I believe I can fly

Pour tous les novices comme moi au sujet du parapente, voici quelques informations :

L'histoire du parapente commence en 1965 avec la mise au point de la Sailwing par Dave Barish. Depuis 1978, le parapente s'est développé dans le monde entier, des championnats nationaux et mondiaux réunissent les meilleurs pilotes et prouvent le dynamisme de cette discipline exigeante mais passionnante. Les premiers championnats du monde de parapente ont eu lieu en juillet 1987 à Verbier en Suisse. Tout d'abord utilisé surtout par les alpinistes, le parapente devient un sport aérien à part entière.


Ici, en Indonésie, le parapente est une vraie discipline et on compte quelques pilotes indonésiens champions du monde !

Quelques données sur le parapente en Indonésie :

- Démarrage en 1988 après le deltaplane en 1975
- 1100 pilotes licenciés
- 1 instructeur pour 20 à 40 pilotes
- 16 compétitions par an
- 4 champions du monde (3 femmes et 1 homme)
- 2 disciplines en compétition : précision et endurance
- Record d'endurance : 109 kms
- Record de précision : 001 point
- Muri record 2015 (museum record Indonesia) : 99 parapentes volant simultanément
- Nb de vols pour être instructeur : 500 et 100h de vol
- Durée max de vol : 9h (le pilote a atterri sur une voiture à Bali, sans bobo heureusement !)
- Coût moyen de l'équipement : 3000€
- Licence : 500€
- + de 40 sites de parapente
- Coupe du monde de course d'endurance a eu lieu au Sulawesi à Palu.

Voilà, vous savez tout ou presque sur le parapente !

La compétition, qui a eu lieu près du volcan Kawah Ijen à Java ces derniers jours était une compétition de précision.

Cible à atteindre lors de l'atterrissage


But du jeu : une cible de 10m de diamètre ou 500 cm de rayon, au milieu de celle-ci une autre petite cible de 50cm de diamètre ou 25cm de rayon, le pilote doit atterrir le plus au centre possible. La mesure se fait à partir du premier point d'impact fait avec le pied. Si le pilote atterrit sur les fesses, il a le nb de points max, soit 500 points. Si le pilote atterrit en dehors de la grande cible, idem, 500 points. Les points sont en fait des cms. Dès qu'un pilote pose le pied dans la cible, on mesure de ce point d'impact jusqu'au centre de la cible. La mesure se fait en cms et donne le nb de points. Le gagnant est celui qui totalise le moins de points. Enfin, il y a 5 catégories : homme senior, femme senior, homme junior, femme junior, et tandem. Le premier pilote dans chaque catégorie touche un chèque de 400€ environ soit 3 mois de salaire ! Les deuxième et troisième touchent moins forcément :-)
Briefing avant démarrage de la compétition


Laurene et moi avec Tia, une pilote junior adorable

Mr Thomas, un instructeur de Java
Zone de pliage et rangement des parapentes


Nous avons donc passé 3 jours à cette compétition. Le premier jour est réservé aux essais, certains deltaplanes en profitent pour voler aussi. Les deux jours suivants sont pour la compétition. Il y a 6 tours (round) maxi mais tout dépend des conditions météo. Tous les soirs et matins, le jury vérifie les prévisions par satellite... Il faut que la vitesse du vent soit inférieure à 20kms/h. S'il n'y a pas de vent, ce n'est pas dérangeant pour voler. Avant chaque saut, un instructeur, positionné sur la zone d'atterrissage, vérifie la vitesse du vent et communique par talkie-walkie à l'instructeur qui se trouve sur la zone de décollage. C'est l'instructeur qui donne le top pour le décollage. Parfois, la catégorie junior ne pourra faire que deux tours alors que les séniors en feront 3. Quand le vent approche les 20 kms/h, c'est un senior qui saute. Chaque pilote a un talkie-walkie pour que l'instructeur puisse lui communiquer des informations pendant le vol, surtout si le vent change de position. En 10mn de temps de vol, on peut décoller avec un vent de nord et atterrir avec un vent d'est. Il faut toujours décoller et atterrir avec un vent de face, même principe que les avions.
Équipe des instructeurs et jury

