A vélo pliant sur les routes de Thaïlande

Mardi matin, on se lève tôt pour pouvoir prendre la route à la fraîche. Les parents et l'oncle de Ploy partent prendre leur petit déjeuner, donc on se dit qu'en les attendant, on va charger les vélos. On avait fait des tests avant donc l'opération se révèle assez rapide. Vers 9h00, toujours pas de trace des parents... On finit par demander à Ploy, qui nous dit qu'ils vont faire des courses et rentrer tard... Elle nous conseille de ne pas les attendre et de se mettre en route. On est vraiment déçus de ne pas pouvoir leur dire au revoir et les remercier pour tout ce qu'ils ont fait pour nous ! Donc le départ est assez étrange... C'est ça aussi la culture thaï, on ne se salue pas, on ne s'embrasse pas, on ne se dit que très rarement merci. C'est très loin de notre culture à nous mais c'est comme ça :-) Après avoir salué le reste de la troupe, on part. Il est 9h45... Heureusement, le ciel est gris donc il ne fait pas trop chaud !

Prêts à partir !

Belles rizières

Yannick, comme à son habitude, trouve de jolies routes, qui se transforment parfois en chemin de terre, mais on arrive à gérer même avec ces vélos. L'avantage est qu'on y croise rarement une voiture ou une mobylette. On longe un canal assez agréable. Pour midi, on trouve un petit restaurant au bord de l'eau et on se régale d'un riz au porc et basilic sous l'oeil curieux des locaux, qui se demandent ce qu'on fout ici avec nos vélos pliants :-)) On aura au moins le mérite de les faire rire ! Puis, on continue notre route, en quittant cette fois-ci le canal et en passant par d'autres routes tout aussi agréables. Partout, les gens nous saluent, certains nous demandent où l'on va, tous rigolent en nous voyant. Avons-nous l'air si ridicule ? Ou est-ce la couleur du vélo de Yannick ? ;-)

En fin d'après-midi, on arrive dans une petite ville du nom de Nong Muang, où je déniche une guesthouse perdue dans une ruelle. C'est à peu près la seule du coin donc on a du bol de tomber dessus. On négocie la chambre à 350 bahts soit moins de 10€, vu qu'il n'y a personne :-) C'est aussi l'avantage du vélo, on trouve plus rapidement à se loger et c'est moins crevant de pédaler 3 kms de plus plutôt que de marcher avec le sac sur le dos. On saute sous la douche, même froide, on l'apprécie ! L'étape du jour approche les 70 kms tout de même ;-)

Plus tard, on trouve un petit marché de nuit (très petit vu qu'il y a 5 stands) et on commande un pad Thai. Des pâtes, c'est ce qu'il nous faut. On se met à la table d'un couple de Bangkok, ils parlent anglais donc on papote. Ils nous font goûter leur repas, un truc avec des moules. De fil en aiguille, ils nous paient notre repas, on hallucine !!! Cette première journée de vélo nous a bien plu. On verra si c'est toujours le cas après 1 mois ;-)

Mercredi matin, on décide de faire du stop jusqu'au parc historique de Si Thep car la route, longue de 70 kms, ne semble pas très intéressante à vélo. On veut d'abord remplir notre bouteille d'eau mais la machine ne fonctionne pas. Soudain, une gentille dame débarque de nulle part et nous offre 2 bouteilles d'eau ! Nous voilà parés pour les grandes sécheresses :-) Puis, en même pas 10 mn, on trouve un pick up pour nous rapprocher du parc, et un deuxième pour nous déposer à 7 kms de l'entrée. On pédale le reste... Il y a beaucoup de tracteurs et camions transportant de la canne à sucre, car les champs en sont pleins.

Dans un pick up avec tout notre bardas ;-)

La chaise n'est pas à nous ;-)

Le parc historique de Si Thep ne casse finalement pas trois pattes à un canard... Il n'y a véritablement que 3 temples, de style Khmer, qui ont été restaurés. Sinon, ce ne sont que des ruines. Pas grave, cela ne faisait pas un gros détour mais on ne le conseille pas vraiment. On s'arrête dans un petit village pour manger une soupe, et là encore, les habitants sourient, parlent de nous car on entend le mot "farang" et cela signifie "étranger", ou alors peut-être qu'ils se disent qu'ils sont fous ces farangs à vélo :-) 

Parc historique de Si Thep

Puis, on continue jusqu'à un croisement où Yannick suggère de tourner à gauche car cela est censé couper. On se retrouve sur une toute petite route, puis un chemin, puis un sentier, puis sur un truc fait pour les courses d'enduro :-(( On ne compte plus les bosses, les trous, les cailloux, les montées et descentes... Pourtant, sur Google gogol, cela devait être un chemin voire une route. En même temps, Google maps ne propose pas d'itinéraire vélo ici en Thaïlande, contrairement à la France, donc on choisit les itinéraires piéton, et ben c'est pas toujours une bonne idée. Au bout d'un moment, Yannick crève. Deuxième jour et déjà une crevaison :-( Il râle, il peste, il s'énerve et moi je lui dis que ce ne sont pas des pneus Schwalbe. D'ailleurs ce genre de pneu vaut plus cher que le vélo :-). On pousse donc les vélos sur le kilomètre restant et on atterit dans un village sur une route. Les villageois nous rapportent trousse à outils, pompe... Heureusement, on a une chambre à air. Sauf qu'il faut une clef à oeillet de 15 pour démonter la roue (ben oui c'est un vélo chinois pas cher, ne l'oubliez pas !) et qu'il y a toutes les tailles sauf celle-ci. Un autre habitant arrive avec une trousse à outils plus grosse et ouf, il a la clef de 15 :-) En 10mn, le tour est joué, c'était pas la peine d'en faire un fromage, lol. On remercie tout ce petit monde (on aura été l'animation de l'après-midi !) et on repart.

