Démarrage du treck : trop chaud, pas d'eau...
Mercredi, nous partons en milieu d'après-midi de notre restaurant-camping d'Egirdir. On fait d'abord les dernières courses, et c'est chargés à bloc que nous rejoignons le petit village d'Akpinar, dans les montagnes et à 5 kms de là. Arrivés là-haut, il n'est que 17h, donc on décide de continuer un bout sur le treck. On grimpe, on grimpe, on grimpe, mais au bout d'un moment, on n'est plus sur le sentier. On redescend, on retrouve le bon sentier, puis on recommence à grimper... On arrive dans une vaste prairie, des troupeaux de chèvres dispersées un peu partout. On entend au loin les fameux chiens Kangal. On voit un berger, on lui demande en Turc si les chiens sont méchants. Il nous répond qu'on ne peut pas continuer sur ce sentier car il y a l'armée et c'est interdit :-( Bon, pour les chiens, on ne sait toujours pas, lol. Effectivement, des hélicoptères de l'armée n'arrêtent pas de décoller de derrière la montagne. On décide de planter la tente ici, après tout, une belle vue sur le lac, ça ne se refuse pas ! Et puis, il y a juste une fontaine à côté, que le berger nous a gentiment montrée.
Premier bivouac vue lac |
Après une bonne nuit jusqu'à 6h30 du matin, on décide de finalement rebrousser chemin et de prendre celui indiqué sur l'application du St Paul's trail. Il est vrai que nous pensions d'abord suivre un autre sentier mais si l'armée nous interdit le passage, une fois arrivés au sommet de la montagne, c'est moyen :-( On redescend donc jusqu'à Akpinar, on remplit les gourdes et on repart. L'avantage de ce sentier, c'est qu'il arrive à un village le soir, donc possibilité de reprendre de l'eau. L'autre sentier faisait le double de kilomètres et pas de village avant deux jours ! On continue de grimper, les chemins sont défoncés par les camions se rendant au sommet des montagnes pour récupérer du marbre. Le balisage rouge et blanc du treck finit par disparaître car les camions ont tout pété... On perd vite la trace du bon sentier. On le retrouvera après un détour de plusieurs kilomètres. Puis, on le reperd après quelques kilomètres, et ainsi de suite toute la journée. Il faut dire que le balisage est assez mal fait. Quand il y a un croisement, il n'y a rien, on a vite fait de le perdre. On en fait des allers et retours ! C'est pas comme si il faisait chaud et qu'on avait 15kgs sur le dos :-()
On trouve une prairie sympa pour pique-niquer. On a déjà marché plus de 10 kms et il nous en reste 12, sans compter les détours si nous perdons le sentier. Pas le temps de faire une sieste ! On repart. Le sentier passe beaucoup dans une forêt. La forêt, c'est bien, il y a de l'ombre ! Mais, il y a aussi les mouches, qui ne nous lâchent pas, elles rentrent par tous nos orifices, ça saoule ! On perd quelques fois le bon sentier. On croise par ci par là des kangals plus ou moins motivés à nous aboyer dessus... Les paysages alternent entre prairies et forêts. Il fait très chaud, et à part sur les premiers kilomètres, on ne trouve pas d'eau. Heureusement qu'on est partis avec 5l ! Vers la fin du treck, on croit arriver au village mais on perd encore une fois la trace du sentier balisé, et on se tape un détour monstrueux ! Et les mouches sont toujours là autour de nous, lol, on doit trop puer :-) On arrive enfin au village après 9h de marche. On aura bien parcouru 25kms...
On trouve de l'eau à une fontaine, on se rue dessus et on avale 1l d'eau chacun, faut dire que nos 5l étaient finis depuis belle lurette ! On refait le plein des gourdes. Puis, on s'arrête à une toute petite supérette, qui vend des glaces, du coup on craque sur un cornetto et on descend 1l de limonade :-) Un monsieur nous voit et nous offre des pêches, trop cool ! On devait avoir l'air tellement rétamés :-) On lui demande si il y a un endroit où l'on peut planter la tente, il est déjà 18h. Il demande à des gamins à vélo de nous y emmener. On se retrouve sur une grande aire de pique-nique, seulement voilà, il y a plein de monde et surtout des mecs. Je me dis que la nuit, ça doit squatter et boire... On préfère trouver autre chose. On se dirige à pied vers la sortie du village, qu'on ne voit jamais, car c'est une succession de vergers : pommes, pêches et cerises. Le village de Yukari Gokdere est prospère grâce à cela. Le monsieur, qui nous avait offert des pêches, nous prend en tracteur et nous emmène jusqu'à la sortie du village. Il nous offre encore des pêches, on doit avoir au moins 2kgs, en plus de nos 15kgs de sacs, lol !
