Guide de survie à Phnom-Penh

Depuis notre arrivée à Phnom Penh, nous sommes tous les soirs heureux d'être encore en vie :-)))
Rues sales de la capitale


Garage :-)
Voici un petit guide de survie à Phnom-Penh :

1. Rester enfermé dans sa chambre, mais en cas d'extrême nécessité, suivez les instructions ci-dessous...
2. Oubliez tout ce que vous savez du code de la route car ici il n'y en a pas.
3. La priorité appartient au plus gros et au plus culotté, donc le piéton arrive en dernier dans la liste.
4. Gardez votre calme en toutes circonstances, le klaxon incessant n'est là que pour vous avertir que l'on va vous frôler.
5. Ne cherchez pas d'endroit calme et vert, cela n'existe pas.
6. Pour traverser une route, utilisez un véhicule plus gros qui traverse aussi comme bouclier.
7. Regardez toujours des deux côtés, car le danger peut arriver à contre-sens. Ici, il n'y a pas deux sens de circulation mais 4.
8. Utilisez au maximum trottoirs (si tenté qu'il y en ait) et circulation à contre-sens si ça permet d'éviter des traversées dangereuses.
9. Oubliez les feux, stop, passages piétons, priorité à droite, ligne continue, route à sens unique : tout ceci est inexistant.
10. Si par malheur, vous devez tourner à gauche, tournez avant la rue en coupant le virage et roulez à contre-sens.
11. Ne cherchez pas une rue sans travaux et poussière, ça n'existe pas.
12. Privilégiez les grands axes car il y a moins d'intersections, source principale de danger.
13. Évitez de passer à proximité des écoles aux heures de sortie des enfants, c'est pire que Calcutta.
14. Évitez les heures de pointe : de 8h à 20h.
Marché de rue




Palais royal

Au bord de Tonlé Sap river


Marché couvert


On se demande comment ils survivent à l'air pollué !

Cela dit, nous avons survécu !!! Comme vous l'aurez compris, on n'a pas pris de plaisir dans cette ville. Mais depuis mercredi, les choses se sont arrangées. On a pris contact avec Bill du réseau warmshower. Bill est anglais, expatrié ici (pas de bol) et est directeur d'une école internationale. Il ne pouvait nous accueillir qu'à partir de mercredi. Donc hier matin, on se rend dans son école. Il nous accueille chaleureusement et nous fait visiter son école. On fait la connaissance de plusieurs professeurs, principalement étrangers (anglais, américain, écossais, australien, sud-africain, belge, néerlandais...). Les élèves ont entre 2 et 17 ans. L'école coûte 300 dollars par mois. Elle figure dans le top ten des écoles les plus cotées et chères de la ville. Les enfants ne sont pas très nombreux par classe : entre 10 et 20 élèves maximum. Les profs sont payés entre 1000 et 1500€ par mois. Il ne faut pas nécessairement avoir un diplôme d'enseignement mais que la langue maternelle soit l'anglais. Il existe plusieurs écoles au Cambodge et le grand patron est cambodgien.
Chef d'oeuvre fait par les élèves





Notre classe de CP










On décide donc de passer un peu de temps dans cette école. En début d'après-midi, on anime une classe de CP en leur racontant nos voyages, nos expériences, notre aventure à vélo... Leur niveau d'anglais est impressionnant ! La plupart sont cambodgiens (de parents assez aisés bien-sûr) mais certains sont coréens, japonais, russes, thaïs, vietnamiens, pakistanais...

Puis, vers 15h, on file à l'ambassade de Thaïlande récupérer notre visa. On est rassurés car ils ont réussi à coller le petit morceau de papier dans notre passeport. Yes, they did it !!!

