 dollars. Elle s'exécute cette co... :-(((

Après une réparation de pneu (merci Yannick), une bonne douche, et un lok lak pas trop mauvais, on se dit qu'on va enfin pouvoir se relaxer. Ça, c'est une utopie, se relaxer au Cambodge ??? Vous rêvez ! Non, il se trouve qu'ils ont justement un concert en plein air, à deux pas de notre chambre, avec la musique à fond, des hauts parleurs d'horrible qualité et pour couronner le tout des chanteurs (si on peut appeler ça des chanteurs) casserole et casse-oreilles :-((( Et ça dure jusqu'à minuit bien-sûr, grrr ! Tu comptais dormir, eh ben tu repasseras, tu dormiras demain !

Ce matin, on est plus que motivés à quitter le pays. Après un copieux petit déjeuner, on commence à pédaler les 15 kms, qui nous séparent encore de la frontière de Choam. D'abord c'est plat, puis, ça se met à grimper sur les 6 kms restants, mais pas du 3%, non du 15% !!! Avec nos vélos Playmobil à 7 malheureuses vitesses, autant essayer de tirer un 38 tonnes avec un solex :-))) On pousse donc les vélos sous un soleil de plomb, et bien-sûr aucun arbre pour les pauses. On s'arrête toutes les 5 mn, je suis à bout de force, Yannick adopte la technique du tendeur pour me filer un coup de main. Il accroche un tendeur entre son vélo et le mien et me tracte. Le pauvre, il sue à grosses gouttes :-( On pense ne jamais y arriver... Je me dis que si j'avais été seule, j'aurais fait la morte sur le bas côté de la route, quelqu'un aurait bien fini par s'arrêter, lol. Au prix de gros efforts, rouges comme des tomates, quasiment effondrés de fatigue, on arrive enfin à cette satané frontière. Plus jamais !!! Un ENOOOORME merci à Yannick, qui m'a bien aidé.

On va d'abord au check point Cambodgien, en se disant qu'ils vont sûrement encore essayer de nous extorquer quelques dollars sous prétexte qu'il fait trop chaud, ou que c'est bientôt l'heure de la pause repas, ou que c'est mardi, ou que c'est pour l'encre du tampon, eh ben que nenni, que nenni, ils nous demandent rien, nada, que chi, que dalle :-) Puis, on se dirige 30m plus loin au point d'entrée pour la Thaïlande. On remplit la carte d'arrivée pendant qu'un type nous passe devant le nez avec 50 passeports :-( On attend donc que Monsieur ait fini et en moins d'une minute, on a notre tampon, yes !!!!!! On peut rester jusqu'au 7 avril en Thaïlande :-)


On continue donc notre route, mais c'est loin d'être plat, plutôt une succession de montées et descentes, tiens tiens, c'est vallonné par ici. On a une belle vue sur un lac de réservoir. Les arbres sont de retour, et l'ombre qui va avec ;-) On est contents d'être de retour en Thaïlande !


Vers 14h, on s'arrête manger un bout. Puis, on se remet en route jusqu'au village suivant où Yannick avait repéré une guesthouse. Après avoir gravi une énième montée, on se met à la chercher. Un flic nous fait signe de le rejoindre dans sa petite cabane. Il nous offre deux bouteilles d'eau, puis nous demande nos passeports. Il essaie de prononcer nos noms et prénoms, c'est tordant :-) Puis il nous demande où l'on va, combien de temps on compte rester... Yannick lui demande s'il y a une guesthouse par ici. Il nous emmène alors dans une autre pièce, où trône l'ordinateur, et là, le policier veut nous montrer qu'il maîtrise les itinéraires dans Google :-) Il nous pond toutes sortes d'itinéraires, d'ici à Surin, de Surin à la frontière avec la Malaisie, de Surin à Sukhothai, de Sukhothai à Ayutthaya, et j'en passe. Puis il nous montre qu'il maîtrise aussi la recherche d'hôtels dans Google. Il nous sort la liste des hôtels à Surin, dans la ville à 20 kms d'ici, à Sukhothai... Et il tient toujours nos passeports dans sa main :-( On est coincés, obligés de l'écouter, avec un grand sourire, lol. Il est déjà presque 16h, je me dis que si ça continue, on va dormir dans sa cabane :-) Enfin, il nous propose de nous escorter jusqu'à un hôtel proche d'ici. Bon, ben, on n'a pas trop le choix, tu nous rends nos passeports s'il te plaît !

Nous voilà partis, pédalant derrière une voiture de flics, essayant tant bien que mal de le suivre, et pestant en dévalant tout ce qu'on venait de grimper. Ben oui, l'hôtel semble être de là où l'on vient :-( Au bout d'un moment, on se dit qu'on ne va tout de même pas pédaler les 10 kms qu'on vient de faire en sens inverse, ça n'a pas de sens ! On lui fait de grands signes pour qu'il s'arrête. Mais il ne voit rien. Yannick finit par enfin le rattraper mais en fait, l'hôtel est juste là (presque en face de là où l'on avait mangé deux heures plus tôt :-). Ce sont en fait des petits bungalows autour d'un jardin. Le policier tente de marchander le prix pour nous, c'est drôlement sympa. On s'installera donc ici, en remerciant chaleureusement le flic de Beverly Hills, euh pardon du canton de Buachet. Heureusement qu'on ne l'a pas croisé ce matin, car on ne serait jamais arrivé à pédaler 50 kms !
Notre guesthouse trouvée par un policier thaï :-)



Demain, on va essayer de rejoindre la ville de Surin, mais comme on va repasser devant la cabane du flic, pas sûrs qu'il nous laisse repartir :-)

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