Deltaplane

Camion de transport des pilotes au take off


On a passé beaucoup de temps sur la zone d'atterrissage, car c'est plus sympa de voir les pilotes atterrir, afin de se faire une idée du futur gagnant. Cela permet aussi de discuter avec les instructeurs, le jury... Pour rejoindre la zone de décollage, la route n'est pas triste, faite de cailloux et de terre, en pente raide. Cela prend environ 45mn :-( Les pilotes s'y rendent par camion (genre camion pour le bétail !). Puis des jeeps font les derniers kilomètres. On est mieux en bas :-)
Podium senior homme

Podium senior femme



Podium tandem


On pensait pouvoir participer au jury mais c'est un peu compliqué. Tout est en indonésien, donc pour dire les scores rapidement et dans la langue du pays, il nous faut réfléchir un peu et on perdrait du temps. On a donc filé des coups de mains à droite et à gauche. L'ambiance était sympa. On sent que l'esprit d'équipe est présent. Tout le monde a toujours le sourire. On a beaucoup appris aussi au contact des instructeurs. Le parapente est une discipline très sérieuse, les règles sont très strictes !

Par exemple, vendredi matin, les pilotes n'ont pas pu voler car le vent était trop fort. Ils ont repris l'après-midi. Donc finalement, les séniors ont fait trois tours contre deux pour les juniors. Le gagnant sénior totalise 15 points seulement. Ce qui signifie que sur 3 sauts, il est arrivé en cumulé à 15cm du centre de la cible, c'est déjà très fort !!!

Je terminerai par cette phrase, qui résume bien le parapente :

The sky has no limit but there's no space for error.
Le ciel n'a pas de limite mais il n'y a pas de place pour l'erreur.

Samedi matin, on a eu droit à l'arrivée des officiels : maire, adjoint... Des sauts en tandem sont proposés gratuitement mais il n'y a que 10 places. Le maire a donc sauté en parapente. Et... Nous aussi !! Je ne voulais d'abord pas y aller mais après les deux jours de compétition, j'ai pu constater que toutes les mesures de sécurité sont prises et on ne rigole pas avec ça, même en Indonésie.

Nous voilà donc partis pour la zone de décollage, le "take off". A peine arrivés en haut, on nous équipe, tout en nous donnant les instructions : en gros, c'est le pilote qui fait tout, on n'a rien à faire sauf apprécier le vol. Yannick décolle le premier, puis c'est au tour de Laurene (une française rencontrée chez Slamet, avec qui on a partagé l'événement), et enfin moi. Même pas eu le temps de stresser :-) En vol, c'est une sensation unique, l'impression de voler, d'être léger, tout en profitant d'une vue unique sur les montagnes, les volcans autour, et les plantations de café. Ce site de parapente est vraiment magnifique.
Yannick et son pilote à l'atterrissage

En plein vol


Teddy, mon pilote de tandem, 20 ans !!

En vol
Moi dans les airs !
Zone d'atterrissage vue de notre parapente
Petite anecdote : pendant le vol, j'entends l'instructeur dire dans le talkie-walkie "Florence, foot up" "lève les pieds". Je me demande bien pourquoi lever les pieds en plein vol mais j' exécute sans poser de questions. Finalement, je comprends bien plus tard qu'il s'adressait à Laurene qui était en train d'atterrir :-))) En effet, pour l'atterrissage, c'est le pilote qui pose les pieds en premier donc le passager doit lever les pieds.

Voilà donc une expérience inoubliable, même si je garde une préférence pour la plongée. On a été très chanceux de pouvoir participer à cet événement. Et ça ne s'arrête pas là. Les instructeurs nous ont proposé de les accompagner à Bali, dès samedi, pour voir le fameux record du nb de parapentes volant simultanément. Jusqu'ici, le record est de 99 pilotes. Ils veulent passer à 110 au moins !!! Nous voilà donc partis avec toute l'équipe, 100 pilotes et les instructeurs, en minibus, pour Bali, près de Denpasar. Le transport et l'hôtel sont pris en charge. C'est inouï ! Suite au prochain épisode... Vont-ils battre le record ?



Pile dans le mille !

Commentaires