Notre sauveur en tracteur qui nous offre des pêches ! |
On décide de suivre le treck St Paul, qui passe à travers les vergers. On demande à un monsieur, si l'on peut planter la tente dans les vergers, pas traités du tout :-))) Il nous répond : "York, dolmu...", on comprend : " non, y'a des dolmus" euh, c'est peu probable qu'un bus passe dans les vergers, Yannick pense que "dolmu" signifie "vache". On se dit que des vaches, on devrait gérer... On décide de planter la tente au milieu d'un verger. Il est déjà 20h, on est crevés, même pas le courage de se cuisiner des pâtes. Après un brin de toilette, nos pieds sentent toujours autant la mort :-(( On dîne d'un reste de fromage, de concombres, de yuvka, et de pêches. Vers 20h30, on est déjà couchés, lol... Mais, vers 23h, on entend des sangliers débarquer, ils doivent être nombreux avec le boucan qu'ils font. On essaie de leur faire peur, on tape sur la gourde en ferraille, on met de la musique, que néni, ils s'en foutent ! Manque de bol, Yannick doit sortir pisser :-((( Et là, on comprend enfin que "dolmu" ça veut dire "sanglier" ! Soudain, on entend des coups de feu. Eh oui, les sangliers qui viennent manger les pommes et les pêches, ils n'aiment pas beaucoup, alors on tire des coups de feu pour les effrayer. Mais la question est de savoir si ce sont des balles à blanc ?! Yannick suppose que oui, je n'en suis pas si sûre. Bon, en même temps, à quoi ça leur servirait de les tuer vu qu'ils ne mangent pas de porc, lol...
Dans le doute, on décide de tout remballer et de retourner au village. Et c'est parti pour 1/2h de rangement dans le noir, une course à pied chargés dans la nuit de plusieurs kilomètres, et l'espoir d'avoir une place pour mettre la tente. Un chien nous crie dessus pour changer, on n'ose plus avancer, on prend des cailloux au cas où, puis on décide de passer quand-même, finalement il ne nous fait rien... On arrive enfin au village, on retourne à l'aire de pique-nique, il ne reste plus que deux jeunes en mobylette, qui doivent sûrement fumer... On se met près de l'entrée pour être plus au calme car ceux qui veulent fumer ou boire, se cachent au fond. On replante la tente près de la mosquée, deuxième édition. On met encore deux heures à s'endormir. Il y a des allées et venues de voitures et mobylettes, c'est le lieu de rdv des jeunes.
Ce matin, on se réveille vers 8h30, on a mal partout : dos, jambes, bras, nuque... Au final, la veille, on aura marché facilement 30kms ! Notre décision est prise : on abandonne pour diverses raisons qui sont la chaleur difficilement supportable, le manque d'eau sur les sentiers, un balisage bien merdique, des étapes trop longues de 23kms au moins, des mouches qui voyagent clandestinement sur nous, des sacs bien trop lourds à cause de l'eau et de la bouffe à transporter... Il faut aussi reconnaître que le trail de la voie Lycienne fait en juin est bien plus beau. Donc, on plie bagages, on dit non au pseudo gardien de l'aire de pique-nique qui ne garde rien du tout, quand il nous demande du fric pour la pseudo nuit passée là.
On part en stop jusqu'à un lac situé dans un parc national. On y trouve un Centre-Musée qui explique ce que l'on trouve comme faune et flore ici. Un gardien nous accepte volontiers pour planter la tente une nuit, sur la terrasse. Les toilettes sont nickel, tout est neuf. On arrive même à appeler la ferme, histoire de voir si l'on peut y venir plus tôt que prévu.
C'est quand-même plus beau qu'un sanglier :-) |
L'après-midi, on se ballade sur la presqu'île du lac en suivant un sentier, où l'on ne peut pas se tromper cette fois-ci :-) Tout y est bien aménagé avec des panneaux expliquant la faune et la flore. Puis, on rentre pour se détendre un peu. Plus tard, on se fait nos pâtes au thon, mais le gardien décide de nous cuisiner de bons petits plats. On passe ensuite la soirée à discuter avec lui avec le peu de mots que nous connaissons. Soirée très sympa ! C'est bien crevés, qu'on ira se coucher vers 23h.
Kovada Gölu est plein de grenouilles... |
C'est cool de marcher sans le gros sac ! |
Belle réserve naturelle |
Musée tout neuf |
le gardien hyper gentil cuisinant pour nous |
Dernière photo avant le départ... |
Hier, nous prenons un petit déjeuner rapide mais lorsque notre hôte se réveille, il nous prépare un petit déjeuner ! On se régale. Le pire, c'est qu'au moment de partir, on veut lui donner un peu d'argent pour tout ça, mais il refuse. Encore une rencontre hallucinante...
Nous partons en stop, puis bus, puis stop encore pour la ferme. On y arrive vers 17h. William et Pinar sont très gentils et accueillants. Deux autres personnes sont là aussi pour le week-end, un Iranien et une Tchèque. On partage de bons moments autour d'un feu de camp, William jouant de la guitare et chantant des chansons de Cabrel :-))) Il est né aux États-Unis mais est ensuite parti au Canada. Il est depuis 1999 en Turquie et y a rencontré sa femme. Ils ont deux enfants, un garçon et une fille. Ici, pas de connection wifi, William partage la sienne, donc pas de possibilité d'envoyer des photos sur le blog...
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