En soirée, on atterrit dans une petite ville mais les hôtels sont chers et on n'arrive pas à négocier le prix. Du coup, on débarque dans un temple et un moine nous accepte volontiers en nous montrant où on peut planter la tente. On est contents d'avoir pu trouver cet endroit. La tente est vite montée (je rappelle qu'elle valait 8€ et qu'on avait quelques doutes sur sa solidité ;-) Puis, je file aux sanitaires pour me doucher. N'imaginez pas la douche non plus, on est chez les moines, au pays de l'austérité, lol. Il y a un grand bac avec un robinet et on se lave en utilisant un baquet. Seulement voilà, lorsque je fais couler l'eau, elle est carrément noire :-((( Je me dis que ça va pas être possible. Yannick tente chez les sanitaires des hommes et l'eau semble moins noire, seulement marron :-) Bon, à la guerre comme à la guerre. Je ne pense pas m'être vraiment lavée en fait.

Première nuit sous la tente sauna à 8€ dans un temple

Après un repas en face du temple, on finit sous la tente à 19h30. On n'est pas fatigués et en plus, c'est un peu le sauna là dedans ! Ben oui, à ce prix là, y'a pas des aérations partout. J'opte pour la serviette mouillée que je me mets sur le visage. Lorsque je veux aller aux sanitaires de luxe, une armée de chiens m'abboie dessus. Cela me coupe toute envie de pisser ;-) Bon, ben on attendra le levée du jour ! En Thaïlande, tous les temples comptent toute une armada de chiens, que les moines, en tant que bons bouddhistes, nourrissent au quotidien. Et ce sont de bons chiens de garde :-( Au total, on aura parcouru 50 kms aujourd'hui.

On ne dormira pas beaucoup avec cette chaleur et un matelas épais comme une feuille ! Vers 4h du matin, on a droit au haut parleur qui diffuse musique et prières bouddhistes à plein tube, pour réveiller les moines et nous, par la même occasion :-( Dormir dans les temples, c'est bien mais trop quand-même !

Ce matin, on pédale sur 5 kms pour rejoindre une autre route puis on fait du stop. Le pick up nous déposera 70 kms plus loin. Puis on pédale à nouveau sur 15 kms avant de décider de refaire du stop car la route n'est vraiment pas plaisante. On atterrit à une quinzaine de kilomètres de notre destination : un warmshower trouvé sur le site du même nom et qui avait de bons commentaires. On s'arrête en chemin manger une bonne salade de papaye. Lamom nous accueille comme sa famille, elle est vraiment adorable. Infirmière dans un petit hôpital la journée, elle tient un tout petit bureau d'infirmerie de 16h à 19h ainsi que tôt le matin vers 6h, et ce tous les jours ! Elle est vraiment courageuse. Lorsque nous arrivons chez elle, on fait la connaissance de sa maman, son papa (devenu moine il y a 15 ans de cela), sa sœur et son copain (un anglais nommé Garry). Tout ce petit monde est vraiment très accueillant ! On file au restaurant ensemble, et la sœur de Lamom tient absolument à nous inviter... On se vengera le lendemain :-)

Près de chez Lamom, la ferme Jim Thompson, où ils produisent de la soie

Lamom, 40 ans, notre hôte warmshower

Garry, beau-frère de Lamom

Mère de Lamom qui bosse encore : elle fait sécher des tiges de papyrus pour en faire des  nattes tressées

Aujourd'hui, on part visiter les alentours avec toute la famille, notamment un réservoir assez grand avec une vue très chouette du haut de la colline. Puis, on déguste du bon calamar et des pâtes sautées (on réussit à les inviter pour une fois !) avant de se rendre dans un magasin pour acheter une clef à œillet de 15 à même pas 2€. Puis, on se rend dans un magasin où tout est à 20 bahts (genre 50 cents) et on y déniche encore une gourde et deux tournevis. Enfin, Garry nous emmène au bord du lac situé près de chez Lamom pour boire une bonne bière en admirant la belle vue ! On est vraiment contents de les avoir rencontrés, ils sont vraiment chouettes et drôles. Grâce à eux, on passe de bons moments, ici, au milieu de nulle part :-)

Chiot adorable de Lamom : lui ne bouffe pas les pantalons au moins :-)

Drôle de mille-pattes

Dernier stop avant de pédaler vers chez Lamom

Réservoir près de chez Lamom

Garry, Lamom, et sa sœur

Croyance thaï : si tu poses un bâton sous le rocher, tes problèmes disparaissent !

Demain, on se remet en route. Beaucoup de stop au programme pour relier une ville moyenne, Kabinburi, qui nous permettra de prendre le train dimanche pour la frontière cambodgienne...

En route pour de nouvelles aventures !