De Pursat à Phnom Penh en bus
Samedi, on décide de faire la grasse matinée. Vers 11h, alors qu'on s'apprête à aller manger, on tombe à nouveau sur Céline et Kévin, qui n'ont toujours pas réussi à rejoindre les Cardamomes. Décidément, ça a l'air bien compliqué :-) Après un déjeuner américain (c'est honteux, je sais...), on se met en quête de notre bus pour rejoindre Phnom Penh le lendemain. Deux raisons à cela :
- pas de routes non défoncées pour aller à Phnom Penh (sauf la Highway) ;
- une arrivée dimanche soir dans la capitale nous permet d'aller dès lundi matin à l'ambassade de Thaïlande pour faire notre visa de 2 mois. Ils mettent 2 jours pour coller le petit morceau de papier dans ton passeport, alors mieux vaut arriver en début de semaine :-(
Une petite vidéo de notre périple à vélo : mettez le son !
On fait tous les stands de vente de billets de bus, des deux côtés de la Highway. C'est à chaque fois 5 dollars par personne et pour les vélos, cela varie... De 6 dollars pour un vélo (pour ce prix, ils te l'emballent avec du papier bulle et dans un carton : non mais vous rêvez, ils ne font rien de tout ça, c'est juste que selon ta tronche, le prix varie) à 1 dollar par vélo. On opte pour le moins cher bien évidemment puisque de toute façon le bus sera pourri et le vélo jeté et coincé dans la soute sur un sac de riz et contre un bidon d'essence :-(((
Puis, on retourne, épuisés de cette négociation, à l'hôtel, où l'on est invités vers 17h à dîner car la patronne a perdu son mari il y a 100 jours (d'une cirrhose du foie) et une grande cérémonie est organisée. Ils attendent plus de 1000 invités ! Le délai des 100 jours correspond à plusieurs choses : accumuler les fonds pour payer la cérémonie, calendrier chinois et croyance bouddhiste. On se retrouve donc à une table ronde avec des Cambodgiens, et une fondue chinoise au milieu. Personne ne parle anglais mais la dame à côté de moi parle quelques mots de français. Les invités ne restent pas longtemps, ils arrivent, font une donation, parlent un peu avec la veuve, passent à table, mangent en 10 mn et partent. La coutume au Cambodge est de se raser la tête quand on a perdu son mari. J'en déduis qu'il y a beaucoup de veuves à cette cérémonie. Le patron de l'hôtel n'avait que 63 ans quand il est décédé... En tous cas, on apprécie le geste de nous inviter à la cérémonie. C'est très gentil et généreux de la part de cette famille. On rencontre aussi un couple de Hollandais, en voyage pour quelques mois. Ils sont très sympas aussi. On terminera la soirée avec eux.
On est invités à dîner par notre hôtel pour la cérémonie suite au décès du patron |
Fondue chinoise |
Ma voisine de table parle un peu français |
Dimanche matin, alors qu'on est invités par l'hôtel pour le petit déjeuner à 6h30 en compagnie des moines venant chercher leurs offrandes et prier pour le défunt, on se recouche un peu avant de se mettre en route vers 9h30. Notre bus de la compagnie X est censé arriver à 10h00. Ne rêvons point cependant :-) On est donc au bord de la Highway, attendant le bus avec nos vélos pliés et nos bagages. Le gars qui nous a vendu les billets passe son temps à téléphoner, et arrêter tous les bus qui passent mais pleins à craquer. Vers 11h, un bus s'arrête enfin et accepte de nous embarquer. Nos vélos et bagages sont bien-sûr entassés dans la soute entre sacs de riz, autre vélo, bidons d'huile et d'essence, cartons et j'en passe... On est relégué au fin fond du bus sur les deux places restantes à l'arrière, histoire de bien être secoués tout le long ! À côté de moi, alors que les places ne sont déjà pas larges, une dame cambodgienne est assise en tailleur, c'est pratique ;-( Elle est donc à moitié sur moi ! Au bout de 3h, après déjà 20 arrêts, Yannick prend ma place et comme par hasard, Madame Yoga pousse ses jambes et s'assoit enfin normalement, on aurait dû y penser avant :-)))
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Cérémonie du matin avec les moines priant pour le défunt |
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Ca vous rappelle quelque chose ces bornes ? |
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Mais comment ça peut encore rouler ? |
On finira par arriver dans la chaotique capitale de Phnom Penh vers 16h. 5h pour parcourir 200 kms, tout va bien, lol... On prie pour que nos vélos soient encore en état de fonctionner car en plus du stockage plus qu'épique, il y a aussi les trous et les bosses de la route pendant 5h ;-( Mais heureusement, ça semble aller. On fixe nos sacs sur nos montures et c'est parti pour rejoindre la guesthouse et découvrir les joies de rouler dans une ville où personne ne connait le code de la route, et où mobylettes, tuk tuk, chars à boeufs, voitures, camionnettes, bus, vélos et j'en passe roulent dans tous les sens et n'importe comment. Un joyeux bordel comme on dit !!! Heureusement, personne ne roule vite, en même temps, ce n'est pas trop possible. Toute la ville est en travaux, ce qui rajoute encore du bordel, du bruit et de la poussière. Ça donne envie, hein ?! Emmanuelle nous avait prévenu mais pour faire le visa thaï, on n'a pas le choix.