On décide de visiter le musée S21, encore appelé musée du génocide. La visite est intéressante mais a de quoi sapper le moral sur l'espèce humaine. Comment des hommes peuvent-ils engendrer tant de violence et d'attrocités ? Le musée du génocide de Tuol Sleng (« colline empoisonnée ») est un des sites les plus visités de Phnom-Penh, à la fois par les touristes et les Cambodgiens. Il s’agit de la plus connue des prisons de la dictature des Khmères Rouges durant les années 70 (1975-1979), orchestré par un homme ayant fait ses études à la Sorbonne : Polpot. Les prisonniers y étaient emmenés afin d’être « interrogés » et une fois leurs « crimes » confessés, s’ils avaient survécu aux tortures infligées, ils étaient emmenés à Choeung Ek (Killing Fields) pour y être exécutés.
Avant que ce soit une prison, c’était un lycée dont le nom était Tuol Svay Prey qui signifie « colline des manguiers sauvages ». Tous ceux supposés être des opposants au régime y étaient enfermés : hommes, femmes, enfants, ouvriers, intellectuels, Cambodgiens et étrangers, et pour n’importe quel motif. Des horreurs sans nom ont eu lieu entre ces murs. Sur les 16 à 20 000 prisonniers de Tuol Sleng, personne ne s’est échappé et on compta seulement 7 survivants à la libération. Des photos et certains récits peuvent choquer… dur d’écouter cette réalité si récente.
Règlement de l'ancienne prison sous le régime Polpot




Le pire, c'est que les personnes ayant commis ces atrocités, n'ont été jugées qu'à partir de 2007, et encore à la demande des Nations-Unies ! Cela signifie que pendant plus de 30 ans, ces criminels ont pu vivre tranquillement avec leur famille en restant impunis. C'est horrible, choquant et honteux ! Bref, une visite qui nous aura marqué.

Hier soir, on se rend avec Bill à une réunion de coughsurfers car en plus d'être sur le réseau warmshower, il est aussi coughsurfer. Il adore rencontrer du monde et échanger. Son expérience prouve d'ailleurs qu'il ne se lasse pas de voyager et de découvrir de nouvelles cultures. En effet, il a été professeur dans plein de pays, au Bangladesh, au Kenya, au Maroc, en Thaïlande, en Australie...

Ce matin, réveil à 7h00, on était censés quitter Phnom Penh mais finalement on passe la journée à l'école. On reste essentiellement avec Olivier, un belge, de 62 ans, passionné par son métier. Il vit depuis 10 ans à Phnom-Penh et est toujours vivant :-)) On participe à son cours vraiment intéressant. Il essaie de faire changer les mentalités au Cambodge à travers ses anecdotes. Il est vrai que beaucoup de cambodgiens restent persuadés que pour être bien vu, il faut rouler en Hummer, avoir des bagues en or aux doigts, se vêtir d'un costume, et surtout "écraser" tout ce qui semble petit et pauvre. Difficile de faire changer ces stupides croyances. Olivier nous raconte qu'il a vu un homme sur sa mobylette avec sa petite fille de 3 ans, se faire renverser par une grosse voiture ayant grillé le feu rouge, et se prosterner devant ce chauffard qui ne daignait même pas sortir de sa voiture, alors que sa petite fille était blessée !!!




Olivier, professeur d'origine belge

Les enfants ont vraiment un très bon niveau d'anglais. Olivier enseigne avec beaucoup d'humour et passion toutes les matières en anglais : grammaire, maths, histoire, géographie, physique... et a toujours la même classe. Il adore les enfants. Bravo à lui !

Demain, si nous ne changeons pas d'avis, nous nous remettons en route vers l'est du Cambodge, sur nos petits vélos :-)))

Commentaires

  1. Je suis épatée par la beauté des dessins des enfants! Ils ont quel age, ces peintres en herbe?
    Contente que vous ayez survécu, la pollution est vraiment terrible mais la conduite et le bruit sont encore plus dingues à Ho Chi minh ville, je trouve. Enfin bientot vous allez pouvoir photographier le merveilleux pont qui couine en bambou puis relaxer a Kratié et jouer a la petanque au bord du fleuve! bises Emmanuelle

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