Ce matin, pour une fois, c'est grasse matinée. Par miracle, tous les critères sont réunis pour bien dormir : bon matelas, pas trop chaud, hôtel calme :-) Comme il est très difficile, voire impossible de trouver de la bonne nourriture à un prix décent ici, on décide de manger nos gâteaux achetés la veille.
Vers 11h, on se met en route vers le fameux pont en bambou, qui traverse une partie du Mékong, et rejoint une île du nom de Koh Paen. Ce petit pont en bambou de 800m de long est chaque année emporté par la mousson. Durant cette période de fortes pluies, le seul moyen de relier la terre est donc la barque, lorsque les courants ne sont pas trop violents. Le niveau de l’eau peut monter de 5 mètres, ce qui ne laisse que peu de chances de survie à cette structure 100% en bambou. Chaque année donc, les hommes reconstruisent entièrement ce pont à la main et c’est un sacré boulot. C'est un ouvrage exceptionnel, avec un matériau aux caractéristiques remarquables, d'une robustesse à toute épreuve, apte à des flexions importantes. Il connait un trafic ininterrompu, comme un observatoire de la vie locale. En empruntant ce pont "pas comme les autres", les vibrations se répercutent dans tout le corps. Il y a comme une impression de flexibilité, d'ondulation, et d'équilibre précaire. Le "clac clac" caractéristique se produit à chaque franchissement de latte en bambou, il est rythmé par la vitesse de déplacement d'un véhicule, qu'il soit un vélo, une moto, une voiture ou un équipage attelé. Lorsque le trafic est important, les piétons sont contraints de se garer dans les niches prévues à cet effet car le pont en bambou est finalement assez étroit. Malheureusement, ce pont est voué à disparaître car il est prévu un pont en béton pour cette année. Je vous invite à lire cet article, qui explique pourquoi et comment les habitants de l'île ont besoin de ce pont en dur...
Petite vidéo du pont (mettez le son !)...
Lorsqu'on arrive au bout du pont, un gars nous attend pour nous plumer. Ben oui, tout se paie ici et surtout tout se paie plus cher quand t'as une tête de touriste. Ainsi, Monsieur "j'te prends pour un jambon" n'hésite pas à nous demander 2 dollars pendant que les locaux à mobylette lui donnent 25 centimes sous notre nez :-((( On finit par lui laisser 1 dollar sachant qu'on a payé le double du prix mais pas la force de palabrer avec un con !
Pont en bambou reconstruit tous les ans
Arrivés sur l'île, on assiste à des scènes de vie du quotidien. Les maisons en bois sur pilotis, de style Khmer, sont toutes plus belles les unes que les autres. Beaucoup ont leur "vache de garde" garée à l'avant :-) Les habitants font sécher le riz sur des nattes tressées, vendent quelques légumes ou fruits, pressent de la canne à sucre pour en extraire le jus (on n'a d'ailleurs pas résisté à la pause jus de canne quotidienne), transportent du sable cherché dans le Mékong sur une carriole tirée par un cheval... Au Cambodge les gens font très peu confiance aux banques (ils ont mieux compris que nous…). Ainsi, plutôt que de placer l’argent qu’ils gagnent sur des comptes bancaires, ils investissent dans du bétail. C’est pour ça que l’on croise autant de bêtes, un peu partout, c’est en fait la richesse des locaux. Ils ne les mangent que très rarement, pour de grandes occasions.
Maisons de style khmère
On retourne sur "le continent" après cette petite pause insulaire pour chercher un truc à manger. On s'arrête dans une guesthouse, le curry amok légumes de Yannick est bon, mais quand la serveuse veut nous le faire payer le prix d'un curry à la viande tout en observant mon billet de 20 dollars en long, en large et en travers (en le montrant à sa collègue) comme si c'était un faux, il paraît moins bon finalement ! :-( Auraient-ils une formation spéciale "comment arnaquer le blanc" dans ce pays, ou est-ce naturel chez eux ?
Puis on file se doucher à l'hôtel car les sentiers sablonneux quand le vent souffle, c'est un peu comme de se mettre de la crème solaire sur tout le corps et de se rouler dans le sable... Puis, on se promène, à pieds pour changer, le long du Mékong. Tous les habitants de la ville sont là, jouant au bord du fleuve ou discutant entre amis. On regarde les bateaux de croisière passer, les moines converser sur le bord de la rive, les enfants jouer et les pêcheurs s'activer sur leur barque. Les couleurs sont vraiment belles à cette heure-là. Puis, à force de voir des locaux boire de la bière, on se dit que c'est l'heure de l'apéro :-) On trouve par miracle des bretzels Ancel, non, non, vous ne rêvez pas !!! Quoi de plus normal pour des bretzels en selle que d'acheter des bretzels Ancel ?! Je crois que je n'ai jamais mangé autant de bretzels en si peu de temps ;-) La bière manquait cruellement de picon, lol...
Le bétail est signe de richesse !
Transport de sable en carriole
Maison en torchis
Activité favorite des Cambodgiens : le hamac
Pour le dîner, on retourne au même endroit que la veille. C'est pas terrible mais on n'a pas vraiment le choix. Je choisis un "bœuf frit aux légumes" et je me retrouve avec des morceaux de bœuf marinés dans une sauce sucrée dégueu, des oignons et deux rondelles de tomates vertes. Euh, ils sont où les légumes ? :-( C'est comme ça au Cambodge, la bouffe est chère et pas bonne en général. Il est rare qu'elle soit chère et bonne et il est quasiment impossible qu'elle soit pas chère et bonne. Pas chère et pas bonne, ça n'existe pas non plus, lol !
Des bretzels Ancel pour des bretzels en selle :-)
Piercing bretzel
Filet de pêche
Demain, on hésite entre rester une journée de plus ici et chercher désespérément un bon restaurant ou repartir en direction de Kratie. Mais Yannick a vu qu'il y aura un vent de face assez costaud, alors...
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