On se rend directement route numéro 125 à la Narin guesthouse, conseillée par Céline et Kévin. On n'a pas non plus trop envie de rouler dans la capitale pour trouver autre chose. Notre jolie chambre avec sdb est au RDC, parfait pour les vélos, et revient à 9 dollars. C'est très raisonnable pour Phnom Penh. On donne une douche à nos vélos, mais c'est plutôt un Karcher qu'il faudrait :-) Puis, on part dîner indien. Avant de rentrer, on cherche un endroit pour imprimer nos billets d'avion, et faire une copie de nos billets de train prouvant la sortie de Thaïlande et demandés par l'ambassade. Ça parait simple comme ça, mais on passera bien une demi-heure à attendre dans le magasin (soit-disant spécialisé), qui imprime et re-imprime et imprime encore avant qu'enfin nos billets soient lisibles ! 20 impressions pour une correcte, je ne sais pas si c'est très rentable pour eux.
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Coiffeur |
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Station essence :-) |
Aujourd'hui, on va directement à l'ambassade thaï afin d'y être à l'ouverture. La circulation est toujours aussi horrible... On remplit un formulaire, on y joint 2 photos d'identité, la copie de nos billets d'avion et de train, et le passeport. On attend très peu et on remet le tout à une bonne femme antipathique au possible, qui nous jette littéralement la copie du billet de train à la figure. Ce qui est bien c'est que quand tu lui poses une question à travers la vitre en plexiglas, elle ne te répond jamais :-((( Je comprends pourquoi ils mettent des vitres en plexiglas, c'est pour éviter que tu lui mettes ton point à la figure ou que tu ne l'étrangles !!!! Puis, elle te jette ton ticket pour chercher le visa deux jours plus tard, soit mercredi :-(( Ben oui, faut bien 2 jours pour coller un morceau de papier dans ton passeport, le temps de d'écrire ton nom dessus, de trouver la colle, de coller... Vous vous rendez pas compte comme c'est long ! À Penang, c'est un jour, mais la colle est plus facile à trouver en Malaisie :-)))
Joyeux bordel de Phnom Penh :-( |
On part prendre un petit déjeuner avant de rejoindre notre guesthouse. On prévoit la visite du musée du génocide, pas très gai mais il faut bien s'informer sur l'histoire du pays... Sinon, se balader dans les rues de Phnom Penh n'est pas franchement agréable devant l'absence de trottoirs, les routes impossibles à traverser sauf en fermant les yeux et en courant, le bruit permanent, la poussière, les travaux partout... Vous l'aurez compris, on n'aime pas Phnom Penh et on a hâte de se barrer d'ici :-)))
Nous vous suivons toujours régulièrement mais je n'arrivais pas jusqu'à présent à envoyer de commentaire. Le problème est réglé, Martine m'a réexpliqué....
RépondreSupprimersuper votre aventure en vélo ! pensons à vous ! bisous Monique et Gégé
coucou les cyclos, les villes... rien à voir avec la campagne cambodgienne, bien plus sympa à vélo !
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